Que faire avec les titres de Bombardier, Savaria et CGI? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Bombardier, Savaria et CGI? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (BBD.B, 2,48 $): Mieux vaut prévenir
Bien qu’elle ne divulguera ses résultats trimestriels que jeudi prochain le 2 mai, la direction de Bombardier a préféré hier prévenir les participants aux marchés que les chiffres seront inférieurs aux attentes. Les investisseurs ont réagi rapidement et le titre s’est délesté de plus de 15% durant la séance de négociations.
Toutefois, Cameron Doerksen, analyste chez Financière Banque Nationale qui suit de près la compagnie depuis plusieurs années, ne s’alarme pas outre-mesure à la suite de cette annonce. Il n’apporte que des ajustements mineurs à ses prévisions pour l’année 2020. Il maintient sa recommandation de «surperformance» et abaisse légèrement son cours cible de 5$ à 4,85$.
L’analyste avait déjà exprimé des craintes quant aux résultats du premier trimestre, et il avait réduit ses prévisions en conséquence. Bombardier indique maintenant que les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) seront d’environ 265 millions. L’analyste prévoyait 270 millions.
L’utilisation des liquidités est toutefois plus grande qu’anticipée. La firme prévoit qu’elle sera d’environ 1 milliard, alors que Cameron Doerksen estimait 849 millions.
Bombardier prévient que les livraisons de jets d’affaires ont été plus faibles que prévu, mais ce qui a surtout affecté les résultats, ce sont les activités de la division Transport, note l’analyste. La marge bénéficiaire ajustée avant intérêts et impôts du secteur des trains sera d’environ 4% alors qu’il prévoyait 7,5%. Selon lui la faible marge est attribuable principalement à des révisions à la hausse des coûts de certains contrats en phase finale qui rencontrent des difficultés.
«L’annonce des révisions des estimés de Bombardier et la divulgation des problèmes que rencontrent certains contrats chez Bombardier Transport sont certainement décevants», dit l’analyste. «Mais la firme résoudra en grande partie ces problèmes cette année, et nous demeurons confiants que les marges bénéficiaires et les flux de trésorerie se rétabliront en 2020», conclut l’analyste. Sa perception fondamentale de l’entreprise n’a pas changé, assure-t-il.
Savaria (SIS, 13,35 $): Les questions demeurent
Savaria (SIS, 13,35 $): Les questions demeurent
Il ne fallait pas s’étonner de la réaction négative des investisseurs à l’annonce d’une nouvelle émission d’actions de 70,8 millions le 2 avril dernier, indique Nick Agostino, analyste chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
Comme bien des investisseurs, l’analyste croit que le moment était mal choisi pour effectuer le financement et a suscité plus de questions que de réponses en l’absence d’un objectif précis concernant l’utilisation des fonds.
Néanmoins, cet ajout de liquidités aux états financiers diminue d’autant l’endettement de la société, reconnait l’analyste. Compte tenu de son accès au crédit, le firme est maintenant en position d’augmenter ses bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 7 à 10 millions par voie d’acquisitions sans que l’endettement n’excède ce qu’il était avant le dernière émission d’actions, estime l’analyste.
Savaria annonçait le 11 avril que ses résultats du premier trimestre qui seront dévoilés le 15 mai seront inférieurs à ce qu’elle avait prévu, l’intégration de Garaventa, la compagnie suisse acquise l’année dernière étant plus difficile que prévu.
À la suite de la nouvelle émissions d’actions et de ses résultats financiers décevants, Savaria aura maintenant à rehausser sa cote d’amour auprès des investisseurs, reconnait l’analyste de la Laurentienne. «Les dirigeants de Savaria devront démontrer que leur modèle d’affaires est sain, et cela devrait commencer en faisant toute la lumière sur l’intégration de Garaventa», dit-il. Pour restaurer la confiance des investisseurs, la firme devra démontrer sa capacité à augmenter ses marges lors des prochains trimestres, et ainsi permettre de croire que les objectifs de 2019 seront atteints, selon lui.
CGI (GIB.A, 96,00 $): Le cours de l’action déjà très élevé
CGI (GIB.A, 96,00 $): Le cours de l’action déjà très élevé
La société québécoise de Services-conseils en TI et en management dévoilera le 1er mai de bons résultats pour son deuxième trimestre 2019, selon Maher Yaghi, analyste chez Desjardins. Il prévoit qu’elle annoncera une croissance organique de 3% sur le trimestre précédent. Il note que celle-ci s’est accélérée au cours des deux trimestres précédents.
Bien que les perspectives semblent excellentes pour CGI, l’analyste se contente d’une recommandation de «conserver» et son cours cible est de 94,50$, soit légèrement inférieur au cours actuel. Il croit que le titre de CGI doit occuper une place prépondérante dans tout portefeuille de titres de technologie, mais il préfère attendre un meilleur point d’entrée.
L’analyste craint que le cours de l’action stagne en l’absence d’une nouvelle acquisition de taille qui ajouterait immédiatement aux bénéfices de la société.
L’analyste prévoit pour le trimestre terminé le 31 mars des revenus de 3,06 milliards de dollars canadiens, des bénéfices ajustés (BAII) avant intérêts et impôts de 454 millions, et des bénéfices par action de 1,18$. Ces prévisions sont semblables à peu de choses près au consensus des analystes.
Certains concurrents de CGI sur la scène mondiale émettaient lors du trimestre précédent des commentaires plutôt négatifs en ce qui concerne les perpectives de l’industrie, note Maher Yaghi. Mais le ton a changé au cours du deuxième trimestre. «Il sera intéressant d’entendre les propos que tiendront les dirigeants de CGI», dit-il.