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À surveiller: Brookfield, BRP et Bombardier

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Brookfield, BRP et Bombardier

L'analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, est très optimiste envers le titre de Bombardier. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Brookfield, BRP et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

Brookfield (BN, NY, 29,22$ US, Tor., 40,14$): le géant de l’immobilier et des infrastructures au plus bas en dix ans

Les investisseurs boudent le holding de l’empire Brookfield à point tel que l’évaluation du titre de la société qui chapeaute quatre sociétés en Bourse, est au plus bas en plus de dix ans.

Geoffrey Kwan, de RBC Marchés des capitaux, évalue en effet que le conglomérat se négocie au rabais de 37% par rapport à la valeur nette de tous les actifs, même en appliquant des normes plus prudentes que les standards comptables IFRS aux actifs immobiliers.

Pressé par ses clients d’expliquer la dépréciation du titre, l’analyste s’avoue un peu perplexe parce qu’on sait depuis des trimestres que le travail à distance augmente le taux d’inoccupation des tours à bureaux et que la hausse abrupte des taux dévalue la valeur des bâtiments. En novembre, «ces inquiétudes existaient déjà et Brookfield s’échangeaient à un rabais de seulement 10% par rapport à sa valeur d’actif nette», fait-il valoir.

Le retour de ce rabais de 10% par exemple ferait rebondir l’action de 45% à 42 $US, illustre-t-il.

Les craintes au sujet de l’effet de hausse historique des taux sur la valeur marchande des immeubles et sur leurs hypothèques sont «compréhensibles», mais la dépréciation de l’action de Brookfield lui semble tout de même «exagérée».

Afin d’appuyer sa thèse, Geoffrey Kwan décortique la valeur du groupe en pièces détachées à l’aide des cours des quatre filiales cotées et de la valeur attribuée aux placements privés, desquels il retranche les dettes.

Ses calculs démontrent que le cours du titre accorde une valeur nulle aux placements immobiliers (dont la valeur selon les normes IFRS est de 19,56 $US par action) et attribue un rabais de 51% aux placements privés hors du secteur immobilier (qui ont une valeur de 6,97 $US par action), avance-t-il.

Geoffrey Kwan apprécie la longue feuille de Brookfield en tant qu’investisseur, gestionnaire et exploitant d’actifs, les liquidités de 124 milliards de dollars américains à sa disposition, le portefeuille différencié de gestion de placements alternatifs, sa capacité de récolter des capitaux et les avantages que lui procure sa grande envergure.

L’analyste diminue tout de même son cours cible de 54 à 51$US afin de s’ajuster aux récents tumultes boursiers. Cet objectif représente un rabais de 5% par rapport à la valeur d’actifs nette (NAV) qu’il établit et tient compte aussi d’une croissance annuelle de 15% de cette NAV.

 

Dominique Beauchamp

 

 

BRP (DOO, 105$) : une hausse des ventes surprenante

BRP (DOO, 105$) : une hausse des ventes surprenante

Le fabricant de produits récréatifs a annoncé des ventes nord-américaines en hausse de 21% en comparaison avec l’an dernier durant le quatrième trimestre de son exercice 2023.

Bien qu’une partie des ventes puisse s’expliquer par une reprise du marché. «La forte performance de BRP vient surtout de la croissance de sa part de marché, elle a facilement battu sa compétition sur tous les segments de produits» rapporte Cameron Doerksen de la Banque Nationale Marchés financiers.

«Étant donné le grand nombre d’introductions de nouveaux produits prévus par BRP dans les prochaines années, nous nous attendons à ce que cette augmentation des parts de marché continue», dit l’analyste.

L’inventaire des détaillants n’a toujours pas retrouvé son niveau prépandémique, ce qui est une bonne nouvelle pour l’analyste. «L’inventaire des revendeurs est encore à 8% sous leurs niveaux d’avant la pandémie, -24% pour les véhicules tout-terrains, alors que les ventes de BRP sont bien au-dessus de celles de la même période l’an dernier, ce qui va demander un niveau d’inventaire correspondant pour les détaillants».

