Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Bombardier, Dorel et Canadien Pacifique

Charles Poulin|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Bombardier, Dorel et Canadien Pacifique

Le CP a identifié une valeur de 1G$ US en synergies de la fusion, incluant environ 800M$ US d’occasions de croissance de revenus qui devraient être entièrement réalisées trois ans après la fusion. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Bombardier, Dorel et Canadien Pacifique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

Bombardier (BBD, 60,17$): passage de la restructuration vers la croissance

Bombardier tiendra sa journée des investisseurs le 23 mars, et CIBC Marchés des capitaux s’attend à ce que la direction passe d’une phase de restructuration à une de croissance.

L’analyste Kevin Chiang s’attend à des annonces positives lors de cette journée. Parmi elles, il devrait y avoir une hausse dans les objectifs financiers pour 2025 et des détails plus précis sur les générateurs de croissance.

Un changement de ton devrait également survenir, ajoute-t-il. Si les présentations de 2021 et de 2022 ont porté sur la restructuration de Bombardier, la création d’une base financière stable, un flux de trésorerie amélioré et la diminution de la dette, celle de 2023 devrait plutôt parler des occasions de croissance et des étapes pour créer une entreprise plus prévisible.

L’année 2022 a été excellente pour Bombardier, rappelle l’analyste. L’entreprise a dépassé ses objectifs et les attentes avec des revenus de 6,9G$ US, un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 930M$ US.

Bombardier est en avance sur ses objectifs pour 2025, note Kevin Chiang. La direction avance des revenus de 7,5G$ US pour cet exercice financier (5,5G$ US pour les avions et 2G$ US pour les services après-vente). La CIBC s’attend à ce que l’entreprise rehausse sa cible de revenus à plus de 8,5G$ US, et elle-même ajuste ses attentes à 8,84G$ US (6,7G$ US des avions et 2,1G$ US pour les services après-vente).

La CIBC s’attend aussi à ce que Bombardier mette à jour ses progrès en termes de leviers de croissance, particulièrement pour les services après-vente, secteur où elle a généré des revenus de 1,5G$ US en 2022 et qui pourraient augmenter à 1,6G$ US ou 1,7G$ US en 2023, notamment en raison d’une capacité supplémentaire d’environ un million de pieds carrés.

La CIBC fixe son cours cible du titre de Bombardier à 65$.

 

Dorel (DII, 4,35$): encore des défis, mais le ciel se dégage

Dorel (DII, 4,35$): encore des défis, mais le ciel se dégage

Les résultats du quatrième trimestre de Dorel sous les attentes, mais le ciel semble se dégager pour l’entreprise montréalaise, estime la TD.

Le trimestre a été difficile, lance d’entrée de jeu l’analyste Derek J Lessard. La croissance organique des revenus a été en déclin et les marges ont été sous pression, notamment à cause de la stratégie agressive de réduction d’inventaire de l’entreprise.

Il prévoit que les vents contraires du côté des ventes et des marges se poursuivront en première moitié de 2023 avant de s’estomper en deuxième moitié d’année. La TD réduit ainsi sa prévision de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour 2023/2024 de 47%, à 6%.

Par contre, ajoute-t-il, tout n’est pas noir. Si la transition vers un inventaire à faible coût se poursuit, il croit que la majeure partie est terminée. Les efforts de restructuration en Europe commencent à payer et, ajoutée à une nouvelle liste de produits, a permis de gagner des parts de marché.

Les investissements dans l’entreposage et dans l’efficacité des usines ainsi que la baisse de l’inventaire (20% plus bas que le sommet de mai 2022) et une réduction de coûts devraient apporter environ 13M$ d’économies annuelles.

Dorel se concentre également sur le lancement de nouveaux produits, dont plusieurs ont été introduits en Europe et aux États-Unis au quatrième trimestre. La TD s’attend d’ailleurs à ce que la diffusion de nouveaux produits s’intensifie en raison de la diminution des coûts.

Derek J Lessard s’attend à une profitabilité accrue en 2023. Les estimations pour 2024 reflètent des revenus, un BAIIA et des marges à des sommets pour Dorel. Il avance que cela devrait mieux positionner l’entreprise pour une éventuelle vente de l’une ou de ses deux entités d’affaires, qu’il croit valoir significativement plus que l’évaluation actuelle que la TD en fait, soit un ratio de 2,8 fois le BAIIA de l’exercice fiscal 2024 (pré-IFRS 16). Il estime ainsi que le titre de Dorel convient mieux aux investisseurs avec un horizon de placement à long terme parce que l’environnement actuel difficile limite la visibilité à court terme.

La TD abaisse son cours cible pour le titre de Dorel de 11,50$ à 10$.

 

 

Canadien Pacifique (CP, 105,69$): le STB approuve l’acquisition de KCS

Canadien Pacifique (CP, 105,69$): le STB approuve l’acquisition de KCS 

Après plusieurs mois d’attente, le Surface Transportation Board (STB) américain a finalement approuvé l’acquisition de la Kansas City Southern Railway (KCS) par le Canadien Pacifique (CP).

L’analyste de la Banque Nationale Marchés financiers, Cameron Doerksen, estime que la fusion permettra aux deux entités de mieux se positionner et d’être plus compétitives vis-à-vis les autres joueurs majeurs du transport ferroviaire Classe 1 que si elles étaient demeurées indépendantes.

La première lecture de la documentation du STB par la TD indique que l’organisme ne demandera pas de conditions supplémentaires majeures pour l’approbation de l’acquisition Il n’y aura notamment pas lieu, pour le CP, de cession de quelque entité que ce soit. Le STB imposera par contre une supervision de la fusion de sept ans, soit un peu plus longtemps qu’à l’habitude (la période est souvent de cinq ans). Si des problèmes d’exploitation ou des conflits survenaient, le STB pourrait y remédier en imposant certaines conditions.

Le CP et KCS peuvent désormais se lance à fond dans l’intégration de l’exploitation ainsi que dans une stratégie d’optimisation des synergies, ajoute Cameron Doesrken. Si les deux entités ne pouvaient légalement amorcer la fusion, nul doute qu’une planification élaborée a été mise en place au cours de la dernière année, avance-t-il.

Il rappelle que le CP a identifié une valeur de 1G$ US (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) en synergies de la fusion, incluant environ 800M$ US d’occasions de croissance de revenus qui devraient être entièrement réalisées trois ans après la fusion. Les directions du CP et de KCS ont souligné l’avantage de n’avoir qu’un seul réseau pour relier le Canada, les États-Unis et le Mexique, et les récents commentaires du CP à ce sujet suggèrent que le total des synergies pourrait excéder les prévisions, souligne l’analyste.

La Banque Nationale maintient sa prévision de performance égale à son secteur d’activité pour le titre du CP, tout comme son cours cible à 106$.