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À surveiller: Bombardier, Cascades et Lion Électrique

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Bombardier, Cascades et Lion Électrique

Bombardier a dévoilé de solides résultats financiers au second trimestre, estime l’analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Bombardier, Cascades et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Bombardier (BBD.B, 25,74$) : l’analyste de Desjardins relève son cours cible

Le fabricant d’avions d’affaires a dévoilé de solides résultats financiers au second trimestre, estime l’analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins.

Ce dernier croit que les prévisions de la direction pour l’ensemble de l’exercice 2022 sont conservatrices et pourraient être relevées de nouveau alors que la direction livre ce qu’elle a promis pour améliorer les marges bénéficiaires de l’entreprise.

«Nous restons optimistes sur les perspectives à court et à long terme pour Bombardier et recommandons aux investisseurs de revoir leur opinion sur le titre», écrit-il. L’action de Bombardier a fortement reculé depuis la consolidation du titre, avant un rebond d’un peu plus de 10% jeudi suivant la publication des résultats financiers.

Benoit Poirier souligne que la hausse de la demande est liée de près aux problèmes de l’aviation commerciale qui poussent certains clients à opter pour les avions d’affaires.

Lors de la publication de ses résultats, Bombardier a fait état d’un ratio de nouvelles commandes sur livraisons unitaires de 1,8 au second trimestre. Le carnet de commandes a ainsi augmenté de 37% sur un an, atteignant 14,7 milliards de dollars américains (G$). «Le chef de la direction financière Bart Demosky a déclaré en juin que même avec un ratio de 1, l’entreprise parviendrait à générer des flux de trésorerie positifs», rappelle l’analyste.

Bombardier a d’ailleurs agréablement surpris les analystes en ayant généré des flux de trésorerie disponibles de 341 millions de dollars américains (M$) durant le trimestre, alors que l’analyste de Desjardins prévoyait un recul de 147M$ (consensus des analystes à -78M$).

L’entreprise prévoit que ses flux de trésorerie pour 2022 seront supérieurs à 515M$, alors que la prévision précédente était de «plus de 50M$». L’analyste anticipe 759M$, alors que le consensus des analystes est à 196M$.

Benoit Poirier souligne aussi que la division des services après-vente a généré des revenus de 359M$ au second trimestre, en hausse de 22% sur un an et dépassant ses revenus prépandémiques pour un quatrième trimestre consécutif.

Grâce à ces bons résultats financiers, l’analyste prévoit que l’entreprise pourra rembourser entre 750M$ et 1G$ de dettes au cours des neuf prochains mois.

L’analyste conserve sa recommandation d’achat sur le titre et relève légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 80$ à 82$, reflétant un ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 2023 (EV/BAIIA) de 8,5 fois, en misant sur un BAIIA de 1,19G$ l’an prochain.

 

 

Cascades (CAS, 9,41$) : l’analyste de la FBN lance la serviette… de papier

Cascades (CAS, 9,41$) : l’analyste de la FBN lance la serviette… de papier

Cascades a dévoilé des résultats financiers conformes aux prévisions au deuxième trimestre de son exercice 2022, mais cela n’empêche par l’analyste Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, d’abaisser sa recommandation et son cours cible sur le titre du fabricant de produits d’emballage, d’hygiène et de récupération.

L’analyste abaisse son cours cible sur un an de 4$, lui qui passe de 14$ à 10$. Sa recommandation de «surperformance» passe quant à elle à «performance égale au secteur».

«L’entreprise a abaissé sa prévision en raison de la baisse des prévisions dans la division des papiers tissu et à relevé ses cibles d’investissements en capital pour l’ensemble de l’exercice», explique l’analyste dans une note.

Ce dernier ajoute que les cibles à long terme de production de papiers tissu restent inchangées, mais que la division a généré une perte avant intérêts, impôts et amortissement ajustée de 8 millions de dollars (M$), ce qui est tout de même mieux que sa prévision d’une perte de 10M$.

«Les vents contraires provenant des hausses de coûts persistent et l’implantation d’une seconde augmentation des prix a été repoussée de juillet à septembre/octobre. La prévision de bénéfice d’exploitation avant amortissement pour le segment des papiers tissu est à présent de 25M$ à 40M$ pour l’ensemble de 2022, elle qui était auparavant de 60M$ à 80M$», constate l’analyste.