Le fabricant de véhicules récréatifs a montré des revenus annuels en hausse de 31% à 3,076 millions de dollars (M$) et un BAIIA de 528 M$, ce qui est conforme aux prévisions du consensus des analystes.

BRP a réalisé un bénéfice par action ajusté de 3,85$, ce qui est supérieur au consensus des analystes, qui était de 3,75$. La société a aussi annoncé qu’elle relevait son dividende pour le trimestre à 0,18$, une augmentation de 12,5%.

L’entreprise cible une augmentation de ses bénéfices entre 9% et 12% pour son exercice 2024, ce qui représente une fourchette de revenus entre 10,9 et 11,2 milliards de dollars et un bénéfice par action entre 12,25$ et 12,75$.

Cameron Doerksen maintient sa recommandation de «superformance» pour le titre et augmente son cours-cible sur un an à 143$, lui qui était auparavant de 139$.

 

Matthieu Hains

 


Bombardier (BBD.B, 63,56$) : RBC voit le titre de l’entreprise à 200$, selon un «scénario optimiste»

Bombardier (BBD.B, 63,56$) : RBC voit le titre de l’entreprise à 200$, selon un «scénario optimiste»

 

Bombardier a tenu le 23 mars sa journée des investisseurs et a profité de l’événement pour relever ses cibles financières pour 2025.

L’analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, soutient que la journée des investisseurs a permis d’ajouter plusieurs éléments positifs à sa thèse d’investissement, incluant «une bonne exécution depuis la mise en place des cibles initiales en 2021, un rehaussement des cibles financières de loin supérieur aux prévisions, un profil de risque d’investissement réduit de manière significative et des indices que le meilleur est encore à venir», énumère-t-il.

Même si l’attention est portée sur les nouvelles cibles pour 2025, l’analyste y va d’un rappel de ce qui a été accompli par la société depuis 2020, entre autres une hausse de 23% des revenus, un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement multiplié par quatre, des flux de trésorerie libres positifs (eux qui devaient être nuls ces deux dernières années mais qui ont totalisé 835 millions de dollars (M$US)), une dette brute réduite de 45% et une amélioration de la cote de crédit.

Pour 2025, la direction de Bombardier a relevé ses prévisions de revenus de 9% à plus de 9 milliards de dollars américains (G$US) et sa cible de flux de trésorerie libres de 80% à plus de 900M$US.

«Les cibles de l’entreprise pour 2030 n’ont pas été révélées lors de cette journée des investisseurs, alors nous dévoilons notre scénario jusque-là. En misant sur la croissance des secteurs de la Défense et du programme d’avions certifiés, nous anticipons des revenus annuels de 13G$US, un BAIIA de 2,6G$US et des flux de trésorerie libres de 1,3G$US», dit-il.

Walter Spracklin estime qu’un investissement dans le titre de Bombardier est beaucoup moins risqué aujourd’hui qu’il ne l’était il y a deux ans. Selon lui, l’action se négocie à escompte de 45% par rapport à d’autres titres de l’industrie. Il ajoute que titre de Bombardier se négocie à un ratio valeur d’entreprise/BAIIA prévu en 2024 de 6,5 fois, ce qui se compare à un ratio moyen de 11,1 fois pour Boeing, Embraer, General Dynamics et Textron.

L’analyste relève son évaluation du titre de Bombardier à 7,5 fois le ratio prévu en 2024 et réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre avec un cours cible sur un an qui passe de 89$ à 100$. «Si nous allons plus loin avec notre scénario optimiste pour 2030, en incluant les nouvelles sources de revenus, la réduction de l’endettement et une évaluation de l’entreprise qui se rapprochera de celles de ses pairs, le titre pourrait valoir 200$ d’ici un an. Avec ce potentiel haussier, Bombardier est et reste notre titre favori», dit-il.

 

Denis Lalonde