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À surveiller: Boralex, Air Canada et Canopy Growth

Jean Gagnon|05 juillet 2022

À surveiller: Boralex, Air Canada et Canopy Growth

La société québécoise productrice d’énergie renouvelable annonçait hier l’acquisition de 100% des activités au Royaume-Uni de Infinergy avec qui elle s’était engagée dans une co-entreprise en 2017. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Boralex, Air Canada et Canopy Growth? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Boralex (BLX, 45,53 $): l’analyste d’IA Marchés des capitaux préfère attendre un meilleur point d’entrée

La société québécoise productrice d’énergie renouvelable annonçait hier l’acquisition de 100% des activités au Royaume-Uni d’Infinergy avec qui elle s’était engagée dans une co-entreprise en 2017.

Bien qu’il y voit plusieurs éléments intéressants, Naji Baudoun, analyste chez iA Marchés de capitaux, maintient sa recommandation de conserver, et son cours cible de 45 $. Les perspectives actuelles de croissance sont en grande partie déjà incorporées dans le cours de l’action, selon lui. Il préfère donc attendre un meilleur point d’entrée ou d’autres développements stratégiques avant d’accumuler le titre.

Néanmoins, l’analyste aime bien la compagnie pour plusieurs raisons. D’abord, ses opérations sont hautement contractuelles avec une moyenne pondérée du terme de ses contrats d’environ 12 ans. Mais aussi, il prévoit une croissance de ses flux de trésorerie libre par action annuelle composée d’environ 6 à 8% pour les années 2021 à 2026.

Le potentiel de développement demeure également important. De plus, elle verse un dividende stable dont le rendement est actuellement de 1,5% et dont le ratio de paiement à long terme se situe entre 30 et 50% de ses flux de trésorerie. Enfin, sa situation financière lui permet d’envisager de nouvelles acquisitions.

Infinergy est une société britannique qui vise le développement de projets d’énergie renouvelable dans plusieurs régions, dont le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Australie. Sa feuille de route dans des projets d’énergie solaire et éolienne est enviable, selon l’analyste.

Aucun détail concernant le coût de la transaction n’a été fourni.

 

Air Canada (AC, 16,23 $): il faudra un certain temps avant que le titre se ressaisisse, croit l’analyste de la TD

Air Canada (AC, 16,23 $): il faudra un certain temps avant que le titre se ressaisisse, croit l’analyste de la TD

L’annonce de la réduction des vols par Air Canada visant principalement à désengorger les aéroports a été bien documentée dans les médias au cours des derniers jours.

Certes, elle amène Tim James, analyste chez Valeurs mobilières TD, a réviser quelque peu ses hypothèses quant aux résultats, mais il maintient néanmoins sa recommandation d’achat et son cours cible de 25 $.

Comme il avait déjà adopté une attitude prudente en ce qui concerne les prévisions de bénéfices du transporteur aérien pour l’année 2022, il n’a eu qu’à apporter de modestes changements à ses prévisions.

Air Canada réduit son horaire de vols pour juillet et août afin d’améliorer sa performance et de réduire les nombreux changements de dernière minute. L’analyste estime qu’il s’agit là d’une décision prudente et qu’elle constitue la bonne approche pour restaurer la confiance des voyageurs.

Toutefois, il croit que le risque augmente quant à l’étendue et à la durée requises de l’augmentation des frais de vols, de l’inflation dans plusieurs composantes du voyage de loisir, et que cela pourrait affecter la croissance des bénéfices plus tard en 2022, ainsi qu’en 2023.

En ajoutant cela aux difficultés opérationnelles que le transporteur aérien connaît actuellement, aux inquiétudes quant au risque de récession et aux prix de l’essence toujours plus élevé, l’analyste croit que les investisseurs doivent s’attendre à une poursuite de la volatilité à court terme et que la hausse éventuelle vers l’atteinte de son cours cible devrait se produire plutôt dans la deuxième partie de la période de 12 mois couvrant sa prévision, soit durant le premier semestre de 2023.

L’analyste croit néanmoins que l’action d’Air Canada offre une évaluation attrayante sur la base de ses perspectives de bénéfices en 2024 et par la suite. Le transporteur possède les moyens pour affronter les vents de face à court terme et pour récompenser les investisseurs qui auront fait fi de la volatilité actuelle, conclut l’analyste.

 

Canopy Growth (WEED, 3,63 $): l’entreprise modifie sa capitalisation, mais demeure fragile selon l’analyste de la CIBC

Canopy Growth (WEED, 3,63 $): l’entreprise modifie sa capitalisation, mais demeure fragile selon l’analyste de la CIBC

Le titre du producteur de cannabis poursuit sa descente aux enfers. Lui qui cotait plus de 70 $ en février 2021 ne vaut plus que 3,63 $. Et comme la société brûle plus de 100 millions de dollars d’encaisse par trimestre, la direction annonce une opération qui lui permettra de réduire sa quantité d’obligations en circulation, explique John Zamparo, analyste chez CIBC Marchés des capitaux.

La firme annonce qu’elle va échanger pour environ 255 millions d’obligations convertibles pour des actions. La transaction comporte des aspects positifs, mais des points négatifs, estime l’analyste qui réduit d’ailleurs son cours cible de 5,00 $ à 3,00 $.

Le principal aspect positif est que sans cette opération qui convertit environ 17% de sa dette en capital, le bilan financier de la firme aurait atteint un niveau d’inconfort possiblement trop important, estime l’analyste. Cette opération arrive d’autant plus à point qu’il lui serait probablement difficile de lever de nouveaux capitaux dans le contexte actuel du marché boursier.

De son côté, le principal aspect négatif est que la transaction comporte une clause qui forcera la firme a racheter au comptant la balance de 345 M$ d’obligations convertibles, et cela d’ici juillet 2023.

L’analyste estime que la firme s’approchera dangereusement de la limite de 200 M$ US en liquidité qu’elle doit maintenir d’ici la fin 2024. D’où la réduction de son cours cible. Il estime de plus que la firme devra produire de bien meilleurs résultats que ce qu’il prévoit lui-même pour qu’elle puisse respecter ses obligations. De là, sa recommandation de «sous-performance».