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À surveiller: Bombardier, Savaria et Telus

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Bombardier, Savaria et Telus

Des appareils Global 7500 de Bombardier (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Bombardier, Savaria et Telus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Bombardier (BBD.B, 1,40$): le scénario de Textron

Le suspense entourant le sort de Bombardier se prolonge. Tous attendent la téléconférence qui accompagnera les résultats annuels du 13 février.

Entretemps, les analystes se penchent sur différents scénarios en fonction des rumeurs de transactions du jour.

Cette fois, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, analyse la vente potentielle de la division des jets d’affaires à l’américaine Textron (TXT, 50,90$US), sans dire si cette transaction est stratégiquement meilleure ou non que la vente de la division ferroviaire.

Il note au passage que les pourparlers avec Alstom pour la vente de Bombardier Transport progressent moins vite à cause de différends au sujet de sa valeur.

Si on accorde un multiple de 9 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020 à la division des jets d’affaires, une vente de 6,9 milliards de dollars américains ferait fondre le ratio d’endettement de Bombardier de 3,7 à 0,9 fois le bénéfice d’exploitation, à la fin de 2021, calcule M. Poirier.

Toutefois, il doute que Textron puisse offrir un tel prix puisque ses propres actions s’échangent à un multiple inférieur de 8,6 fois son propre bénéfice d’exploitation.

Une vente à un multiple de 8 fois, soit 6,1G$US, ferait tout de même passer le ratio d’endettement de 3,7 à 2 fois le bénéfice d’exploitation.

Un tel niveau d’endettement serait raisonnable étant donné la nature peu cyclique de la division résiduelle des trains, dit-il.

Les rumeurs de désinvestissement concordent avec l’examen stratégique de Bombardier qui doit réduire sa dette de 9G$US. «La génération de valeur dépendra des multiples obtenus dans les transactions», se contente de ire M. Poirier.

Il recommande toujours de conserver le titre de Bombardier même si son cours cible de 2,25$ est 60% plus élevé que le cours actuel du titre.

L’analyste ne spécule pas non plus sur le sort que réserve Bombardier à son intérêt de 30% dans la Société en commandite Airbus Canada ni sur le rachat potentiel de la part de 30% la Caisse de dépôt dans la division ferroviaire.

Savaria (SIS, 13,78$): le fabricant d’équipements de mobilité peut retrouver du tonus

Savaria (SIS, 13,78$): le fabricant d’équipements de mobilité peut retrouver du tonus

Huit mois après l’arrivée d’un nouveau chef de la direction financière qui instaure plus de rigueur financière, Michael Doumet de Banque Scotia amorce le suivi du fabricant d’équipements pour les personnes à mobilité réduite et recommande son achat.

«Savaria est un titre relativement bon marché offrant différents catalyseurs dans une industrie bien positionnée, dont la hausse potentielle des marges», résume l’analyste qui souligne aussi sa flexibilité financière.

Depuis dix ans, l’entreprise a conclu une douzaine de transactions pour lesquelles elle a payé un multiple oscillant entre 6 et 8 fois le bénéfice d’exploitation «créant beaucoup de valeur pour les actionnaires en cours de route».

Sa taille moyenne lui procure de l’agilité opérationnelle et permet encore à chaque transaction d’améliorer sa performance.

Les perspectives fournies pour 2020 lui semblent prudentes. M. Doumet croit que le bénéfice d’exploitation pourrait atteindre 66 millions de dollars en 2021, 18% de plus qu’en 2019 grâce à l’intégration de l’européenne Garaventa, au rehaussement des lève-personne et au rétablissement des marges des véhicules pour le transport adapté.

L’analyste évoque aussi la possibilité que l’entreprise réalise une autre transaction de la taille de Garaventa (100M$) compte tenu de sa capacité d’emprunt. Un tel achat ajouterait de 12 à 15 M$ au bénéfice d’exploitation.

À son avis, Savaria a le potentiel de faire croître son bénéfice de 50% et de doubler ses flux de trésorerie d’ici la fin de 2021. Si c’était le cas, cette réaccélération lui vaudrait une évaluation plus élevée en Bourse.

Même après avoir multiplié sa valeur par un facteur de 15 fois depuis 10 ans, son action n’est pas chère, fait aussi valoir l’analyste. Le multiple de 10 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020 est inférieur à sa moyenne historique de 12,5 fois et à celui de 13,6 fois pour ses semblables.

Des acquisitions ajouteraient 1$ à son cours cible initial de 16,50$, prend-il le soin de préciser.

Telus (T, 53,41$): l’aperçu 2020 importe plus que les résultats

Telus (T, 53,41$): l’aperçu 2020 importe plus que les résultats

À cause de la guerre de prix entre les fournisseurs sans-fil provoquée par le lancement des forfaits de données illimitées, les perspectives que fournira Telus pour 2020 importent plus que les résultats du quatrième trimestre, attendus le 13 février.

«Nous continuons d’apprécier le potentiel de croissance des flux de trésorerie libres à moyen terme, mais la concurrence plus vive et la volonté d’Ottawa d’abaisser les prix des services sans-fil tempèrent notre enthousiasme», note Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity.

Historiquement, Telus a soutenu une croissance de 4 à 7%, mais le déclin des revenus mensuels par mois et la perte des revenus de surcharges de données sans-fil rendront cette cible plus difficile à atteindre. Il mise sur une hausse de 3%, sans l’effet ses deux dernières acquisitions.

Dans l’intervalle, l’analyste prévoit une hausse de 3,8% du bénéfice d’exploitation consolidé, sans l’effet des acquisitions. Ce rythme se situe au bas de la fourchette des orientations de 4 à 6% fournies pour 2019.

Ses prévisions sont supérieures au consensus des analystes tant au chapitre des revenus, du bénéfice d’exploitation que du bénéfice par action.

Le bénéfice par action prévu de 0,69$ est stable par rapport à celui de 0,68$ réalisé un an plus tôt.

Au quatrième trimestre, les diverses promotions devraient avoir attiré 70 000 nouveaux clients sans-fil.

M. Galappatthige est plus prudent pour les abonnés aux services à large bande, avec l’ajout prévu de 23 000 nouveaux clients au service internet et 22 000 nouveaux clients au service de télé Optik.

Malgré ses doutes, l’analyste augmente son cours cible de 49 à 52$ qui repose désormais sur un multiple de 7,7 fois le bénéfice d’exploitation de 2021.