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À surveiller: Boyd Group, Calian et Wells Fargo

Dominique Beauchamp|Publié le 15 juillet 2020

Que faire avec les titres de Boyd Group, Groupe Calian et Wells Fargo?

Que faire avec les titres de Boyd Group, Groupe Calian et Wells Fargo? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Boyd Group (BYD, 203,94$): le carrossier est bien positionné, mais la prudence prévaut à court terme

David Newman de Desjardins Marché des capitaux profite du dévoilement des résultats du deuxième trimestre le 13 août pour faire le point sur le groupe de carrossiers.

S’il juge l’entreprise nettement mieux positionnée que ses rivales pendant la pandémie et pour la reprise, l’analyste joue de prudence à plus court terme.

Les collisions et les réclamations augmentent en fonction du trafic automobile. À cet égard, le rebond marqué des déplacements par les automobilistes depuis le printemps est de bon augure pour le réseau de Boyd tout comme l’âge moyen de 14,8 ans du parc automobile américain.

Pour le deuxième trimestre par contre, David Newman préfère tempérer ses prévisions quitte à ce que Boyd surprenne.

L’analyste prévoit une chute de 39% des ventes par établissement comparable, suivie d’un recul de 15% au troisième et de 3% au quatrième. Ces estimations se comparent à la baisse de 12% prévue par l’ensemble des analystes au deuxième trimestre.

En conséquence, il prévoit un bénéfice d’exploitation trimestriel de 7M$ au lieu du consensus de 19M$.

David Newman reste convaincu que Boyd est en bien meilleure posture que ses concurrents endettés Caliber/Abra et Service King pour profiter de la reprise.

Un bilan exemplaire et un trésor de guerre de 1,3 milliard de dollars lui permettront de continuer à consolider son industrie fragmentée et d’envisager de plus grosses transactions.

«Les dirigeants n’excluent pas la possibilité d’étudier l’achat d’un de ses trois rivaux, tel que Service King. Boyd vise une dette de 2 à 2,5 fois son bénéfice d’exploitation, mais la société est prête à surpasser ce ratio pour un achat majeur», avance l’analyste.

David Newman réitère donc sa recommandation d’achat et son cours cible de 220$ qui offre un potentiel de gain de 85%.

Groupe Calian (CGY, 59,38$): le consultant méconnu ajoute à ses services et à ses marchés

Groupe Calian (CGY, 59,38$): le consultant méconnu ajoute à ses services et à ses marchés

Le fournisseur diversifié de services professionnels acquiert le spécialiste de sécurité des radiofréquences Emsec d’Ottawa afin d’ajouter à l’offre de cybersécurité de sa division de services informatiques.

Emsec est une transaction mineure qui devrait être rentable puisque Calian paie 4 fois le bénéfice d’exploitation alors que ses propres actions se négocient à un multiple de 15,4 fois le bénéfice d’exploitation, fait valoir Doug Taylor, de Canaccord Genuity.

Ce petit achat de 4,8 millions de dollars succède à celui de la norvégienne Comprehensive Training Solutions International (CTS) annoncée le 9 juillet. CTS conçoit des formations complexes pour les forces armées de l’OTAN (L’Organisation du traité de l’Atlantique nord).

Le cabinet-conseil méconnu a initialement agi comme consultant auprès du ministère canadien de la Défense. Il étend désormais sa portée à l’Europe où il compte offrir ses services aux 30 pays membres de l’OTAN.

Au fil des ans, son offre de services s’est élargie et englobe la gestion des professionnels de la santé, la formation, l’ingénierie et la fabrication à contrat.

Ses cliniques Primacy se retrouvent dans les épiceries de Loblaw un peu partout Canada entre autres.

En janvier, Calian a aussi acquis deux fournisseurs au secteur de la santé Alio Health Services et Allphase Clinical Research Services, d’Ottawa, pour 14,5 M$.

Les achats en série mettent au jour la capacité de la société de dépister des acquisitions rentables dans le contexte actuel, croit Doug Taylor.

L’analyste rappelle que Calian dispose de liquidités de 26 M$ et d’emprunts de 60 M$ pour poursuivre sa stratégie d’acquisitions.

Après avoir ajouté les deux plus récents achats et un contrat majeur décroché récemment pour des respirateurs mobiles, Doug Taylor fait grimper son cours-cible de 54 à 70$.

Il accorde désormais un multiple de 14 fois au bénéfice d’exploitation de la société au lieu de 11 fois auparavant.

«Ce nouveau multiple reflète notre appréciation grandissante du profil de croissance, de stabilité et de rendement du dividende de la société», explique l’analyste.

Il faut dire que l’action a explosé de 78,5% depuis un an en Bourse.

Wells Fargo & Co. (WFC, 24,25$US): encore deux à trois ans avant un retour à la normale

Wells Fargo & Co. (WFC, 24,25$US): encore deux à trois ans avant un retour à la normale

La banque au logo de diligence n’est pas sortie du bois, croit Gerard Cassidy de RBC Marchés des capitaux.

Déjà punie par les autorités américaines pour la création de comptes fictifs en 2017, l’institution autrefois sans reproches doit en plus composer avec des taux anémiques et la constitution de réserves pour pertes sur prêts en raison de la pandémie.

Les résultats du deuxième trimestre ont raté sur toute la ligne à cause en raison des faibles marges d’intérêt et des provisions pour pertes sur prêts.

La banque qui avait déjà suspendu le rachat de ses actions, a charcuté son dividende de 80% à 0,10$US par action.

L’analyste réduit donc son cours cible de 29 à 25$US et recommande encore d’éviter le titre.

Bien que l’analyste estime que Wells Fargo pourra sortir du bourbier d’ici 2 à 3 ans, le nouveau PDG a fort à faire pour y parvenir.

L’analyste estime que l’institution devra réduire ses coûts d’au moins 10 milliards de dollars américains pour les ajuster à ses revenus amoindris.

Au plus récent trimestre, les dépenses autres que d’intérêts de 14,5 G$US ont dépassé ses prévisions par 12%.

Gerard Cassidy s’attend à ce que le réputé Charles Scharf présente son plan de redressement d’ici la fin de l’année. «Il mettra tout sur la table pour ramener la rentabilité de la banque au niveau de celle de son industrie», entrevoit-il.

Une partie de ces économies proviendront du relâchement réglementaire sur ses activités d’ici 18 mois.

Les autorités ont plafonné son actif au niveau qu’il avait en 2017 ce qui freine sa croissance en plus de lui imposer onze autres restrictions.

Pour illustrer la déconfiture de la banque, le bénéfice prévu de 1,93$ US par action en 2021, se compare à celui de 4,35$ US par action dégagé en 2018.