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À surveiller: BRP, Canadian Pacific Kansas City et Park Lawn Corp

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: BRP, Canadian Pacific Kansas City et Park Lawn Corp

Le retrait de Yamaha de la motoneige offre une occasion supplémentaire à BRP d’accroitre sa domination du secteur, d'après Benoit Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de BRP, Canadian Pacific Kansas City et Park Lawn Corporation ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

BRP Inc. (DOO, 111,99 $): Un concurrent de moins dans la motoneige

Jeudi dernier, le magazine PowerSports Business rapportait que la firme Yamaha prévoyait de se retirer du secteur de la motoneige d’ici à 2025. Le modèle 2024 sera le dernier pour le marché européen, et celui de 2025 marquera la dernière année pour l’Amérique du Nord.

Malgré ses ambitions dans le développement des nouveaux modèles à quatre temps respectueux de l’environnement, Yamaha préfère se retirer de la motoneige citant les difficultés à développer un plan d’affaires suffisamment important pour ce secteur, explique Benoit Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Yamaha préfère concentrer ses efforts sur les groupes de produits à fort volume. L’analyste note que les parts de marché de Yamaha dans la motoneige sont passées de 12 % en 2006 à moins de 5 % en 2022, et ceux d’Arctic Cat de 19 % à moins de 10 % durant la même période.

Le retrait de Yamaha de la motoneige offre une occasion supplémentaire à BRP d’accroitre sa domination du secteur, elle dont les parts de marché sont passées de 49 % en 2019 à plus de 65 % aujourd’hui, estime l’analyste.

L’occasion sera belle pour la firme de Valcourt de renforcer son réseau de distribution, elle qui propose déjà l’offre la plus intéressante pour ses détaillants, croit Benoit Poirier.

À la fin du premier trimestre de son année financière 2024, les pré-ventes de motoneige de BRP atteignaient déjà près de 50 % de sa production prévue pour la saison 2024, soit la troisième meilleure année de son histoire.

Le retrait de Yamaha et la capacité d’innovation de BRP indiquent à l’analyste de Desjardins que les gains de parts de marché du fabricant québécois continueront de croitre à court, moyen et long terme. Conséquemment, il recommande l’achat du titre en vue d’un cours cible de 168 $.

 

Canadian Pacific Kansas City Limited (CP, 107,00 $): La direction prévoit une solide croissance malgré certaines incertitudes à court terme

Canadian Pacific Kansas City Limited (CP, 107,00 $): La direction prévoit une solide croissance malgré certaines incertitudes à court terme

Le transporteur ferroviaire nord-américain tenait sa journée des investisseurs le 28 juin 2023 afin de mettre à jour l’état de ses affaires et informer les investisseurs de ses objectifs pour la période 2024-2028.

Bien que les prévisions pour l’année 2023 sont quelque peu inférieures à ce qui était attendu, la direction se donne néanmoins l’objectif de doubler ses bénéfices par action ajustés d’ici 2028. Ça signifierait un taux de croissance annuel composé de 15 % pour ces années, indique Chris Murray, analyste chez ATB Capital Markets.

La direction croit que ces objectifs seront atteints principalement grâce aux synergies de son réseau élargi, à une offre différenciée et à ses capacités opérationnelles déjà bien démontrées, note l’analyste.

La fusion avec Kansas City Southern ne serait que le début d’une longue histoire profitable, note également l’analyste, car la direction voit une occasion significative de développer des synergies bien au-delà des trois premières années de la fusion grâce à la capacité de connecter plusieurs marchés à partir d’un service sur une seule ligne à travers l’Amérique du Nord.

Malgré l’incertitude à court terme quant au volume de marchandise transporté, la direction croit que le taux de croissance annuel composé de ses revenus pourrait se situer dans une fourchette de 5% et de 9% entre 2024 et 2028.

Néanmoins, l’analyste de ATB diminue quelque peu ses prévisions de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). Pour 2023, le BAIIA passe de 6,761 milliards de dollars (G$) à 6,418 G$ et pour 2024 de 8,353 G$ à 8,222 G$.

Sa recommandation est de «surperformance», mais il réduit son cours cible qui passe de 125,00 $ à 120,00 $.

Park Lawn Corporation (PLC, 23,71 $): En mode acquisition en partenariat avec Brookfield Asset Management

Park Lawn Corporation (PLC, 23,71 $): En mode acquisition en partenariat avec Brookfield Asset Management

Le fournisseur de services funéraires, de crémation et de cimetière dont le siège social est à Toronto annonçait la semaine dernière son intention d’acquérir Carriage Services Inc, une firme américaine domiciliée à Houston.

L’offre de Park Lawn avait été déposée le 13 juin 2023, mais comme la nouvelle a été ébruitée, les dirigeants des deux firmes ont cru bon rendre la chose publique, explique Martin Landry, analyste chez Stifel.

À première vue, l’offre semble ambitieuse étant donné que Carriage est plus grosse que Park Lawn en termes de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) des 12 derniers mois.

Toutefois, selon l’offre soumise, Brookfield Asset Management serait partenaire avec Park Lawn dans cette transaction. Ceci constitue un solide appui à la direction de Park Lawn, estime l’analyste.

Carriage Services compte 170 maisons funéraires et 30 cimetières qui ont généré des revenus de 368 millions de dollars américains ($US) au cours des 12 derniers mois.

La transaction semble certainement attrayante pour Park Lawn, considérant que Carriage a généré durant cette période une marge bénéficiaire d’environ 29-30 %, soit 650 points centésimaux de plus que Park Lawn, note l’analyste.

Toutefois, le bilan financier de Carriage suscite certaines interrogations compte tenu d’un endettement élevé, soit environ 6 fois le BAIIA des 12 derniers mois.

Martin Landry croit que la direction de Park Lawn entend faire preuve de discipline dans l’évaluation de la transaction afin de ne pas exposer la compagnie à un trop grand risque. Elle pourrait utiliser une injection de liquidités provenant de Brookfield sous forme d’un placement privé afin de ne pas trop affecter son niveau de dette nette qui se situe à 2,9 fois le BAIIA.

L’analyste rappelle que plusieurs étapes, dont une revue diligente et l’approbation du C.A., restent à franchir avant qu’une transaction puisse se réaliser. Entretemps, il recommande l’achat du titre, et il établit son cours cible à 34,00 $.