Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Boralex, Cascades et Canadian Tire

Catherine Charron|13 mai 2022

À surveiller: Boralex, Cascades et Canadian Tire

(Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Boralex, Cascades et Canadian Tire? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Boralex (BLX, 37,96 $): sa croissance ne se limitera pas à 2022

Ayant à court terme de solides occasions d’expansion dans le percolateur, et de nombreux projets à différents stades de production qui lui permettront de générer 3,6 gigawatt en Europe comme en Amérique du Nord, Boralex a l’énergie nécessaire pour que sa croissance ne se limite pas à 2022.

Brent Stadler de Valeurs mobilières Desjardins est si confiant qu’il a carrément écrit dans une note que c’est «LE» titre à détenir dans le secteur de l’énergie renouvelable terrestre.

En effet, la société a dépassé les attentes «élevées» de l’analyste au premier trimestre de l’exercice 2022. Certes, ce trimestre en est habituellement un dans lequel l’entreprise performe bien.

N’en demeure pas moins que Boralex a généré un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 183 millions de dollars (M$), alors que Valeurs mobilières Desjardins et le consensus des analystes tablaient respectivement sur 178 M$ et 176 M$.

D’autres bonnes nouvelles devraient débouler au cours des prochaines semaines. D’abord, la société ne sait toujours pas si elle a remporté ou non les appels d’offres pour des projets en France au Québec et dans l’État de New York où elle pourrait notamment bâtir un parc à énergie solaire de 800 mégawatt.

De plus, l’analyste estime que Boralex pourrait avoir l’occasion de faire des acquisitions aux États-Unis et en Europe, et il garde un œil sur ce qui se passe du côté des prix de l’énergie en France.

S’ils demeurent aussi élevés, la société pourrait générer des revenus supplémentaires, et 30 M$ en BAIIA de plus que ce que l’analyste avait anticipé pour l’exercice 2022. Et ça, c’est sans compter qu’elle pourrait «optimiser ses infrastructures actuelles» afin d’en tirer encore plus profit».

Et même si l’on observait un ralentissement du côté de l’énergie solaire aux États-Unis, tandis qu’une enquête est menée pour réviser les prix, Boralex tire ses revenus de sources si diverses, autant en termes technologiques que géographiques, que l’analyste n’en fait pas de cas.

Ça pourrait même être là l’occasion pour elle de consolider le marché, ayant les reins financiers assez solides pour acquérir des concurrentes qui n’ont pas la même latitude pour patienter.

L’entreprise estime que même si le ralentissement se poursuit, elle sera en mesure d’avoir les installations nécessaires pour générer 4,4 GW d’ici 2025.

L’analyste s’attend maintenant à ce qu’en 2022, le BAIIA ajusté de Boralex atteigne 620 M$.

Or, bien que son ton soit très optimiste, et que les résultats surpassent ses attentes, la différence n’est pas assez marquée pour changer son cour cible, qui demeure à 48 $.

 

Cascades Inc. (CAS 9,16 $): tout repose sur la deuxième moitié de l’exercice

Cascades Inc. (CAS 9,16 $): tout repose sur la deuxième moitié de l’exercice

Paul C. Quinn de RBC Marchés des capitaux estime que le plongeon de 23% du titre de Cascades sur le marché de Toronto après le dévoilement de ces résultats démontre que l’entreprise doit impérativement redresser le gouvernail de son unité de papiers tissu au cours des prochains trimestres.

En effet, la société de Kingsey Falls a dévoilé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 58 millions de dollars (M$), ce qui est bien en deçà du 89 M$ qu’avait anticipé l’analyste et le 90 M$ prévu par le consensus.

De plus, l’effet de levier de sa dette a crû, passant de 3,5 x en 2021 à 4,8 x au premier trimestre de l’exercice, notamment à cause des dépenses liées à la construction de son projet de Bear Island qui, soit dit en passant, rencontre chacun des échéanciers et ne dépasse pas les coûts.

Les attentes à l’égard de son secteur de papiers tissus sont maintenues, ce qui implique immanquablement une meilleure performance au cours de la deuxième moitié de 2022. Ainsi, l’entreprise prévoit toujours générer un BAIIA ajusté de 60 à 80 M$ au cours de l’exercice, et ce même si elle a généré des pertes avant intérêts impôts et amortissement de 17 M$ au premier trimestre.

