(Photo: La Presse Canadienne)
Que faire avec les titres de Rogers, Colabor et Riot Platforms? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Rogers (RCI-B, 51,08$): le désendettement continue
Rogers a publié des résultats en ligne avec ses prévisions, alors qu’elle adapte son modèle sans fil pour mieux répondre à l’évolution du marché.
Jerome Dubreuil de la financière Desjardins s’attend à ce que Rogers atteigne le bas de sa fourchette de prévision pour le BAIIA, mais la croissance devra s’accélérer au deuxième semestre.
L’analyste voit un risque sectoriel avec la rentrée scolaire et la décision à venir sur l’AITP (Accès Internet de tiers), mais la direction a fourni des perspectives encourageantes sur le potentiel de synergies supplémentaires.
Jerome Dubreuil pense que l’écart de valorisation entre Rogers et BCE devrait se resserrer compte tenu de la croissance plus rapide de son BAIIA et des préoccupations moindres concernant les distributions aux actionnaires.
Le désendettement est un catalyseur qui semble en bonne voie. L’analyste de Desjardins considère que l’annonce d’un effet de levier constant par rapport au 1T est un élément positif, compte tenu du paiement de 380M$ qu’elle a effectué au 2e trimestre.
Son désendettement pourrait être accéléré par la vente d’actifs non essentiels au cours des prochains mois, car l’entreprise vise un ratio d’endettement plus faible de 4,2 fois d’ici la fin de l’année. La récente baisse des taux d’intérêt au Canada pourrait inciter le marché à se montrer plus réceptif aux actifs immobiliers et faciliter les cessions.
Lors de la conférence téléphonique, la direction a déclaré que la couverture élargie de Rogers atteignait presque 100% des ménages canadiens, ce qui lui permettait d’avoir un chevauchement complet entre le sans-fil et le filaire.
Il s’agit d’une initiative clé dans son plan de retour à la croissance des revenus du câble pour 2024. Cependant, Jerome Dubreuil pense que «l’ajout d’une concurrence fixe de la part d’un acteur important tel que RCI est un point négatif net pour l’industrie du haut débit fixe, étant donné la concurrence supplémentaire que cela pourrait créer au Québec et dans le sud-ouest de l’Ontario. Nous surveillerons la décision du CRTC sur l’AITP au cours des prochains mois.»
L’analyste maintient son cours cible de 70$ et sa recommandation d’achat.
Colabor (GCL, 1,26$): un redressement qui augure bien
Colabor (GCL, 1,26$): un redressement qui augure bien
Frédéric Tremblay de la Financière Desjardins commence à couvrir Colabor avec une note d’achat et un prix cible de 2,00$.
«Colabor est l’un des principaux distributeurs de produits alimentaires au Québec. La nouvelle direction a bien exécuté un redressement d’entreprise et un cycle d’investissement, préparant le terrain pour une prochaine augmentation de la croissance et des flux de trésorerie, alors que l’entreprise cherche à prendre une bouchée de la région du Grand Montréal et du reste de l’ouest du Québec — un nouveau territoire qui triple la taille du marché adressable de Colabor», soutient l’analyste.
Frédéric Tremblay considère le redressement de l’entreprise, effectué récemment par l’équipe de direction remaniée de Colabor, comme une entrée en matière. Colabor est maintenant avide d’une croissance de rentabilité qui, selon lui, devrait provenir principalement de l’expansion naissante de ses activités de distribution à grande échelle dans la région du Grand Montréal et dans l’ouest du Québec.
Son scénario le plus optimiste, associé à cette expansion du territoire, est pour Colabor de doubler les revenus de distribution au cours des prochaines années. À court terme, l’analyste note que sa prévision de revenus pour 2025 implique une croissance de 17% par rapport à 2023 (tous internes), reflétant la phase initiale de cette stratégie de croissance.
