L'épicier Metro dévoilera ses résultats financiers trimestriels demain. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Boralex, Auto Canada et Metro? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Boralex (BLX, 39,56 $): une nouvelle collaboration qui s’annonce fort intéressante
Le producteur d’électricité annonçait hier qu’il allait participer en partenariat égal avec Énergir et Hydro-Québec au développement de nouveaux projets éoliens de 1,2 gigawatt (GW) au Québec. Il s’agit de trois projets de 400 mégawatts (MW) chacun dans la région de la Seigneurie de Beaupré, indique Naji Baydoun, analyste chez IA Marchés des capitaux.
L’analyste signale que Boralex opère déjà avec ces mêmes partenaires trois projets d’éoliennes totalisant une capacité d’environ 364 MW.
La direction de Boralex indique que les trois nouveaux projets représentent un investissement total d’environ 3 milliards de dollars.
Bien que la direction se soit abstenue de divulguer d’autres informations financières concernant les projets, l’analyste estime qu’ils généreront environ 60 à 70 millions $ de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) par année et environ 10 à 15 millions $ de flux de trésorerie libres.
Pour plusieurs raisons, l’analyste de IA aime le titre de Boralex. D’abord, il apprécie le fait qu’une grande partie de ses contrats soit à long terme. Puis, il prévoit une solide croissance de ses flux de trésorerie libre de 6% à 8% par année pour la période 2021-2026. À cela s’ajoute son pipeline de développement portant sur des projets de plus de 3 GW. La firme verse également un dividende stable d’environ 2%, tout en possédant un excellent potentiel de croissance par acquisitions.
L’analyste recommande l’achat du titre en vue d’un cours cible de 44,00 $.
AutoCanada (ACQ, 34,64 $): des facteurs à surveiller sur le marché des voitures usagées
AutoCanada (ACQ, 34,64 $): des facteurs à surveiller sur le marché des voitures usagées
Le déraillement des chaînes d’approvisionnement et les délais de livraison importants sur les automobiles neuves, surtout celles électriques, ont eu un impact très favorable sur le prix des voitures usagées, ce qui a propulsé le cours de l’action d’AutoCanada.
Après être rapidement tombé de 15 $ à 5 $ avec l’arrivée de la pandémie en février 2020, le titre s’est envolé par la suite pour atteindre 60 $ en août 2021. Mais depuis, il s’est replié d’environ 35%.
À la suite de l’annonce de CarMax indiquant une baisse de ses ventes de voitures usagées de 6,5% au dernier trimestre, Maxim Sytchev, analyste à la Financière Banque Nationale, note quelques facteurs qui pourraient maintenant modifier la donne pour les détaillants de voitures usagées.
D’abord, il note que l’indice Manheim qui reflète la valeur des voitures usagées a commencé à baisser récemment. Bien que l’indice demeure à un niveau relativement élevé, l’analyste croit que les acheteurs pourraient être réticents à acheter des voitures usagées aux prix actuels, craignant de les voir se déprécier assez vite par la suite.
Mais aussi, alors que les prix sont encore élevés, les taux d’intérêt ont commencé à monter, signale l’analyste. Nul doute que ceci complique la vie à bien des ménages déjà aux prises avec une forte inflation des prix des aliments et de l’habitation.
Enfin, il est difficile pour les consommateurs de prendre une décision d’achat d’automobile dans ce contexte d’inflation et de hausse de taux alors que 30% des experts envisagent la possibilité d’une récession d’ici l’an prochain, note l’analyste.
Bien qu’il accorde au titre la cote «surperformance» et que son cours cible est de 52 $, l’analyste n’en convient pas moins que les nuages à l’horizon sont de plus en plus menaçants.
Metro (MRU, 72,83 $): quel sera l’impact de l’inflation sur le comportement des consommateurs
Metro (MRU, 72,83 $): quel sera l’impact de l’inflation sur le comportement des consommateurs
L’épicier/pharmacien divulguera ses résultats trimestriels demain, et ceux-ci devraient être relativement conformes aux attentes. Toutefois, Patricia Baker, analyste chez Scotia Capital, portera surtout son attention sur les propos de la direction quant à l’impact de l’inflation qu’elle prévoit sur le comportement des consommateurs, ainsi que de son approche concernant la fixation de ses prix.
L’analyste prévoit que les bénéfices par action atteindront 0,82 $, soit une augmentation de 5,1% comparativement à l’année précédente, et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 415 millions, une hausse de 4,8%. Le consensus des analystes table sur des bénéfices par action de 0,83 $ et un BAIIA de 413 millions $.
Selon elle, on apprendra que la croissance des bénéfices est attribuable à une augmentation modérée des ventes en épicerie de 2,0% après la hausse de 5,5% l’année précédente, ainsi qu’une croissance favorable des ventes comparables en pharmacie.
Les effets des restrictions à la suite de l’arrivée du variant Omicron ont encouragé la consommation à domicile, explique l’analyste. Quant aux ventes en pharmacie, elles ont augmenté de 15%, alors qu’elles avaient chuté de 10,5% au trimestre correspondant l’année dernière, à cause des restrictions de ventes de certains produits non essentiels.
L’analyste de la Scotia prévoit que les profits seront en hausse de 3% sur l’année précédente pour atteindre 870 millions $. Elle prévoit de plus que la marge brute au 2e trimestre soit à la baisse de 15 points centésimaux à 20%.
Dans le contexte inflationniste actuel, l’analyste s’attend à ce que Metro ait réussi à repasser une partie de l’augmentation de ses coûts à ses clients, mais pas toute afin de demeurer concurrentielle.
À la veille de l’annonce des résultats, la cote de l’analyste pour Metro est de «surperformance», et son cours cible est de 74 $.