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À surveiller: Bombardier, Quebecor et Banque CIBC

Jean Gagnon|Publié le 28 février 2022

À surveiller: Bombardier, Quebecor et Banque CIBC

La Banque CIBC est souvent perçue comme ayant un faible taux de croissance, mais il semble bien que les résultats du dernier trimestre puissent aider à modifier cette perception, explique Gabriel Dechaine, analyste à la Banque Nationale. (Photo: Romeo Mocafico pour Les Affaires)

Que faire avec les titres de Bombardier, Quebecor et Banque CIBC? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Bombardier (BBD.B, 1,59 $): la compagnie semble en bien meilleure position, selon l’analyste de la BMO

Le constructeur d’avions d’affaires tenait la semaine dernière sa journée des investisseurs 2022, et Fadi Chamoun, analyste chez BMO Marchés de capitaux, semble avoir apprécié ce qu’il a entendu.

L’élément principal qui se dégage de la rencontre est que la compagnie a maintenant une bien meilleure visibilité quant à l’atteinte de ses objectifs financiers pour 2025 et qu’elle est capable de convertir une grande partie de ses bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) en flux de trésorerie libre, selon l’analyste.

Ces perspectives placent la firme dans une position plus avantageuse non seulement pour réduire sa dette, mais aussi pour réinvestir dans le renouvellement de ses produits et ainsi renforcer sa position concurrentielle sur le marché des avions d’affaires, explique l’analyste.

La direction de Bombardier vise un objectif de revenus de 7,5 milliards de dollars en 2025, ce qui implique des livraisons à un taux de base de 135 appareils. On perçoit déjà la possibilité de livrer 138 à 144 appareils en 2023, note l’analyste. Une poursuite de la reprise du marché des avions d’affaires suggère également des hausses de revenus en 2024-2025, indique la direction.

Les dirigeants notent également que les deux principaux programmes de réduction des coûts, dont celui visant la production des appareils Global 7500, sont en avance sur leur calendrier, ce qui permet d’anticiper une bonne amélioration des marges pour les prochaines années.

Après seulement un an depuis la mise en place de son plan stratégique, Bombardier a diminué ses coûts d’intérêts de 250 M$, soit l’objectif qu’elle s’était fixé pour 2025, note l’analyste. Cela permettra une diminution additionnelle de la dette et des coûts d’intérêts.

Si la firme parvient à réaliser un BAIIA de 1,5 G$ en 2025 et à réduire ses coûts d’intérêt entre 400 et 500 M$, elle pourra générer entre 1 et 1,1 G$ en flux de trésorerie afin d’appuyer ses objectifs de diminution de la dette et de réinvestissement dans ses produits, estime l’analyste de la BMO.

Sa cote pour Bombardier est «surperformance» et son cours cible est de 2,85 $.

 

Quebecor (QBR.B, 27,51 $): le recul du titre crée une belle occasion d’achat selon l’analyste de Desjardins

Quebecor (QBR.B, 27,51 $): le recul du titre crée une belle occasion d’achat selon l’analyste de Desjardins

Les résultats du 4e trimestre de la firme active dans la câblodistribution, l’Internet et la téléphonie n’ont pas été très bons, si bien que le titre a rapidement cédé 5%.

Considérant que le titre était déjà peu cher étant donné que le rendement des flux de trésorerie libre est de 6% au-dessus de la moyenne pondérée de l’industrie, ce recul crée une belle occasion d’achat, estime Jerome Dubreuil, analyste chez Desjardins. Il croit aussi que les éléments qui ont affecté les résultats du trimestre sont plutôt de nature transitoire.

La direction de Quebecor a annoncé une hausse de son dividende de 9%. Conséquemment, le rendement du dividende de 4,3% est le deuxième plus élevé de l’industrie, et ce, bien que son ratio de distribution des flux de trésorerie de 36% soit le plus bas de l’industrie, note l’analyste.

De plus, la compagnie a été active à racheter ses propres actions durant le trimestre. Cela suggère, selon l’analyste, que si la direction décide de ne pas se lancer dans un programme d’expansion de ses activités hors Québec, elle pourrait retourner encore plus de capital aux actionnaires.

L’analyste rappelle qu’il ne voit pas de raison que la firme se lance dans un tel plan, surtout qu’il pourrait sembler quelque peu irrationnel. Conséquemment, il prévoit que le titre va «surperformer» au cours des prochains mois.

Bien qu’il révise à la baisse ses prévisions de bénéfices pour l’année 2022, l’analyste recommande l’achat du titre. Il réduit toutefois son cours cible de 37,50 $ à 36,00 $.

Banque CIBC (CM, 163,61 $): Ce n’est plus la banque d’autrefois, selon l’analyste de la Banque Nationale

Banque CIBC (CM, 163,61 $): Ce n’est plus la banque d’autrefois, selon l’analyste de la Banque Nationale

La Banque CIBC est souvent perçue comme ayant un faible taux de croissance, mais il semble bien que les résultats du dernier trimestre puissent aider à modifier cette perception, explique Gabriel Dechaine, analyste à la Banque Nationale.

Au Canada, elle a réalisé au dernier trimestre une croissance de 13% de ses prêts hypothécaires et de 18% de ses prêts commerciaux, tout en ayant pour un deuxième trimestre de suite une hausse du solde sur ses cartes de crédit. Aux États-Unis, la croissance des prêts a été de 8%.

De plus, les dépôts ont augmenté de 10%, ce qui donne un équilibre parfait entre les dépôts et les prêts, note l’analyste.

Bien que la CIBC a profité de facteurs favorables, tels la demande pour les dépôts et les prêts hypothécaires, force est de constater qu’elle réussit aussi bien sinon mieux que ses concurrentes dans cette phase de reprise, conclut l’analyste.

Le 16 juin, la direction tiendra sa journée des investisseurs durant laquelle l’analyste s’attend à ce qu’elle explique comment elle a modifié la stratégie de croissance de la banque de façon à amener les investisseurs à changer leurs idées préconçues.

Durant le trimestre, les dépenses ont augmenté de 10%, alors que l’analyste avait prévu 13%. Cela est particulièrement impressionnant compte tenu de la croissance des revenus que la banque a réalisée, note l’analyste.

Confronté au contexte de volatilité sur la scène géopolitique et macro-économique, l’analyste n’ajustera pas pour l’instant ses estimations sur les résultats à venir. Sa cote pour le titre de la CIBC demeure inchangée à «surperformance» ainsi que son cours cible à 167,00 $.