Que faire avec les titres de Bombardier, Medtronic et Deere? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Bombardier, Medtronic et Deere? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (BBD.B, 1,66 $): le risque d’exécution serait surévalué selon un analyste
Les ratés qu’ont connu les flux de trésorerie de Bombardier en 2018 et 2019 ont été largement attribuées aux difficultés rencontrées dans l’exécution de certains contrats chez Bombardier Transport.
Les investisseurs se demandent maintenant si des risques similaires existent pour plusieurs autres contrats dans son carnet de commandes, affirme Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale. Afin d’évaluer ce risque, il a examiné de près et sous plusieurs angles tous les contrats que Bombardier Transport s’est vue attribuer depuis quatre ans.
En regroupant par la valeur en dollars des contrats, l’analyste conclut que 49% des contrats comportent un faible risque de connaitre des difficultés au niveau de l’exécution, et 44% un risque moyen. Seulement 7% des contrats sont identifiés comme étant à haut risque.
La direction de Bombardier affirme que le faible risque associé à la composition de son carnet de commandes est une des raisons de croire que les marges bénéficiaires atteindront éventuellement l’objectif à long terme d’environ 9%.
À la suite de son analyse du risque de chaque contrat, Cameron Doerksen est d’accord avec la conclusion de la direction. Les contrats qui causent des problèmes actuellement continueront de peser sur les marges en 2020, mais ensuite, en 2021, il croit qu’il est concevable que les marges bénéficiaires de Bombardier Transport s’approchent de l’objectif de la direction.
L’analyste de la Financière maintient sa recommandation de «surperformance» , ainsi que son cours cible de 4,15$. À son avis, la faiblesse actuelle du titre s’explique par un pessimisme excessif de la part des investisseurs quant à la capacité de Bombardier de vaincre les difficultés que rencontre actuellement sa division Transport.
Medtronic (MDT, 102,76 $US): à quoi s’attendre demain
Medtronic (MDT, 102,76 $US): à quoi s’attendre demain
Ce leader des technologies, des solutions et des services de l’industrie médicale divulguera mardi les résultats du premier trimestre de son année financière 2020.
Ils ne seront pas spectaculaires, prévient Joanne K. Wuensch, analyste chez BMO Marchés des capitaux. Mais il faut regarder un peu plus loin si l’on veut bien estimer les possibilités de croissance de revenus de la firme, selon elle.
La comparaison des résultats du premier trimestre avec ceux de l’année précédente souffrira du fait que Medtronic avait réalisé une forte croissance organique de 6,8% l’an dernier, note l’analyste.
Toutefois, cette comparaison avec les résultats de l’année précédente deviendra plus favorable en deuxième moitié d’année, sans compter qu’à ce moment-là le pipeline de produits devrait accélérer la croissance des revenus, ajoute l’analyste.
Quant aux résultats divulgués demain, l’analyste prévoit des revenus de 7,38 milliards $US, soit une croissance organique de 2,3%, et des bénéfices par action de 1,19$US, en hausse de 1,3%.
Compte tenu que le titre se négocie à 17,5 fois les bénéfices estimés pour l’année de calendrier 2020, comparativement à un ratio de 20,9 fois pour ses concurrents, et que la compagnie verse un dividende de 2,1%, la recommandation de l’analyste de la BMO est «surperformance», et son cours cible est de 107$US.
Jusqu’à maintenant durant cette saison de divulgation des résultats aux États-Unis, les sociétés diversifiées de grande capitalisation ont bien fait, évitant pour la plupart les nombreuses turbulences qu’ont rencontrées les sociétés de petite ou moyenne capitalisation de leur secteur. Medtronic devrait suivre cette tendance, selon l’analyste.
Deere (DE, 149,23 $US): les investisseurs avaient prévu le coup
Deere (DE, 149,23 $US): les investisseurs avaient prévu le coup
La chute de 15% du cours de l’action du fabricant d’équipement agricole au cours des trois dernières semaines laissait présager que les prochains résultats trimestriels ne seraient très bons. Et ce fut le cas lorsque la direction a fait connaitre vendredi ses résultats du troisième trimestre de 2019.
La compagnie de l’Illinois a réalisé des bénéfices par action ajustés de 2,71$US, nettement inférieurs à la prévision de 2,87$US de Joel Tiss, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
De plus, la direction a fait savoir qu’elle réduisait ses prévisions de revenus nets et de bénéfices par action pour l’ensemble de l’année d’environ 3%.
Les attentes étaient devenues si négatives que les investisseurs n’allaient pas être surpris des résultats, croyait l’analyste. Cela allait selon lui limiter la baisse du titre après la divulgation des résultats. Ce qui fut le cas, le titre rebondissant même de 3,84% durant la séance de vendredi.
Comme le marché de l’équipement agricole lourd en Amérique du Nord est encore en bas de ses niveaux de mi-cycle après avoir touché un sommet en 2013, la recommandation de l’analyste de la BMO est «surperformance» et son cours cible est de 175$US. Il favorise Deere plutôt que les autres compagnies du secteur, car elle s’approprie 60 % des parts de marché de la machinerie de grande puissance.
Pour l’ensemble de l’année financière 2019, la direction prévoit que les ventes d’équipement atteindront 34,7 milliards $US, soit une hausse de 4% sur l’année précédente. Plus tôt cette année, elle prévoyait 5%.