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À surveiller: Bombardier, Exchange Income Corporation, Dollarama

Denis Lalonde|31 mai 2023

À surveiller: Bombardier, Exchange Income Corporation, Dollarama

BMO Marchés des capitaux a reçu les dirigeants de Bombardier pour des rencontre avec des investisseurs entre le 23 et le 25 mai. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Bombardier, Exchange Income Corporation et Dollarama ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Bombardier (BBD.B, 56,08$) : l’entreprise veut améliorer sa rentabilité, peu importe les cycles économiques

BMO Marchés des capitaux a reçu les dirigeants de Bombardier pour des rencontres avec des investisseurs entre le 23 et le 25 mai, incluant une visite des locaux de l’entreprise à Biggin Hill, au Royaume-Uni.

L’analyste Fadi Chamoun en est ressorti plus convaincu en sa thèse d’investissement, qui repose sur une recommandation de «surperformance» et sur un cours cible sur un an de 85$.

«Bombardier poursuit la mise en place de quelques initiatives qui, selon nous, supporteront l’amélioration de sa rentabilité et de ses flux de trésorerie, peu importe les cycles économiques pour une année ou deux», dit-il.

L’analyste est d’avis que le cycle des ventes d’avions d’affaires n’est pas en surchauffe. «La direction de Bombardier a précisé que la demande pour les avions d’affaires restait forte, avec un ratio de nouvelles commandes par livraison prévu de 1 pour l’exercice 2023 malgré les faiblesses macroéconomiques actuelles», raconte-t-il.

Fadi Chamoun soutient que la division des services après-vente est en voie d’atteindre la portion supérieure de la fourchette de revenus de 1,6 à 1,7 milliard de dollars (G$) cette année. «Bombardier augmente ses parts de marché, sa flotte d’avions est en expansion et le haut niveau d’utilisation des appareils continuent de générer une croissance organique robuste dans cette division aux marges bénéficiaires élevées», dit-il. À son avis, Bombardier n’aura aucun mal à atteindre sa cible de revenus annuels de 2G$ en 2025.

«Après une période d’investissements et d’expansion pour augmenter sa présence à travers le monde dans les services après-vente, l’entreprise tourne son attention vers les gains d’efficacité, ce qui améliorera encore plus sa rentabilité. Bombardier souhaite obtenir une part de marché de 50% dans ce créneau d’ici 2025, mais il y aura encore des occasions à saisir pour l’entreprise par la suite», croit l’analyste.

Ce dernier note la faiblesse des commandes au premier trimestre (19-20 appareils), alors que l’entreprise espère en obtenir 140 en 2023. Il s’attend toutefois à un rebond au second trimestre.

«La disponibilité des appareils reste très basse selon des normes historiques et l’augmentation du nombre d’utilisateurs durant les récents trimestres a fait bondir le nombre de vols», explique-t-il, ajoutant que l’un des plus importants clients de Bombardier, VistaJet, a rapporté une augmentation des heures vendues de 55% sur un an au premier trimestre.

 

 

Exchange Income Corporation (EIF, 54,56$):  PAL Airlines signe une lettre d’intention avec Air Canada pour desservir l’Est du Canada

Exchange Income Corporation (EIF, 54,56$):  PAL Airlines signe une lettre d’intention avec Air Canada pour desservir l’Est du Canada

PAL Airlines, filiale d’Exchange Income Corporation, a signé une lettre d’intention avec Air Canada. Selon les détails de l’entente, PAL utilisera six appareils Dash 8-400 à turbopropulseurs pour le compte d’Air Canada.

Les appareils seront utilisés sous la bannière Air Canada Express pour une durée maximale de cinq ans. Cela signifie que Jazz Aviation, filiale de Chorus Aviation (CHR, 3,04$), n’est plus le seul partenaire d’Air Canada.

