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À surveiller: Bombardier, Canopy et Mullen

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres de Bombardier, Canopy Growth et Mullen?

Que faire avec les titres de Bombardier, Canopy Growth et Mullen? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Bombardier (BBD.B, 2,19$): un analyste confiant après un accès privilégié aux dirigeants à la messe de l’aviation de Paris

Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, est revenu confiant de la messe annuelle de l’aviation à Paris où il a pu questionner les dirigeants, dont le PDG, sur les aspects les plus cruciaux à la réévaluation du titre.

Son séjour a inclus une visite des installations de production du nouveau jet d’affaires Global 7500 dont le cycle de production contribuera énormément à la croissance et aux marges de Bombardier.

«Nous estimons que le Global 7500 pourrait procurer à la division aéronautique des marges avant intérêts et impôts de 10 à 12% et peut-être de 15% une fois que la production aura atteint son rythme de croisière et que les revenus de services après-vente auront débuté», entrevoit M. Spracklin.

L’appareil Global 7500 deviendra un facteur important de la croissance des bénéfices et des flux de trésorerie et par ricochet de la réduction de la dette et de la réévaluation du Bombardier en Bourse, ajoute l’analyste.

L’analyste estime que cet appareil pourrait doubler de 5 à 10 milliards de dollars américains les revenus de Bombardier Aviation à long terme.

M. Spracklin s’est aussi dit impressionné par l’énergie et le dynamisme que nouveau patron de la division des trains Bombardier Transport, Danny Di Perma, lors d’une visite des installations de Crespin dans le nord de la France.

Le potentiel à long terme du transport collectif, les nombreux appels d’offres à venir et un nouvel effort de redressement et d’optimisation de la division sont encourageantes, indique aussi l’analyste.

L’action de Bombardier s’échange à un multiple de 4,3 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020 comparativement aux multiple de 9 à 10 fois pour ses semblables de l’aviation et des trains.

Bombardier offre donc un fort potentiel marqué de rebond à mesure qu’elle démontrera les progrès attendus.

M. Spracklin réitère donc sa recommandation d’achat spéculatif et son cours cible de 3$.

Canopy Growth (WEED, 53,53$): des dépenses élevées reportent encore les profits

Canopy Growth (WEED, 53,53$): des dépenses élevées reportent encore les profits

La doyenne canadienne du cannabis accélère ses dépenses pour rester aux devants de son industrie, si bien que les bénéfices d’exploitation espérés en 2021 devront au moins attendre 2022.

Bien que ses activités canadiennes dégageront un premier bénéfice d’exploitation positif en 2021, les coûts de son expansion rapide à l’international entraîneront des pertes jusqu’en 2022.

La société, qui aspire à devenir un chef de file mondial s’implante assi en Amérique latine, en Australie, en Europe et en Afrique, où elle construit des serres ou elle prévoit produire du cannabis.

En conséquence, John Chu, de Desjardins Marché des capitaux, charcute son cours cible de 74 à 63$, un niveau qui repose toujours sur un multiple de 30 fois le bénéfice d’exploitation.

L’analyste recommande toujours de conserver le titre.

La perte d’exploitation prévue grimpe de 64 M$ à 360 millions de dollars en 2020. M. Chu projette un premier bénéfice d’exploitation de 277M$ en 2021. Les revenus atteindraient alors 1,5 milliard de dollars.

M. Chu s’attend aussi à des dépenses accrues de mise en marché et de marketing pour le lancement de six boissons de cannabis, dès qu’elles deviendront légales au Canada.

La société ontarienne a ouvert jusqu’à maintenant 23 magasins de cannabis à Terre-Neuve, au Manitoba, en Saskatchewan et en Ontario et compte en ouvrir d’autres en Alberta et en Ontario en fonction de licences qui seront octroyées dans ces deux provinces.

Canopy dépense aussi pour s’installer dans huit états américains pour cultiver le chanvre. L’entreprise a déjà une gamme complète de produits dérivés du chanvre à offrir.

Le lancement en 2020 de produits à base de chanvre dans ces états augmentera aussi les coûts de marketing, prévoit l’analyste.

M. Chu s’attend aussi à une hausse «considérable» des dépenses en R&D afin de mettre au point de nouveaux produits à base de cannabis. La société détient déjà 90 brevets et mène actuellement 60 recherches cliniques.

Mullen Group (MTL, 9,73$): le transporteur pétrolier est mésestimé

Mullen Group (MTL, 9,73$): le transporteur pétrolier est mésestimé

Le recul du transporteur pétrolier, à la suite d’une émission de débentures convertibles de 125M$, accentue l’écart entre le cours et sa valeur fondamentale, croit Elias Foscolos, d’Industrielle-Alliance Valeurs mobilières.

Premièrement, après 50 acquisitions depuis 2003, il est clair que la société réinvestira rapidement le capital récoltés dans des achats rentables, croit l’analyste.

Malgré les hauts et les bas de son industrie, M. Foscolos rappelle que Mullen répartit bien son capital, ayant distribué 1,2 milliard à ses actionnaires depuis 2003.

Dans l’hypothèse que Mullen réalise 4 à 5 acquisitions de 20 M$ chacune, et qu’elle paie un multiple de 5 fois le bénéfice d’exploitation de ses proies, ces achats devraient ajouter de 0,45 à 0,60$ à son bénéfice, estime-t-il.

Plus fondamentalement, M. Foscolos croit que ses collègues et les investisseurs sous-estiment la valeur économique de la société.

Outre le fait que son profil financier soit nettement plus stable que les autres transporteurs ou fournisseurs de services pétroliers, son actif immobilier de 550M$ est méconnu, fait-il valoir.

Ses 163 propriétés et 3500 acres de terrains équivalent au tiers de sa valeur d’actif net.

M. Foscolos fixe son cours cible à 15,50$, ce qui offre un potentiel de ré-évaluation de 65%.

L’action de Mullen a chuté de 38% depuis un an, mais s’est appréciée de 3% le 24 juin.