Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Bombardier, MTY et IPL

Dominique Beauchamp|Publié le 09 octobre 2019

Que faire avec les titres de Bombardier, MTY et IPL?

Que faire avec les titres de Bombardier, MTY et IPL? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Bombardier (BBD.B, 1,56$): des attentes abaissées pour 2019, en attendant un meilleur 2020

Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, se rend à l’évidence: Bombardier n’atteindra pas ses nouveaux objectifs de flux de trésorerie libres en 2019.

Étant donné que les flux de trésorerie seront déficitaires de 328 millions de dollars américains au troisième trimestre, il lui faudrait dégager des flux positifs de 1,4 milliard de dollars américains, au quatrième trimestre, pour atteindre la cible annuelle de déficit de 500 M$US prévue pour 2019. Bombardier avait déjà réduit cet objectif pendant l’été.

L’analyste s’attend donc à ce que les dirigeants révisent à nouveau cet objectif annuel, le 31 octobre. Au cours actuel, le titre a déjà prévu le coup, croit-il.

M. Doersken garde espoir que 2020 sera le point de bascule pour les flux de trésorerie puisque Bombardier n’aura plus à soutenir le fonds de roulement de la division des trains qui complète certains contrats problématiques.

La fin de certains coûts non récurrents ainsi que la livraison plus rapide des jets d’affaires Global 7500 devraient aussi ramener les flux en terrain positif. Ce portrait devrait restaurer la confiance envers Bombardier, espère-t-il.

La société n’a pas de problèmes de liquidités. Bombardier a terminé le deuxième trimestre avec une encaisse de 3G$US et devrait générer des flux de trésorerie positifs de 844M$US au deuxième semestre, précise M. Doersken.

La vente prochaine du programme CRJ pour 500M$US, et celle des activités d’aérostructures à Belfast et au Maroc, ajouteront à ces fonds au cours des prochains trimestres, prévoit-il.

L’analyste modifie son modèle pour Bombardier qui conserve deux divisions. Il attribue un multiple de 7 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020 à la division d’aviation et de 7,5 fois à celle des trains, ce qui débouche sur son nouveau cours-cible de 3,70 $.

Son cours-cible antérieur de 4,15$ reposait sur des prévisions plus élevées pour le bénéfice d’exploitation de 2020.

MTY (MTY, 62,98$): à quoi s’attendre au troisième trimestre

 

MTY (MTY, 62,98$): à quoi s’attendre au troisième trimestre

Le franchiseur de restaurants Groupe d’alimentation MTY dévoilera son troisième trimestre de 11 octobre.

Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, prévoit une hausse de 23% du bénéfice d’exploitation à 48,8 millions de dollars, conforme au consensus.

L’analyste table sur une amélioration de 17% du bénéfice net, à 1,04$ par action, un estimé légèrement supérieur au bénéfice de 1,01$ par action prévu par l’ensemble des analystes.

Ces attentes reposent sur la croissance de 36,6 % à un milliard de dollars des ventes totales du réseau et une hausse des ventes par restaurant comparable de 1,5% au Canada et de 0,5% aux États-Unis. Par contre, ces ventes à l’international devraient reculer de 5%.

M. Khan espère que le PDG Éric Lefebvre précisera les nouvelles mesures adoptées pour stimuler les ventes comparables, les projets d’ouverture de nouveaux établissements ainsi que sur le climat d’acquisitions.

MTY vient d’acquérir quatre petites chaînes en Ontario, une stratégie conforme aux attentes de l’analyste qui prévoit que la société réduise sa dette avant de passer à de plus grosses cibles aux États-Unis.

MTY vient d’avaler Papa Murphy’s pour 253,2 millions de dollars, la cinquième chaîne américaine de pizzas qui sert le créneau croissant de la pizza à emporter et à cuire à la maison.

M. Khan, qui a amorcé le suivi de MTY en août, ne touche pas à son cours cible de 70$, soit un multiple de 12 fois le bénéfice d’exploitation de 178 M$ prévu à la mi-2021.

Ce cours-cible laisse entrevoir un gain potentiel d’encore 12%, mais M. Khan est neutre envers le titre avec une recommandation de performance égale au secteur.

«Ce multiple reflète bien les perspectives de croissance des bénéfices, la forte génération de flux de trésorerie libres et le niveau d’endettement actuel », écrit-il.

Plastiques IPL (IPLP, 7,94$): la nouvelle recrue doit encore faire ses preuves

Plastiques IPL (IPLP, 7,94$): la nouvelle recrue doit encore faire ses preuves

Le fabricant de contenants de plastique rigide a chuté de 40% depuis son entrée en Bourse en juin 2018, dans une conjoncture particulièrement difficile pour son industrie.

Bien que la société ait pris des mesures rapides pour réduire ses coûts et relever ses flux de trésorerie, la partie n’est pas gagnée, dit Michael Doumet, de Banque Scotia qui amorce le suivi d’IPL.

Plusieurs trimestres décevants, le désintérêt des investisseurs pour les titres peu négociables et les sociétés endettées, ainsi que l’absence de catalyses à court terme, freinent aussi l’appréciation de son titre en Bourse.

Les vents de front risquent de perdurer 12 à 24 mois, ce qui rendra la tâche plus difficile à la société pour rentabiliser ses importants investissements et réduire sa dette.

M. Doumet n’est pas convaincu que sa stratégie de gains de parts de marché soulèvera assez ses revenus pour y remédier, surtout dans un ralentissement économique.

Sa dette atteint 3,7 fois le bénéfice d’exploitation, le double du ratio de 2 fois de ses semblables.

IPL aura aussi du mal à atteindre les objectifs mis de l’avant pour 2021 dans son prospectus malgré l’achat stratégique du fabricant belge Loomans.

Il lui faudrait faire croître ses revenus à un rythme annuel composé de 12% et son bénéfice d’exploitation à une cadence annuelle de 13% d’ici 2021 pour y arriver, indique M. Doumet.

Or, le repli du prix de la résine de plastique (qui diminue ses prix de vente), le ralentissement mondial et le recentrage du fabricant sur certains produits risquent de peser sur ses revenus, croit-il.

L’analyste s’attend à une croissance de 6% des revenus de 735 M$US au lieu du barème prévu de 6 à 8 %. Il prévoit une marge d’exploitation de 15,2%, au milieu de la fourchette de 14 à 16,5% visée.

Même si le cours actuel reflète en partie tous ses défis, M. Doumet préfère jouer de prudence avec une recommandation neutre en raison de la conjoncture. Son cours cible est tout de même 32% supérieur au cours actuel.