Ce qui devrait changer la donne, selon la direction, c’est l’augmentation prévue du prix du papier de toilette vendu au détail et utilisé hors de la maison, ce qui devrait permettre de gommer en partie les hausses de coûts de matériaux et de logistiques notamment. Ceux-ci ont freiné sa performance au dernier trimestre.

D’autres augmentations sont prévues du côté des produits consommés hors foyer à compter du 1er juillet, ajoute l’analyste. L’effet de cette hausse devrait se faire sentir à partir du troisième trimestre de 2022.

Des initiatives pour améliorer sa rentabilité, l’optimisation de son réseau de production et de livraison et une réduction de son nombre de produits et de clients devraient aussi aider Cascades à générer un meilleur bénéfice ajusté à partir de la seconde moitié de l’exercice, rapporte Paul C. Quinn.

Le secteur des cartons caisses a aussi du pain sur la planche, souligne-t-il dans sa note, et ce, dans un contexte où la direction s’attend à ce que se poursuivent les pressions inflationnistes sur ses coûts de production et ses opérations.

Paul C. Quinn indique qu’elle prévoit que la situation devrait se replacer en partie grâce à une baisse des coûts moyens de ses produits de bases, une diminution de ses contraintes logistiques — qui ont entre autres ralenti ses livraisons au premier trimestre — et une forte demande.

L’augmentation des prix de ses produits d’emballage devrait aussi contribuer à la rendre plus rentable.

RBC Marchés des capitaux a donc choisi de recouper 2 $ à son cours cible, le faisant passer à 15 $. L’analyste maintient toutefois sa recommandation de surperformance de secteur.

 

Canadian Tire (CTC.A, 174,54 $): ses clients lui sont fidèles

Canadian Tire (CTC.A, 174,54 $): ses clients lui sont fidèles

L’analyste de la Financière Banque Nationale, Vishal Shreedhar, était ravi après avoir consulté les résultats trimestriels dévoilés par Canadian Tire, estimant même que son titre est une aubaine compte tenu de sa performance.

Non seulement l’entreprise s’en est bien tiré du côté du détail, mais aussi de celui de son service financier. De plus, elle en a donné davantage à ses actionnaires, faisant grimper son dividende trimestriel de 25%, à 1 625 $ par action.

Le détaillant a annoncé avoir généré un bénéfice par action de 3,06 $ et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 526 millions de dollars (M$), alors que le consensus des analystes et la Financière Banque Nationale misaient respectivement sur 1,74 $ et 416 M$, et 1,77 $ et 406 M$. Canadian Tire s’en est même mieux tiré qu’à pareille date l’an dernier, à 2,57 $ et 492 M$.

Ses revenus consolidés ont atteint 3 837 M$, bondissant par rapport à ceux de l’exercice 2021, qui ont atteint 3 323 M$, et ce qu’avait prévu Vishal Shreedhar, à 34,06 M$. Ses ventes de magasins comparables ont aussi grimpé dans l’ensemble de ses bannières.

L’intérêt pour son programme de fidélité Récompenses Triangle continue de croître, ayant attiré ce trimestre-ci 400 000 membres. Ce sont donc 11 millions d’individus qui y ont adhéré, et leurs achats en magasin ont grimpé de 13% en un an, soit bien plus rapidement que ceux des personnes non membres, souligne l’analyste.

Canadian Tire parvient à bien jongler avec les soucis d’approvisionnement, et utilise cette faculté à son avantage. Vishal Shreedhar rapporte que la direction prévoit davantage ses commandes et assure sa livraison en utilisant ses propres camions. Elle a aussi augmenté la taille de ses réserves afin de répondre à la demande des consommateurs.

La société de Toronto ne fait d’ailleurs pas état d’une baisse de l’intérêt de ses acheteurs, indique l’analyste, malgré quelques inquiétudes à l’égard de leurs habitudes d’achat. Ainsi, la Financière Banque Nationale a ajusté à la hausse ses attentes pour le reste de l’exercice, faisant passer son bénéfice par action attendu de 18,18 $ à 18,78 $, et de 19,45 $ à 19,75 $ pour 2023.

Cela a fait bondir son cours cible, qui a grimpé de 212 $ à 222 $.