Malgré cela, Cascades reste confiante d’atteindre ses cibles émises pour l’exercice 2024, alors que ses initiatives pour augmenter sa rentabilité devraient générer un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) récurrent de 100 millions de dollars annuellement.

«Pour l’exercice 2022, nous sommes plus pessimistes que la direction et prévoyons un BAIIA ajusté de 8M$ pour la division, performance qui pourrait s’améliorer dès 2023 à près de 100M$», écrit-il.

Zachary Evershed ajoute que l’entreprise prévoit effectuer des investissements en capital de 450M$ à 470M$ pour 2022, dont 310 M$ à 330 M$ pour le projet de conversion de l’usine de carton-caisse de Bear Island située en Virginie, aux États-Unis.

Lors de ses précédentes prévisions, Cascades prévoyait dépenser 415M$ cette année, dont 275M$ à l’usine de Bear Island.

La société a attribué ces hausses à la hausse des prix des matériaux et des coûts de main-d’œuvre. «Cela nous fait craindre que le redémarrage prévu de l’usine de Bear Island soit repoussé de décembre au premier trimestre de 2023», dit l’analyste, qui explique avoir abaissé ses attentes en raison de toutes l’incertitude entourant les activités de l’entreprise.

 

 

Lion Électrique (LEV, 6,89$, 5,37$US) : des résultats conformes aux prévisions

Lion Électrique (LEV, 6,89$, 5,37$US) : des résultats conformes aux prévisions

Le fabricant d’autobus et de camions électriques a livré des résultats du second trimestre conformes aux prévisions, mais doit toujours affronter des problèmes de chaîne d’approvisionnement, alors que l’attention à court terme reste centrée sur la capacité de l’entreprise à augmenter sa capacité de production.

Lion Électrique a livré 105 véhicules durant le trimestre, soit 90 autobus et 15 camions, pile sur la cible de l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale.

Le prix de vente moyen par véhicule de 281 000$ est par ailleurs supérieur à celui de 269 000$ de l’analyste, alors que les revenus de 29,5 millions de dollars (M$) sont relativement conformes à sa prévision de 28,2M$ (consensus des analystes à 30,6M$), en hausse de 77% sur un an.

Par contre, le coût moyen de fabrication de chaque véhicule s’est chiffré à 314 000$ durant la période, ce qui laisse entendre que chaque vente est effectuée à perte.

«Lion Électrique a vu ses coûts de fabrication grimper durant le trimestre en raison des problèmes d’approvisionnement et de la hausse de ses frais fixes. Cela fait en sorte que la perte brute du trimestre s’est chiffrée à 3,5M$, ce qui est inférieur au consensus des analystes (-0,7M$)», explique l’analyste qui misait sur une perte de 1,1M$.

Lion a aussi déclaré une perte avant intérêts, impôts et amortissement de 14,4M$, un peu moins élevée que celle de 14,8M$ attendue par Rupert Merer. Le consensus des analystes était toutefois un peu plus optimiste, lui qui prévoyait une perte de 10,2M$.

L’entreprise a malgré tout pu dévoiler un bénéfice par action de 0,19$, alors que le consensus des analystes prévoyait une perte de 0,06$, grâce à des charges moins élevées que prévu liées à la rémunération à base d’actions.

«Les inventaires sont à 151,7M$, en hausse par rapport à ceux de 144,7M$ à la fin du premier trimestre, en raison de la persistance de problèmes d’approvisionnement. Cela a forcé Lion à repousser l’assemblage final de certains véhicules», remarque l’analyste.

Lion a terminé le trimestre avec des liquidités de 83M$, un de plus que le prévoyait Rupert Merer.

Le carnet de commande de la société diminue, mais reste important à 2 357 véhicules (286 camions et 2071 autobus), ce qui constitue un recul de 3% par rapport au premier trimestre (286 camions et 2 136 autobus pour un total de 2 422 véhicules). «Les problèmes d’approvisionnement pourraient constituer un obstacle à l’obtention de nouvelles commandes, en raison de délais de livraison plus longs. Toutefois, une autre raison pourrait être liée à l’attente d’annonces gouvernementales qui viendraient bonifier les subventions à l’achat de véhicules électriques. Les commandes pourraient reprendre bientôt avec une augmentation du support gouvernemental», croit l’analyste.

Ce dernier conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 10$US.