La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) a publié ses résultats du deuxième trimestre, mardi, après la fermeture des marchés. (Photo: Nathan Denette / La Presse Canadienne)
Que faire avec les titres de Canopy Growth, Alphabet et du CN? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canopy Growth (WEED, 11,32$): Attentes à la baisse pour Canopy
Alors que Canopy Growth Corporation présentera les résultats de son premier trimestre de l’exercice financier 2025 le 9 août prochain, les analystes s’attendent à des chiffres en deçà des prévisions qui avaient suivi la clôture de l’année fiscale 2024.
C’est notamment le cas de Frederico Gomes, d’ATB, Marchés des capitaux, qui abaisse ses prévisions de revenus de 73,7 millions de dollars à 67,9 M$. Dans la même optique, les prévisions de pertes en ce qui a trait au bénéfice avant impôts, amortissements et intérêts passent de 10 M$ à 11,7 M$.
«Nous avons revu nos prévisions en raison des fortes pressions dans le marché récréatif canadien qui demeure sous le poids d’une compétition très intense, ainsi qu’une saison plus faible qu’anticipée pour le segment de Storz & Bickel (technologie de vaporisation de cannabis)», explique l’analyste.
Les ventes consolidées devraient diminuer de 6,7% au Canada, selon ATB en raison d’une baisse des ventes de cannabis de 3,7% et de 15% pour Storz & Bickel. À l’international, ATB révise légèrement à la baisse ses prévisions, faisant passer celles des ventes de 11,6 M$ à 11,5 M$, notamment en raison des débuts moins flamboyants que prévu de la légalisation du cannabis récréatif en Allemagne, bien que les perspectives de croissance y demeurent très intéressantes.
Par contre, tout n’est pas noir pour le producteur canadien de cannabis, puisque ses marges brutes pourraient atteindre 38,1%, croit Frederico Gomes. «Cela reflète une structure de coût plus robuste et des moyens de production plus efficients», dit-il. «La restructuration chez Canopy est maintenant presque terminée et cela se traduit dans les résultats», poursuit-il.
«En général, nous croyons que Canopy est la seule entreprise qui offre une exposition directe aux marchés du cannabis au Canada, aux États-Unis et en Europe. Cela combiné à sa présence au Nasdaq. L’entreprise offre une proposition différente», dit l’analyste.
Bien qu’ATB conserve sa recommandation de «performance» pour l’action, sa cible sur un an demeure stable à 10 $. «Nous considérons que la valuation de l’action à un multiple de 5,7 fois le ratio de la valeur de l’entreprise par rapport à ses ventes démontre déjà des estimations raisonnables de croissance», termine l’analyste.
Alphabet (GOOGL: 183,60 $US): Deux gagnants sur le rétropédalage de Google à propos des Cookies
Alphabet (GOOGL: 183,60 $US): Deux gagnants sur le rétropédalage de Google à propos des Cookies
Cela faisait plus de quatre ans que Google avait annoncé la suppression des cookies tiers (fichiers permettant de suivre l’activité des internautes afin de cibler efficacement les publicités et d’en mesurer les effets) sur son navigateur Chrome.
Mais voilà qu’après des tests peu concluants avec sa technologie alternative «Privacy Sandbox», le géant américain semble n’avoir eu d’autre choix que de revenir sur sa décision en attendant de fournir aux autres acteurs de la publicité numérique une solution plus performante.
Avec l’accord des utilisateurs, Google continuera donc d’utiliser les cookies sur Chrome. Et selon l’analyste de la Banque de Montréal Brian J. Pitz, deux grands gagnants émergent de ce rétropédalage qui n’est pas coutume chez Alphabet, la maison-mère de Google.
D’abord la Française Criteo (CRTO), inscrite au Nasdaq et dont l’action s’est envolée de 10% plus tôt cette semaine après la volte-face de Google. «Nos prévisions étaient une diminution entre 3% et 22,5% sur les annonces publicitaires pour l’entreprise en 2025 et 2026. Une estimation qui s’appuyait sur la fin des cookies. Dans notre nouveau scénario, une révision à la hausse est possible alors que les annonces publicitaires publiées par des marques tournent à plein régime», écrit Brian J. Pitz.
L’autre gagnante, c’est The Trade Desk (TTD), la plus grande valeur boursière des entreprises technos de publicités. À l’annonce de Google lundi, son action s’est valorisée de 4,61%. «De manière plus spécifique pour son nouveau produit UID2.0, nous pensons que les différents signaux qui conduisaient vers des pertes éventuelles vont disparaître», dit l’analyste de la BMO.
Le Chemin de fer National (CN, 165,35 $): l’ombre d’une grève plane
Le Chemin de fer National (CN, 165,35 $): l’ombre d’une grève plane
Le CN présentait cette semaine les résultats de son deuxième trimestre de l’exercice financier 2024. Et malgré une hausse de 7% de ses revenus par rapport à la même période l’année dernière, à 4,329 milliards de ses revenus, ceux-ci ont été légèrement en deçà des attentes des analystes de la Banque Nationale et du consensus général, qui s’attendaient respectivement à un chiffre de 4,394 milliards et 4,402 milliards.
Même chose du côté du bénéfice par action, qui, à 1,84 $, est inférieur aux attentes de 1,93 $.
Des difficultés par rapport à la fluidité des opérations, notamment dans son corridor de Vancouver expliquent ces déceptions. L’entreprise a cependant indiqué que la situation s’est rétablie en juillet.
Avec l’incertitude qui plane sur l’entreprise en raison du risque de grève de ses employés, le CN a d’ailleurs annoncé que la croissance prévue de son bénéfice par action en 2024, qui était de 10%, passait aux environs de 5%. Rappelons qu’à la fin du mois de juin, les travailleurs du CN ont voté en faveur de la reconduction d’un mandat de grève dans une proportion de 99%. Avec un taux de participation de 85%.
«Un des facteurs clés pour les volumes de transport et les revenus du CN repose sur le résultat des négociations avec ses conducteurs et ses ingénieurs de locomotives, qui pourraient être en position de déclencher une grève plus tard au mois d’août», écrit Cameron Doerksen, analyste à la Banque Nationale.
«Bien que nous pensons qu’un arrêt de travail sera de courte durée, même une courte grève aurait un impact négatif sur les coûts d’opération et engendrait des pertes de volumes», poursuit-il.
Même si la Banque Nationale conserve sa recommandation de l’action du CN à «surperformante», elle abaisse son cours cible sur un an de 190 $ à 186 $. Cette analyse s’appuie sur un multiple de 21 fois le cours de l’action par rapport au bénéfice net par action pour les estimations de l’année 2025.