Desjardins s’attend à une croissance des ventes de nourriture de 5,5% en magasins comparables chez Loblaw au deuxième trimestre, largement supportée par une inflation de 9% (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Bombardier, Loblaw et PrairieSky? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Bombardier (BBD.B, 58,79$): un carnet de commandes bien rempli
Même si le ralentissement de l’activité économique devait réduire le nombre d’avions commandés chez Bombardier au cours des prochains mois, Banque Nationale Marchés des capitaux estime que son carnet de commandes est suffisamment bien rempli pour faire face à une diminution d’ici 2025 et réussir à atteindre les objectifs de livraison que l’entreprise s’est fixés.
À la fin du premier trimestre, l’avionneur québécois présentait un carnet de commandes de 14,8 G$, ce qui procurait une visibilité sur l’objectif d’augmenter de 123 à 150 livraisons annuelles d’appareils entre 2022 et 2025, souligne l’analyste Cameron Doerksen.
La direction de l’entreprise s’attend à maintenir un ratio commandes reçues/montant facturé de 1,0 en 2023, et l’analyste estime que le carnet de commandes actuel pourrait soutenir une baisse éventuelle d’ici 2025.
L’activité ne l’inquiète pas pour l’instant, remarque-t-il. S’il est vrai que les affaires sont moins fortes qu’en 2022, qui était une année record, l’industrie fonctionne à un rythme prépandémique. L’administration fédérale d’aviation (FAA) américaine rapporte que les opérations du côté des jets d’affaires sont au ralenti (5,7%) en mai aux États-Unis, mais demeurent plus élevées (13,6%) qu’en 2019. Le constat est le même en Europe, avec une diminution de 7,3% comparativement à 2022, mais une croissance de 9,2% avec 2019.
La Banque Nationale avance que si Bombardier peut réaliser son objectif de 1,6 G$ en bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) en 2025, elle déduit une valorisation du titre à 112 $ basé sur un multiple «raisonnable» de sept fois le ratio valeur d’entreprise-BAIIA. Même avec son propre estimé plus conservateur, elle calcule un cours cible possible de 102 $, ce qui est matériellement plus élevé que le cours actuel.
La Banque Nationale maintient toutefois sa prévision de surperformance face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 85 $.
Loblaw (L, 120,28$): un chemin vers la croissance du bénéfice par action
Loblaw (L, 120,28$): un chemin vers la croissance du bénéfice par action
Loblaw a un chemin tracé devant elle pour présenter une croissance du bénéfice par action supérieur à 10% cette année malgré des conditions de marché volatiles.
L’analyste Chris Li, de Desjardins, s’attend à ce que les résultats du deuxième trimestre reflètent la force continue de l’entreprise au chapitre de la forte inflation des aliments, de sa position dans les bannières à rabais, de sa marque privée et de ses redevances, d’une solide position dans le secteur des prescriptions, de son bon contrôle des coûts et un rachat actif d’actions.
Le ralentissement de l’inflation sur les aliments et le mouvement des fonds pourraient toutefois limiter la montée de la valorisation du titre, prévient-il.
Desjardins s’attend à une croissance des ventes de nourriture de 5,5% en magasins comparables, largement supportée par une inflation de 9% (qui se retrouve dans la fourchette des indicateurs clés, mais s’explique aussi par le chiffre de 10,5% au premier trimestre et de 11,2% au quatrième trimestre de 2022). Les prescriptions devraient être en augmentation de 4%, toujours en magasins comparables.
L’institution financière prévoit de plus une marge au détail qui devrait grimper d’environ 10% sur une base annuelle, propulsée par les ventes de l’avant des magasins, mais freinée par des pressions modérées sur les marges des aliments notamment dues à une intensité promotionnelle accrue.
Chris Li prévoit également des frais de vente, généraux et administratifs du secteur du détail à la hausse d’environ 20 points de base en raison du levier d’exploitation relatif à des ventes accrues ainsi qu’au contrôle des coûts.
Desjardins s’attend à ce que Loblaw continue de surperformer à court terme, mais croit que le ralentissement de l’inflation sur la nourriture et une rotation potentielle du secteur au deuxième semestre limite la valorisation.
Elle maintient sa recommandation de conserver le titre de Loblaw ainsi que son cours cible de 133 $.
PrairieSky Royalty (PSK, 25,53$) : les revenus du pétrole compensent la production plus faible que prévue
PrairieSky Royalty (PSK, 25,53 $): les revenus du pétrole compensent la production plus faible que prévue
Les forts revenus liés au pétrole ont permis de mitiger la production sous les attentes au deuxième trimestre pour PrairieSky Royalty, estime CIBC Marchés des capitaux.
La production s’est avérée être de 23 500 barils d’équivalent pétrole par jour, soit sous l’estimation de la CIBC de 24 800 et du consensus du marché à 24 600. L’analyste Jamie Kubik estime toutefois qu’il ne s’agit là que d’un événement isolé, une conséquence des feux de forêt et d’une période préalable d’ajustement des volumes de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié (GNL). Elle croit plutôt que le dynamisme du côté de la croissance du pétrole va fort probablement continuer à être favorable pour le titre de PrairieSky, notamment grâce aux activités de forage dans les projets de Clearwater et de Mannville au cours du premier semestre de 2023.
Elle s’attend également à ce que les volumes de gaz reprennent de la vigueur en deuxième moitié de 2023 avec une augmentation du forage dans les puits de Montney (18 puits en première moitié de 2022, 29 au premier semestre de 2023).
Jamie Kubik rappelle de plus que PrairieSky a réalisé l’acquisition de Manville au coût de 15,2 M$. Si cet achat peut sembler relativement modeste, elle le perçoit plutôt comme étant intrigant pour démontrer le potentiel des techniques d’extraction multilatérale du pétrole lourd.
La CIBC perçoit positivement le dynamisme de la production pétrolière pour PrarieSky. Elle maintient sa prévision de surperformance du titre face à son secteur d’activités et rehausse son cours cible de 28,50 $ à 29,50 $.