À surveiller: Bombardier, Canadien National et Dollarama
Dominique Talbot|Mis à jour le 12 septembre 2024Dollarama a encore présenté de solides résultats jeudi pour son deuxième trimestre de l’exercice financier 2025. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Bombardier, Canadien National et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Bombardier (BBD.B: 85,90$): J.P. Morgan maintient ses prévisions pour Bombardier
Le troisième trimestre de l’exercice financier 2025 se terminera en septembre, mais déjà, la banque américaine J.P. Morgan s’attend à des résultats conformes à ses attentes et ne cache pas son optimisme.
«Nous continuons de gagner en confiance dans la capacité d’exécution de l’entreprise, mais les flux de trésorerie de l’exercice 2025 seront cruciaux pour consolider les prévisions», dit Seith M. Seifman, analyste chez J.P. Morgan.
Pour l’analyste, la réduction de la dette demeure une priorité absolue chez Bombardier, et l’intention de cette dernière de rembourser 800 millions de dollars (M$) au cours des 18 prochains mois renforcera le bilan de l’entreprise. J.P. Morgan maintient d’ailleurs une position surpondérée pour le crédit de Bombardier.
« Les risques pour notre évaluation du crédit de Bombardier incluent une augmentation de l’endettement, des distributions importantes aux actionnaires, et un ralentissement économique affectant le marché des avions d’affaires », écrit l’analyste.
Malgré tout, l’institution financière s’attend à ce que la note de crédit de l’avionneur québécois passe à BB dans un avenir rapproché. Pour le moment, la cote de la multinationale chez Moody’s est de B1.
Dans sa note publiée mercredi, J.P. Morgan dit entrevoir un potentiel de hausse de l’action, tout en notant que celle-ci pouvait être sensible à une diminution des revenus. Néanmoins, l’institution financière fait passer sa prévision de 91 $ l’action en décembre 2024 à 105 $ l’action en décembre 2025.
Cette hausse s’appuie sur un multiple de 7 fois son estimation de 1,6G$US du bénéfice ajusté avant impôts, intérêts et amortissements pour l’année 2026.
Malgré la grève de 18 jours dans ses usines en Ontario entre les mois de juin et de juillet, les livraisons totales estimées pour l’année 2024 devraient rester à 153 appareils, dit Seith M. Seifman. Aussi, l’analyste croit que les flux de trésorerie disponibles resteront conformes aux estimations qui se situent à 376M$US en 2024 et 889M$US en 2025.
Canadien National (CN: 158,08$): le CN surprend (négativement) les marchés
Canadien National (CN: 158,08$): le CN surprend (négativement) les marchés
Après la fermeture des marchés mardi, la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) a pris bien des analystes par surprise en annonçant une révision à la baisse de ses objectifs financiers. Tant pour les années 2024 que 2026.
Pour expliquer cette révision, l’entreprise invoque les interruptions de travail, les incendies de forêt et une demande plus faible que prévu pour les produits forestiers et les métaux.
Selon l’analyse Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, il était déjà clair que les prévisions de l’exercice financier 2024 du CN ne tenaient pas compte de ces éléments. Mais, dit-il, « la réduction des prévisions de 2026 n’était pas prévue ». En conséquence, ajoute-t-il, « nous réduisons nos cibles et nous nous attendons à une réponse négative des marchés ».
En 2024, rappelle l’analyste, le CN s’attend maintenant à une croissance faible du bénéfice par action, autour de 7,46$, bien loin du consensus initial des analystes à 7,71 $. Précédemment, le CN tablait sur un scénario à 7,61$.
L’objectif de bénéfice par action en 2026 est également réduit. Il passe de 9,72$ à 9,17$. Les marchés s’attendaient à 9,81$. «Le CN invoque notamment une croissance annuelle de la production en Amérique du Nord désormais estimée à 1%, contre plus de 2% précédemment pour expliquer ces baisses anticipées.»
En réponse à ces ajustements, Desjardins abaisse sa valorisation du cours cible de l’action de 192$ à 181$. Les analystes de l’institution financière s’appuient sur une moyenne de plusieurs multiples: 19,5 fois le ratio cours-bénéfices du bénéfice par action estimé en 2026, un multiple de 13,2 fois le ratio de la valeur de l’entreprise par rapport aux bénéfices avant impôts, intérêts et amortissements en 2026 ainsi que d’un flux de trésorerie actualisé de 182,21$.
Dollarama (DOL: 135,53$): tous les signaux sont au vert chez Dollarama
Dollarama (DOL: 135,53$): tous les signaux sont au vert chez Dollarama
Dollarama a encore présenté de solides résultats jeudi pour son deuxième trimestre de l’exercice financier 2025.
Avec un bénéfice par action de 1,02$ en hausse de 18% par rapport à la même période l’année dernière, Dollarama a surpassé le consensus des analystes qui était de 0,97$. Et à 33,5%, la marge des bénéfices avant impôts, intérêts et amortissements (BAIIA) a augmenté de 210 points de base, le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré par l’entreprise québécoise.
Ce qui fait dire à Martin Landry, analyste chez Stifel, que ces résultats « ont rassuré les investisseurs, préoccupés par une éventuelle baisse des bénéfices, compte tenu des performances récentes des pairs canadiens et des magasins à un dollar aux États-Unis ».
À 4,7%, la hausse des ventes par magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) a été conforme aux attentes, fait remarquer Martin Landry. Selon l’analyste, elle marque une normalisation par rapport à la croissance de 15,5% l’année précédente, tout en étant inférieure à celle de 5,6% du premier trimestre de l’exercice.
Bien que la taille moyenne des transactions ait diminué de 2,2%, celle-ci a été en partie compensée par une augmentation de 7% du nombre total de transactions.
Stifel souligne également que la filiale Dollarcity poursuit sa solide trajectoire de croissance. Avec un bénéfice net en hausse de 81% par rapport au deuxième trimestre de 2024, les prévisions étaient de 42%, il est possible que Dollarcity génère suffisamment de liquidités pour soutenir sa croissance tout en versant des dividendes à Dollarama, dit Martin Landry.
D’ailleurs, au cours de ce trimestre, Dollarcity, qui possède des établissements en Colombie, au Guatemala, au Salvador, au Pérou et au Mexique a ouvert 23 nouveaux magasins, ce qui porte son total à 570, à plus de la moitié de l’objectif de 1050 d’ici 2031 (hors Mexique).
Pour toutes ces raisons, Stifel augmente ses prévisions du cours cible de l’action de 125$ à 136$. La firme s’appuie sur un multiple de 18,75 fois son estimation du BAIIA en 2026, un multiple de 30 fois les bénéfices estimés par action en 2026 ainsi que d’un recalcul des flux de trésorerie actualisés.