Selon Maher Yaghi, si Québecor devait se risquer à vouloir acheter Corus, elle le ferait dans le cadre d’un plan de restructuration de la dette et non par une offre directe aux actionnaires de la société. (Photo: Getty Images)
Que faire avec les titres de Boralex, Savaria et Québecor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Boralex (BLX, 35,50$): la consolidation dans le secteur va se poursuivre
Le producteur d’énergie renouvelable Boralex possède un pipeline de projets totalisant 6,8 gigawatts (GW) au Canada, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
L’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, soutient que la demande pour l’électricité provenant de sources renouvelables augmente rapidement au Canada, et est un marché moins concurrentiel que pour d’autres industries. «Les relations avec les autorités locales sont la clé du succès», dit-il.
«Boralex a été la grande gagnante de récents appels d’offres au Québec et en Ontario et sera appuyée par le crédit d’impôt à l’investissement de 30%», ajoute-t-il.
L’entreprise est aussi sur les rangs pour obtenir 590 mégawatts de contrats pour trois projets de centrales d’énergie solaire, et pourrait savoir rapidement si elle a été retenue. «Ses récentes soumissions pour produire 115 mégawatts d’énergie éolienne au Royaume-Uni n’ont pas été choisies. Toutefois, en France, la société a 132 mégawatts de projets obtenus ou en construction», raconte l’analyste.
Selon lui, la direction de la société est ouverte à des projets de fusions et acquisitions, à condition que de bons rendements sur le capital investi soient au rendez-vous.
Rupert Merer rappelle que récemment, les titres de producteurs d’énergie renouvelable ont été malmenés en Bourse, ce qui a provoqué une consolidation dans le secteur. «Les récentes offres publiques d’achat sur les entreprises Atlantica Sustainable Infrastructure, Altius Renewable Royalties, Encavis, Neoen et pour les activités d’Algonquin’s Power dans les énergies renouvelables montrent que les acquéreurs privés sont bien capitalisés et veulent profiter de l’écart entre l’évaluation actuelle et la juste valeur des titres», affirme-t-il.
Si les titres des producteurs d’électricité renouvelable ne se redressent pas rapidement, la consolidation dans le secteur se poursuivra, soutient l’analyste.
Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Boralex, de même que son cours cible sur un an de 46$. À son avis, le titre de l’entreprise mérite une prime par rapport à ceux d’autres entreprises de l’industrie, mais reste attrayant par rapport à «sa juste valeur».
Savaria (SIS, 21,70$): l’exécution du plan d’affaires est la clé
Savaria (SIS, 21,70$): l’exécution du plan d’affaires est la clé
Les analystes de Valeurs mobilières Desjardins ont récemment tenu des rencontres de marketing avec le PDG de Savaria, Martin Bourassa, avec le chef de la direction financière Steve Reitknecht et avec le vice-président du développement des affaires Nicolas Rimbert.
«Les rencontres montrent que le programme Savaria One (dont l’objectif est de maximiser les synergies des secteurs accessibilité et équipements médicaux de l’entreprise sur tous ses marchés, NDLR) a démarré sur les chapeaux de roues et a encore beaucoup de carburant dans le réservoir», illustre l’analyste Frederic Tremblay.
L’un des objectifs du fabricant de produits pour personnes à mobilité réduite est de faire croître ses marges bénéficiaires à 20% d’ici 2025, elles qui étaient de 19% au second trimestre de l’exercice 2024.
L’analyste jette aussi un premier coup d’œil sur l’avenir de l’entreprise après la finalisation de l’implantation du programme Savaria One. «Tous nos scénarios pour 2026-2027 pointent vers une appréciation significative de la valeur de l’action», écrit-il.
Selon lui, les bons résultats du second trimestre de 2024, dévoilés en août, ne sont pas un coup de chance. Au cours des prochains trimestres, nous anticipons des améliorations de la rentabilité qui ne devraient toutefois pas être aussi spectaculaires qu’au second trimestre», affirme-t-il.
