IBM a présenté des revenus de 14,2 G$ US et un bénéfice par action de 1,40 $US au premier trimestre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Bombardier, IBM et Fiera Capital? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.A, 1,51 $): le marché des avions d’affaires est en santé
Malgré le fait que la guerre en Ukraine ait injecté une dose d’incertitude chez Bombardier, le marché des avions d’affaires est suffisamment fort pour que Banque Nationale Marchés financiers conserve son optimisme face à l’entreprise québécoise.
Le marché des avions d’affaires russe représente historiquement plus ou moins 5% du chiffre d’affaires de Bombardier, rappelle l’institution financière.
La firme de recherche et de données WINGX indique toutefois que le marché international est extrêmement fort. La croissance record s’est atténuée quelque peu en Europe, mais demeure 7% plus élevée qu’en 2019. Cette croissance est de 26%, sur une base annuelle, en Amérique du Nord et est en progression de 25% comparativement à celle d’avril 2019.
Le marché des avions d’affaires usagés est également très serré. La firme d’informations aériennes JETNET estime qu’à la fin de février, il y avait 706 avions d’affaires à vendre, soit 3,1% de la flotte mondiale. Seulement 48 de ces appareils avaient moins de cinq ans. Un pourcentage de moins de 10% est habituellement signe que le marché est en santé, ce qui voudrait dire que la situation actuelle est extrêmement positive en termes de demande future pour de nouveaux avions.
La Banque Nationale voit aussi d’un œil positif les finances futures de Bombardier. Elle croit que l’entreprise québécoise sera en mesure de rehausser son bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) de 640 M$ à 1,5 G$ d’ici 2025. Bombardier devrait aussi être capable de maximiser ses marges au fur et à mesure qu’elle maîtrisera la courbe des coûts de son modèle Global 7500. La croissance de son BAIIA conjugué avec une baisse des dépenses veut dire que l’entreprise aura une plus grande marge de manœuvre au cours des prochaines années, avance l’institution financière.
Les estimations à long terme de la Banque Nationale envers Bombardier restent donc inchangées. Le cours cible est maintenu à 2,65 $, tout comme la prévision de «surperformance» de l’entreprise à l’intérieur de son secteur d’activités.
International Business Machines (IBM, 129,15 $ US): bonnes prévisions pour la prochaine année
International Business Machines (IBM, 129,15 $ US): bonnes prévisions pour la prochaine année
Un solide premier trimestre de International Business Machines (IBM) et de bonnes prévisions pour l’année 2022 font entrevoir une croissance soutenue des revenus à Bank of America.
L’entreprise de matériel, de services et de logiciels informatiques a présenté des revenus de 14,2 G$ US et un bénéfice par action de 1,40 $ US au premier trimestre, des chiffres similaires aux attentes du marché (13,8 G$ US, 1,41 $ US). Les revenus comprennent notamment ceux de l’infonuagique hybride de 5 G$ US, soit une progression annuelle de 14%.
Compte tenu de la performance meilleure qu’anticipée du secteur de la consultation, la force du volet logiciels et les revenus en provenance de la nouvelle mouture des serveurs Z Systems, Bank of America prévoit des revenus de 60,7 G$ US et un bénéfice par action de 9,81 $ US pour IBM en 2022.
Les marges brutes se sont chiffrées à 52,9%, plus basses que les 54,41% estimés par le marché. Les améliorations provenant des logiciels ont été mitigées par les pertes en infrastructures, en investissements de consultation, par l’inflation et par un dollar américain plus fort que prévu. La direction a de plus affirmé qu’elle poserait des actions pour diminuer les coûts de main-d’œuvre en consultation et qu’elle allait mettre en œuvre un programme de couverture de taux de change.
Bank of America mentionne qu’une croissance soutenue de la part d’IBM a toujours été difficile historiquement, mais l’analyste Wamsi Mohan indique que l’entreprise a fait des efforts significatifs dans son porte-folio. Il opine que la surperformance des revenus jumelée au maintien de l’excédent de flux de trésorerie est une «modification de trajectoire positive».
Bank of America relève son cours cible de 162 $ US à 165 $ US. Elle maintient sa prévision de «surperformance» relative au secteur, ainsi que sa recommandation d’achat du titre.
Fiera Capital (FSZ-T, 10,24 $): baisse marquée des actifs sous gestion
Fiera Capital (FSZ-T, 10,24 $): baisse marquée des actifs sous gestion
Fiera Capital a dévoilé ses estimations d’actifs sous gestion pour le premier trimestre 2022. Le total s’élève à 174,5 G$, soit en dessous de la prévision de la Banque Scotia (182,9 G$) et une diminution annuelle significative de 7,3%.
La direction de l’entreprise montréalaise attribue cette baisse à la performance récente des marchés boursiers et à la hausse des taux d’intérêt, ce qui a affecté les titres cotés en Bourse et les stratégies de titres à revenus fixes. La Scotia s’attend également à des sorties de fonds d’environ 3 G$, soit 1,7% des actifs sous gestion, ce qui aura un impact sur les résultats trimestriels et annuels.
Cette régression est plus abrupte que celles annoncées par ses pairs, AGF et IGM. Elles ont indiqué des diminutions d’actifs sous gestion respectives d’environ 3,3% et 2,8%. La Scotia évalue que la diminution plus marquée subie par Fiera Capital est due à sa plus grande exposition aux actifs à revenus fixes et à des sorties plus hautes au premier trimestre.
L’institution financière remarque tout de même que les actifs sous gestion de Fiera Capital sont en progression de 1% sur une base annuelle. Les actifs reliés aux marchés privés ont démontré un élan positif avec une croissance de 6,7% pour atteindre 16,9 G$.
La Scotia prévoit désormais un bénéfice par action de 0,28 $ lors du dévoilement des résultats du premier trimestre, le 4 mai, soit sous le consensus du marché de 0,31 $.
Elle abaisse son cours cible de 11,50 $ à 10,50 $, mais maintient sa prévision de «performance égale au secteur» pour Fiera Capital.