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À surveiller: Bombardier, Converge Technology et Hydro One

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Bombardier, Converge Technology et Hydro One

Tim James, de TD Valeurs mobilières, croit tout autant au potentiel de Bombardier de doubler en Bourse. (Photo: Getty Images)

Que faire avec les titres de Bombardier, Converge Technology et Hydro One? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Bombardier (BBD.B, 25,37 $): la nouvelle conjoncture impose une petite gêne

Tim James, de TD Valeurs mobilières, croit tout autant au potentiel de Bombardier de doubler et même plus en Bourse. Toutefois, il tempère son évaluation afin d’incorporer le risque additionnel que pose la conjoncture pour le fabricant entièrement recentré sur les jets d’affaires et dont la dette de 5 milliards de dollars est encore élevée.

L’analyste fait valoir que la crédibilité croissante des dirigeants, l’exécution de la stratégie et la «livraison» des objectifs financiers ne sont pas en cause, dans sa révision. Il attribue entièrement la réduction du cours cible au climat morose des marchés financiers qui craignent de plus en plus une récession en 2023. Ce contexte pourrait freiner le rétablissement du multiple d’évaluation de Bombardier à court terme, dot-il.

Du même souffle par contre, l’analyste reconnaît que le ralentissement potentiel de l’économie américaine et mondiale en 2023, ainsi que la faiblesse persistante des marchés boursiers, représentent «un risque pour nos prévisions financières», écrit-il.

Tim James continue néanmoins de croire que l’échéance de la dette de Bombardier, les mesures instaurées pour relever les marges et la demande soutenue pour les jets d’affaires devraient amortir les répercussions d’un ralentissement économique.

Au final, l’analyste estime que même dans un scénario qui verrait les livraisons d’appareils baisser de 12 à 13% en 2023 (par rapport à une hausse prévue de 2,5%), le bénéfice d’exploitation ne baisserait pas sous le niveau qu’il avait en 2021. Les flux de trésorerie resteraient également excédentaires.

Même si ces prévisions pourraient être revues à la baisse, l’analyste réitère sa recommandation d’achat pour les investisseurs «tolérants au risque».

Il abaisse son cours cible de 69 à 62 $ parce que le multiple d’évaluation passe de 8,5 à 8 fois le bénéfice d’exploitation annuel prévu, à la fin du premier trimestre de 2024.

Ce cours cible mise donc sur un fort rebond de 144% du titre. La dette élevée augmente le «profil de risque d’un fabricant dédié aux jets d’affaires», dit-il, mais le «fort potentiel de regain ajusté pour ce risque justifie l’achat des actions».

 

Converge Technology (CTS, 5,61$): le revendeur en TI poursuit ses achats, de l’Allemagne à Montréal

Converge Technology (CTS, 5,61$): le revendeur en TI poursuit ses achats, de l’Allemagne à Montréal

Rien ne semble arrêter le revendeur de solutions en TI qui multiplie les acquisitions d’autres revendeurs à valeur ajoutée malgré les nuages qui pèsent sur l’industrie. L’action de Converge a perdu 57% de sa valeur depuis le sommet de septembre 2021.

Le 15 juin, Converge a conclu une entente pour acheter trois revendeurs allemands pour 25 millions d’euros, ce qui porte de 13 à 16 les états allemands où la société offre des solutions logicielles dans le domaine de l’éducation.

Le mode de fonctionnement de Converge consiste à greffer d’autres services gérés et solutions logicielles à la plateforme acquise et à réaliser des synergies afin d’améliorer les marges, explique Robert Young de Canaccord Genuity.

L’analyste s’attend à ce que cette stratégie active d’acquisitions se poursuive à court terme grâce aux liquidités de 200 à 250 M$ dans les coffres. Converge pourrait aussi élargir son financement bancaire au-delà de 300 M$ pour mener à bien son plan de match.

«Après un décompte de 920 millions de dollars, Converge approche de l’objectif d’ajouter un milliard de dollars à ses revenus annuels de 2022 par le biais d’acquisitions», note Robert Young qui prévoit d’autres achats en Europe. Après l’Allemagne, la société vise à prendre pied en Grande-Bretagne et dans les pays du Benelux.

Converge vient aussi d’acheter la montréalaise Notarius qui se spécialise dans les signatures numériques sécurisées. Cette transaction a été conclue cette fois par Portage CyberTech, sa filiale (à 53%) vouée à la cybersécurité qui vise à faire une entrée en Bourse éventuellement.

Notarius a réalisé des revenus de 10,4 M$ et un bénéfice d’exploitation de 2,2 M$ en 2021, précise Robert Young. Il estime que Converge a probablement payé un multiple qui oscille entre 1,25 à 3 fois les ventes. Ses clients incluent notamment Groupe WSP, Hydro-Québec, Stantec, GE Aviation, Pratt & Whitney Canada, Hatch et le gouvernement de l’Alberta.

«Notarius complète les solutions d’identité numérique de Becker-Caroll et élargit sa présence au Québec», note Robert Young qui rappelle que la mise en commun de Becker-Carroll et de Vivvo a donné naissance au groupe Portage CyberTech.

Il s’agit du troisième achat par Portage depuis le financement de 35 M$ réalisé auprès d’investisseurs privés en décembre 2021.

«Nous prévoyons que Converge et Portage resteront des acquéreurs actifs à court et à moyen terme», indique Robert Young.

L’analyste renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 12 $ pour la société qui a gradué de la Bourse de Vancouver à celle de Toronto en février 2020.

 

Hydro One (H, 32,72 $): le départ du PDG n’inquiète pas trop, mais l’action est déjà bien évaluée

Hydro One (H, 32,72 $): le départ du PDG n’inquiète pas trop, mais l’action est déjà bien évaluée

Malgré le départ soudain du président de fournisseur d’électricité Hydro One et le deuxième changement de la garde en quatre ans, Troy Sun, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, ne s’inquiète pas trop.

Mark Poweska, qui retourne dans l’Ouest canadien, sera remplacé par intérim par l’administrateur Bill Sheffield pendant la période de recrutement.

Bill Sheffield cumule une longue expérience dans différentes industries dont les pâtes et papiers, l’acier et l’hydro-électricité, indique l’analyste. Il est familier avec le marché ontarien de l’énergie ayant servi à titre d’administrateur d’Ontario Power Generation pendant dix ans.

«Nous ne prévoyons pas de conséquence majeure. Hydro One est une machine bien huilée en partie grâce à la contribution de Mark Poweska depuis trois ans et demi qui a recentré la stratégie en Ontario (à la demande du gouvernement Ford)», fait valoir Troy Sun.

Ceci dit, l’action a mieux résisté que l’indice S&P/TSX cette année. L’action est restée stable alors que l’indice torontois a perdu 9%.

Le titre a servi de refuge dans la volatilité. Hydro One a aussi dévoilé de solides résultats financiers, explique l’analyste.

Pour la performance du titre et la trajectoire des bénéfices, la tarification provinciale de l’électricité entre 2023 et 2027 importe beaucoup plus. Une décision de la Commission de l’Énergie de l’Ontario est attendue cet automne, dit-il

De plus, l’analyste croit qu’Hydro One bénéficierait du retour des investisseurs vers les placements responsables une fois que le marché se remettra du mouvement baissier actuel.

Dans l’intervalle toutefois, l’évaluation de 19,7 fois les bénéfices prévus en 2023 «capte déjà pleinement la dynamique de risque-rendement», nuance-t-il.

L’analyste continue de recommander de conserver le titre pour lequel il fixe un cours cible de 25 $.