«PAL Airlines est déjà l’un des transporteurs aériens les plus importants dans le Canada Atlantique et à déjà une entente d’interconnections avec Air Canada. Toutefois, la nouvelle entente fait de PAL une partie intégrante du réseau d’Air Canada dans la région», estime Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale.

Les détails financiers de l’entente n’ont pas été révélés, mais l’analyste croit que sa structure sera similaire à celle qui a été signée avec Jazz Aviation, ce qui impliquerait un paiement fixe pour chaque utilisation d’appareil. «Toutefois, comme l’entente est de courte durée, nous anticipons que les paiements offerts à PAL sont supérieurs à ceux payés à Jazz dans le cadre de son entente à long terme», dit l’analyste.

Cameron Doerksen ajoute que PAL commencera à fournir des avions à Air Canada dans les prochains mois. Il ne croit pas que l’entente représente un changement de stratégie pour PAL, qui possède déjà un important réseau dans le Canada Atlantique sous sa propre marque.

«La nouvelle entente n’est pas majeure pour Exchange Income Corporation, mais elle apportera une contribution à la croissance organique de l’entreprise et améliorera ses flux de trésorerie pour les cinq prochaines années. Si l’entente n’est pas renouvelée après cinq ans, nous pensons que PAL pourra redéployer les appareils sur son propre réseau», soutient l’analyste.

Ce dernier conserve sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 67,00$.

 

 

Dollarama (DOL, 83,28$): l’analyste de Stifel GMP anticipe une croissance du bénéfice net de plus de 10% au premier trimestre

Dollarama (DOL, 83,28$): l’analyste de Stifel GMP anticipe une croissance du bénéfice net de plus de 10% au premier trimestre

Le détaillant de produits à cinq dollars et moins Dollarama dévoilera les résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2024 le 7 juin et l’analyste Martin Landry, de Stifel GMP, est un peu plus pessimiste que le consensus des analystes.

Il anticipe un bénéfice par action ajusté de 0,56$, ce qui constituerait une augmentation de 12% sur un an, alors que le consensus des analystes est de 0,59$.

«Nous pensons que Dollarama dévoilera des revenus supérieurs aux prévisions en nous fiant à la performance robuste des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) dévoilée récemment par Walmart Canada», explique-t-il. Au premier trimestre, les ventes de magasins comparables de Walmart Canada ont progressé de 6,3% sur un an, ce qui constitue une amélioration par rapport à la croissance de 5,7% enregistrée au quatrième trimestre de 2022.

Martin Landry estime toutefois que Dollarama aura de la difficulté à dépasser les prévisions du consensus des analystes, en raison de vents contraires comme la hausse des coûts de financement, la réduction de ses inventaires et la popularité grandissante de produits à faibles marges bénéficiaires.

«Malgré tout, nous prévoyons un trimestre robuste pour le détaillant, avec des ventes de magasins comparables en hausse de 10,7% sur un an, grâce à l’introduction de produits à plus de 4$ survenue l’été dernier», dit-il. L’analyste précise que la performance sera légèrement inférieure à celle de 13% en moyenne pour les trois derniers trimestres, compte tenu que l’économie canadienne commence à se comparer avec une période de montée de l’inflation l’an dernier où Dollarama avait enregistré des gains de parts de marché.

Il souligne également que les frais généraux et administratifs grimperont en raison des augmentations salariales du personnel et des heures de travail plus nombreuses dans les magasins et dans les centres de distribution. L’entreprise s’ajuste à la hausse de l’achalandage dans ses magasins en regarnissant ses inventaires.

«Dollarama offre aux investisseurs un profil à faible risque, car son modèle d’affaires tend à être moins affecté par les cycles économiques. Le titre de l’entreprise se négocie en ce moment à un ratio cours/bénéfice de 24, ce qui est légèrement supérieur à sa moyenne historique. Nous croyons que l’évaluation est justifiée étant donné l’incertitude qui sévit sur les marchés boursiers», dit-il.

Martin Landry réitère sa recommandation d’achat sur le titre de Dollarama et son cours cible sur un an de 94$.