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À surveiller: Bombardier, Disney et BCE

Charles Poulin|Publié le 09 février 2024

À surveiller: Bombardier, Disney et BCE

Bank of America prévoit un ajout d’entre 5,5 et 6 millions d’abonnés à Disney + en 2024. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Bombardier, Disney et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Bombardier (BBD.B, 45,40$): prévision de flux de trésorerie décevante

La prévision du flux de trésorerie de Bombardier pour l’exercice financier 2024 est quelque peu décevante, juge la Financière Banque Nationale.

Lors de la téléconférence pour présenter les résultats du quatrième trimestre de 2023, la direction a indiqué qu’elle s’attendait à un flux de trésorerie qui oscillerait entre 100 M$ et 400 M$. Il s’agit là d’une prévision en dessous de celle de la Banque Nationale (475 M$) et du consensus du marché (552 M$), souligne l’analyste Cameron Doerksen.

La différence proviendra surtout d’un investissement supplémentaire en capital pour accélérer les livraisons en 2024, notamment celle des appareils Challenger de taille moyenne, ajoute l’analyste. La direction s’attend à un investissement qui va varier entre 200 M$ et 500 M$, alors que la Banque Nationale prévoyait plutôt une somme de moins de 200 M$ pour l’exercice financier 2024.

Par contre, note-t-il, l’entreprise vise encore un flux de trésorerie de 900 M$ pour 2025, un objectif encore réalisable aux yeux de la Banque Nationale.

Les prévisions de Bombardier pour 2024 en termes de revenus et de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) sont toutefois perçues plus positivement par Cameron Doerksen. L’entreprise s’attend à des revenus entre 8,4 G$ et 8,6 G$, ce qui est au-delà de l’estimation de 8,1 G$ de la Banque Nationale mais qui s’explique par le plan d’accélération de livraison d’avions.

Le BAIIA est prévu dans une fourchette de 1,3 G$ à 1,35 G$, ce qui est en ligne avec ce que l’institution financière prévoyait déjà.

L’analyste note toutefois que la valorisation actuelle du titre semble refléter l’opinion des investisseurs voulant que l’entreprise risque de ne pas atteindre ses cibles en 2025, même si le carnet de commandes procure de la visibilité quant aux revenus et à la croissance du flux de trésorerie et que les conditions du marché demeurent généralement favorables.

La Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de Bombardier face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 94$.

 

À SUIVRE: Disney (DIS, 99,15$ US): la magie est de retour

Disney (DIS, 99,15$ US): la magie est de retour

La magie et la joie sont revenues au pays de Mickey, à tout le moins aux yeux de la Bank of America, qui se dit incroyablement encouragée par le progrès de l’entreprise sur plusieurs initiatives stratégiques et financières qui se reflètent dans les résultats du premier trimestre.

L’analyste Jessica Reif Ehrlich estime que les résultats du premier trimestre ont été solides, notamment avec les revenus d’exploitation qui étaient bien au-dessus des attentes de l’institution financière (833 M$ US pour être exact).

Elle se dit être encouragée par les efforts de réduction de coûts à travers l’entreprise qui semblent pouvoir permettre d’atteindre ou de dépasser l’objectif de 7,5 G$ d’économies annuelles, par l’augmentation de 50% de leur dividende récemment réactivé et l’annonce d’un plan de rachat de 3 G$ d’actions en 2024 et la prévision d’un ajout d’entre 5,5 et 6 millions d’abonnés à Disney +.

Elle souligne également la réaffirmation par la direction de son plan pour atteindre la profitabilité dans la diffusion en continu d’ici le quatrième trimestre (déjà une amélioration de 300 M$ au premier trimestre par rapport au trimestre précédent), des bénéfices attendus des efforts concernant le partage de mots de passe ainsi que l’annonce d’un objectif de marge à deux chiffres pour la diffusion en continu à long terme.

Depuis le retour du PDG Bob Iger, il y a un peu plus d’un an, les actions qu’il a entreprises ont déjà des répercussions. Disney a entre autres pris une décision audacieuse en s’alliant à Warner Bros. et Fox pour créer, avec sa chaîne ESPN, une espèce de Netflix du sport aux États-Unis.

Bank of America conserve sa recommandation d’achat du titre de Disney et rehausse son cours cible de 100$ US à 130$ US.

 

À SUIVRE: BCE (BCE, 51,08$): une restructuration qui devrait être profitable

BCE (BCE, 51,08$ US): une restructuration qui devrait être profitable

La restructuration majeure annoncée par BCE devrait lui être profitable en ce qui concerne sa valeur d’actif net, estime Desjardins.

L’entreprise a récemment dévoilé qu’elle allait supprimer 4800 emplois, soit 9% de ses effectifs, vendre 45 de ses 103 stations de radio et mettre fin à plusieurs bulletins de nouvelles télévisés.

L’analyste Jérome Dubreuil avance que le plan de restructuration est positif en matière de valeur de l’actif net et permettra à BCE d’améliorer sa profitabilité tout en optimisant ses récents investissements technologiques. Il estime de plus que des efforts continus en matière de réduction de coûts pourraient être requis parce qu’il devient de plus en plus difficile pour les entreprises de l’industrie de différencier ses services de la concurrence.

La direction a décidé de miser sur les segments gagnants tout en adoptant une mentalité de rationalisation au cours du dernier trimestre, ajoute-t-il. En plus du plan de restructuration et de la vente des stations de radio, BCE a également annoncé une réduction des activités de la chaîne La Source en procédant à la fermeture de 107 succursales.

Jérome Dubreuil croit que le marché a déjà intégré à son modèle la majorité des bénéfices liés à la restructuration, mais pas les coûts. Il affirme que le dividende de BCE est en sécurité (rendement de 7,8%) mais que la distribution élevée de flux de trésorerie limite les distributions futures et rend plus difficile d’investir dans certains projets.

Ceci dit, cette fin d’année plutôt mouvementée présente une croissance du dividende plus lente que par le passé (3,1%), souligne l’analyste. Il ne s’attend pas à ce que le versement passe sous la barre de 100% du ratio avant 2026, lui qui devrait être de 120% en 2024.

Desjardins maintient sa recommandation de conservation du titre de BCE, mais abaisse son cours cible de 58$ à 55$.