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À surveiller: Bombardier, CGI et Mediagrif

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

Que faire avec les titres de Bombardier, CGI et Mediagrif? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Bombardier, CGI et Mediagrif? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

 

Bombardier (BBD.B, 1,67$): des résultats positifs

Bien que ce soit sa sortie complète du programme A220 qui a surtout retenu l’attention, Bombardier divulguait également hier des résultats pour son quatrième 2019 qui s’avéraient relativement conformes aux attentes créées par les indications fournies par la société le 16 janvier.

La réaction initiale négative des investisseurs était probablement causée par l’absence de détails concernant la vente possible de Bombardier Transport, explique Benoit Poirier, analyste chez Desjardins.

Pour sa part, l’analyste se réjouit des perspectives quant aux flux de trésorerie libres pour 2020 émises par la direction, ainsi que du développement favorable quant à son retrait du programme A220.

Pour son quatrième trimestre, Bombardier a annoncé une perte par action de 0,10$US sur des revenus de 4,2 milliards $US, sensiblement ce qui était attendu, note l’analyste. La perte de 66 millions $US avant intérêts et impôts s’est avérée être seulement la moitié de ce qui était prévu.

Plus important encore, les flux de trésorerie qui constituaient la principale préoccupation des investisseurs ont été de 953 millions $US, à peu de chose près ce que l’analyste de Desjardins prévoyait.

Les dirigeants ont également émis des prévisions pour la prochaine année. Ils anticipent entre autres une croissance organique «dans les deux chiffres» pour Bombardier Transport et le segment des jets d’affaires. Le consensus estime ces revenus à 16,4 milliards $US, soit une hausse de 20%, note l’analyste.

Les dirigeants prévoient également que la marge des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajustés soit d’environ 7%, ce qui est toutefois inférieur à la prévision du consensus qui la situe à 8,5%. Ils prévoient aussi que les opérations de ces deux entités génèreront des flux de trésorerie libres positifs.

La recommandation de l’analyste est de conserver le titre et son cours cible est de 2,25$.

 

CGI (GIB.A, 102,11$): le titre s’en remettra selon l’analyste de la Banque Nationale

CGI (GIB.A, 102,11$): le titre s’en remettra selon l’analyste de la Banque Nationale

Depuis 2 semaines le cours de l’action de CGI tente de trouver un niveau de support à la suite de la chute de plus de 10% qui avait suivi la divulgation de ses plus récents résultats financiers.

Richard Tse, analyste à la Banque Nationale, participait à une rencontre mercredi avec le président de CGI, Georges Schindler, et le vice-président chargé des relations avec les investisseurs, Lorne Gorber.

Tout ce qui a été dit lors de cette rencontre confirme sa thèse quant aux qualités du titre comme investissement. Il continue de voir une longue piste de croissance autant organique qu’externe, qui n’est pas totalement incluse dans le cours actuel de l’action. Il maintient sa recommandation de «surperformance», et son cours cible est de 120$.

L’analyste conclut que le titre offre au cours actuel une valeur relative attrayante avec en plus des attributs défensifs intéressants tels des revenus récurrents et des flux de trésorerie.

L’analyste concède que le recul du titre est en grande partie attribuable aux commentaires des dirigeants lors de la conférence téléphonique suivant la publication des résultats, où il était question de plus petits contrats à plus court terme. Mais ce qui retient plutôt l’attention de l’analyste, c’est que la société convertit des contrats d’intégration de systèmes et de consultation en des engagements à plus long terme de services gérés.

Les dirigeants de CGI ont également mentionné que la transformation numérique de ses clients actuels n’en est qu’à ses débuts dans bien des cas, note l’analyste.

Quant à des fusions et des acquisitions futures, il est clair que l’entreprise demeure très active à évaluer les occasions qui se présentent. CGI dispose d’environ 1,5 milliards $ de liquidités immédiates et jusqu’à 8 milliards $ en disponibilités pour fin d’acquisitions, estime l’analyste.

Le ratio d’endettement de la société est de 0,8 fois et elle a généré des flux de trésorerie libres de 1,5 milliards $ au cours des derniers 12 mois.

 

Mediagrif (MDF, 6,03 $): un long processus s’amorce

Mediagrif (MDF, 6,03 $): un long processus s’amorce

L’annonce d’un changement majeur de stratégie de la société de Longueuil spécialisée dans le commerce électronique a fait débouler le titre mercredi. Bien qu’il ait récupéré environ la moitié de ces pertes, il est encore 16% plus bas qu’avant l’annonce.

Les dirigeants de Mediagrif ont annoncé qu’ils allaient consacrer beaucoup de leurs ressources aux ventes et au marketing afin de relancer la croissance organique.

Bien que cela sous-entend une période de transition qui affectera à court terme la rentabilité de l’entreprise, Maher Yaghi, analyste chez Desjardins, croit toutefois que ces efforts pourraient permettre à long terme de solidifier l’entreprise.

L’analyste reconnait que la société devra au cours des prochains mois s’assurer du financement qui lui permettra de mettre en place cette stratégie. Mais si elle y arrivait, cela pourrait être un élément catalyseur pour le titre, croit-il.

Sa recommandation aux investisseurs est de conserver le titre, et son cours cible est réduit à 7$.

Les résultats du dernier trimestre ont été bien en-deçà des attentes. Bien que le plan annoncé hier qui s’étendra sur cinq ans pourrait être prometteur, les investisseurs devront compenser avec certaines incertitudes d’ici à ce que les revenus commencent à s’améliorer de façon matérielle.

L’analyste conclut que le changement à la direction de Mediagrif survenu en septembre entraîne un changement complet de la stratégie de développement. Le but est de générer une croissance des revenus au détriment de la rentabilité à court terme.

Si le plan réussit, les investisseurs pourront s’en réjouir, croit l’analyste. Toutefois, le risque n’est certainement pas négligeable compte tenu qu’il nécessitera une excellente exécution et l’obtention du crédit nécessaire.