Avec un nouveau centre de distribution de 18M$ maintenant opérationnel et prêt à soutenir la croissance, il n’y a pas de dépenses d’investissement supplémentaires nécessaires dans un avenir prévisible.
La réduction significative des dépenses d’investissement devrait favoriser l’augmentation du flux de trésorerie disponible et la poursuite du désendettement.
Avec une part de marché estimée à 11%, Colabor est le troisième distributeur au Québec (et le premier acteur local) derrière GFS et Sysco (53% combinés). Cela laisse 36% du marché à des centaines de petits distributeurs, dont certains pourraient devenir des cibles de fusions et d’acquisitions.
Bien que son modèle ne tienne pas compte des fusions et acquisitions non annoncées, Frédéric Tremblay considère Colabor comme le principal acheteur possible en raison de ses relations actuelles avec certains de ces petits distributeurs, ainsi que de ses récentes transactions, de ses ambitions de croissance et de ses synergies potentielles.
Il estime que l’évaluation de Colabor est attrayante par rapport à ses pairs.
Riot Platforms (RIOT, 10,98 $US): une acquisition qui sera bénéfique à long terme.
Riot Platforms (RIOT, 10,98 $US): une acquisition qui sera bénéfique à long terme.
Après la clôture du marché le 23 juillet, Riot a annoncé l’acquisition de Block Mining, un mineur de Bitcoin basé dans le Kentucky, pour un montant total de 92,5 millions de dollars américains (M$ US).
Block exploite deux sites dans le Kentucky, totalisant 60 MW de capacité opérationnelle avec un potentiel d’expansion de 155 MW. En outre, Block possède une nouvelle possibilité d’expansion dans le Kentucky, avec la possibilité d’augmenter la capacité à 300 MW.
L’acquisition augmentera modestement le taux de hash de Riot à court terme, mais offrira d’importantes possibilités de développement.
Avec l’acquisition, Riot prévoit maintenant de quitter 2024 avec un taux de hachage opérationnel de ~36 EH/s, en hausse par rapport à ~32 EH/s, et avec l’expansion future du Kentucky, prévoit de quitter 2025 avec un taux de hachage de ~57 EH/s, en hausse par rapport à ~41 EH/s.
Le coût total des plans de Riot pour les actifs, y compris le coût des mineurs, est de 470 millions de dollars, pour 15,8 EH, soit environ 33 millions de dollars par EH, ce qui se compare favorablement au coût actuel de construction de RIOT d’environ 40 M$ US par EH, et à l’EV/YE24 EH actuel de la société de 110 millions de dollars par EH.
Le delta entre la transaction, y compris l’investissement supplémentaire de 345 mm, et le coût actuel de développement de la capacité minière de Riot (10 mm/EH), représenterait une valeur de 0,50 $ par action, tandis que le delta entre la transaction et la VE/EH impliquée par notre prix cible (60 mm) est d’environ 3,00$.
Martin Toner d’ATB, Marchés des capitaux s’attend à ce que le titre réagisse favorablement à l’annonce.
«Avec cette acquisition, Riot s’étend au-delà de l’État du Texas et du marché de l’énergie ERCOT. Les sites de Block sont desservis par diverses compagnies d’électricité, notamment la Tennessee Valley Authority (TVA) et Big Rivers Electric Corporation dans la région du Midcontinent Independent Operator (MISO). Block peut étendre sa capacité d’exploitation jusqu’à 100 MW en vertu des accords existants et a identifié un pipeline qui pourrait porter les opérations au Kentucky à un total de plus de 300 MW sur trois sites, sous réserve de l’exécution des accords d’achat d’électricité requis.» précise l’analyste
Riot a déclaré que l’équipe de Block Mining restera en place pour exploiter ses actifs au Kentucky et stimuler l’expansion en «tirant parti de solides relations locales, de l’accès au bilan de Riot et de son accord à long terme sur le prix fixe du gaz haché avec MicroBT.»
ATB maintient son cours cible de 20$US et sa prévision de «surperformance».