Frederic Tremblay ajoute que les bénéfices de Savaria One devraient aussi se faire sentir sur les revenus de la société, dont l’objectif est d’atteindre le cap du milliard de dollars l’an prochain. Il ajoute que Savaria sera en bonne posture pour réaliser des acquisitions stratégiques lorsqu’elle aura complété son programme.
Après sa rencontre avec les dirigeants de Savaria, l’analyste relève sa marge bénéficiaire à 19,7% pour l’exercice 2025, ce qui est pratiquement au niveau de 20% ciblé par la direction. «La grande question est: jusqu’où la marge bénéficiaire pourra-t-elle aller après Savaria One? La prochaine étape pourrait se situer entre 21% et 22% si la marge des activités d’accessibilité et de soins aux patients en Europe s’élève durablement au-dessus de 20% et que celle des activités d’accessibilité en Amérique du Nord atteint 25% (elle était de 23,6% au second trimestre)», estime-t-il.
Frederic Tremblay conserve sa recommandation d’achat sur le titre de Savaria, avec un cours cible sur un an qui passe de 25$ à 26$. Selon lui, le titre a le potentiel de grimper à plus de 40$ d’ici 2026-2027.
Le cours cible sur un an repose sur une évaluation de 9,6 fois le ratio VE/BAIIA (valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) prévu de l’entreprise en 2025.
Québecor (QBR.B, 34,11$): Corus est trop endettée
Québecor (QBR.B, 34,11$): Corus est trop endettée
La semaine dernière, les analystes de la Banque Scotia ont organisé une conférence d’investisseurs avec les dirigeants de Québecor.
L’analyste Maher Yaghi dit être ressorti de l’événement avec une opinion plus positive quant aux plans de croissance de la société d’ici la fin de 2024 et pour l’exercice 2025.
«Depuis le début de la période de la rentrée des classes, l’entreprise dit avoir constaté une bonne croissance des activations d’appareils mobiles. Du côté des services Internet, Québecor doit toutefois affronter d’intenses pressions de BCE sur le marché québécois. Nous pensons que les augmentations de prix annoncées la semaine dernière (+2$/mois en téléphonie résidentielle, +2$/mois pour le service Helix Télé et +2$/mois pour le service Helix Internet, une première en deux ans) aideront à faire grimper le revenu moyen par utilisateur et viendront appuyer un retour de la croissance des revenus pour les services à large bande en 2025», écrit-il.
En ce qui concerne les rumeurs d’une offre publique d’achat sur Corus Entertainment, Maher Yaghi soutient que la direction de Québecor restera prudente quant au déploiement de ses capitaux.
En téléphonie mobile, Québecor soutient que ses offres promotionnelles de 50Go/35$ par mois et de 10Go/29$ par mois chez Freedom Mobile ont été un succès.
«Après la rentrée des classes, Rogers a annoncé des hausses de prix pour différents services, qui ont été immédiatement suivies par BCE et Telus. Tout cela est positif pour Québecor, qui verra son revenu moyen par utilisateur grimper tout en conservant un écart (avec les autres géants du secteur) similaire à ce qu’il était avant la rentrée», croit-il.
Revenant sur une potentielle acquisition de Corus Entertainment (CRJ.B, 0,16$), Maher Yaghi note que l’entreprise génère des flux de trésorerie positifs, mais que son niveau d’endettement est insoutenable.
Sur ce point, Corus doit dévoiler les résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2024 le 25 octobre et l’analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, s’attend à ce que l’entreprise termine l’exercice avec une dette nette de 1,09 milliard de dollars.
Selon Maher Yaghi, si Québecor devait se risquer à vouloir acheter Corus, elle le ferait dans le cadre d’un plan de restructuration de la dette et non par une offre directe aux actionnaires de la société. «Québecor n’assombrira pas son bilan financier pour acheter un diffuseur», croit-il.
Corus possède entre autres 32 chaînes télévisées spécialisées (entre autres Télétoon, Historia et Séries Plus), 38 stations de radio et 15 chaînes télévisées conventionnelles (dont Global).
L’analyste de la Scotia conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Québecor et son cours cible sur un an de 38$.