Que faire avec les titres de BRP, Héroux-Devtek et Lightspeed? Voici quelques recommandations d’analystes.
Que faire avec les titres de BRP, Héroux-Devtek et Lightspeed? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BRP (DOO, 42,65$) : une demande qui semble plus forte que prévu
À la surprise de Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, la demande pour les véhicules récréatifs semble forte dans les concessionnaires, selon des recherches faites par l’analyste.
Après avoir parlé à une trentaine de concessionnaires en Amérique du Nord, Benoit Poirier constate que la demande a repris son erre d’aller en avril et en mai après une période de faiblesse en mars. «Nous avons sous-estimé l’ampleur du confinement, notamment pour les loisirs de groupe et les voyages d’été, ce qui a contraint les consommateurs à trouver des moyens de se divertir. Les véhicules récréatifs apparaissent comme un choix populaire en période de distanciation sociale.»
Benoit Poirier croit toujours que la COVID-19 aura un impact négatif sur l’entreprise de Valcourt, mais il croit que le vent de face soufflera moins fort qu’il ne l’avait pensé.
Il ajuste donc sa prévision de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour l’exercice 2021 (terminé le 31 janvier 2021). Elle passe de 464 M$ à 485 M$. La prévision pour 2022 passe de 544 M$ à 645 M$.
L’analyste pense que la société se trouve dans une meilleure posture pour affronter cette crise qu’elle ne l’était en 2008. Il note que le bilan est meilleur, que la direction est expérimentée, qu’elle a un système de gestion des commandes mensuelles et que la demande était sur une bonne lancée avant la crise.
Il maintient sa recommandation d’achat et bonifie sa cible de 37$ à 48$.
Héroux-Devtek (HRX, 9,50$) : un pari «valeur»
Héroux-Devtek (HRX, 9,50$) : un pari «valeur»
Le fabricant de trains d’atterrissage est un bon pari «valeur» pour les «investisseurs patients », croit Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale.
Au quatrième trimestre de l’exercice 2020 (terminé 31 mars 2020), l’entreprise de Longueuil a dévoilé des revenus de 167 M$, plus que le consensus de 161 M$. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) était de 28,6 M$ avec des marges de 17,2%. Le consensus était de 26,4 M$ et 16,4%, respectivement.
Au-delà de ce trimestre, l’analyste admet que la société subira les contrecoups d’une baisse de la demande de la part d’Airbus et de Boeing, mais il maintient tout de même sa recommandation «surperformance ».
Il note que les deux tiers de son carnet de commandes de 810 M$ proviennent du secteur de la défense, un secteur plus résilient. D’autres contrats sont à prévoir dans les deux prochaines années, selon lui.
L’entreprise est en bonne posture financière avec un accès à plus de 193 M$ en liquidités, dont 46 M$ en encaisse. Aucune dette importante n’arrive à échéance avant 2024. La direction n’a pas l’obligation de procéder à d’importantes dépenses d’investissement à court terme et elle devrait générer des flux de trésorerie dans les deux prochaines années.
Boeing, le plus important client commercial, a annoncé que la production de Boeing 777/777x devrait passer de cinq appareils par mois à trois. M. Doerksen craignait que la production passe à deux.
Le titre s’échange à 7,8 fois le ratio valeur comptable/BAIIA, sous la moyenne historique de 9,4 fois, souligne l’analyste.
La cible est à 15$.
Lightspeed (LSPD, 34,80$) : l’incertitude demeure
Lightspeed (LSPD, 34,80$) : l’incertitude demeure
Les résultats du fournisseur de logiciels pour le commerce électronique démontrent la valeur de son offre, dit Paul Treiber. L’analyste de RBC Marché des capitaux croit tout de même que la visibilité n’est pas suffisante pour faire une recommandation d’achat.
Au quatrième trimestre 2020 (terminé en mars 2020), les revenus ont progressé de 70% à 36,3 M$. C’est plus que la prévision du consensus à 35,4 M$. La perte nette de 0,09$ par action était moins importante que celle prévue par le consensus à 0,11$.
Paul Treiber constate que l’offre pour le commerce en ligne devient une composante plus importante de l’entreprise par rapport aux logiciels destinés aux établissements ayant pignon sur rue. Les revenus du commerce en ligne ont bondi de 400% en avril, a affirmé la direction.
L’analyste note que 75% des clients de Lightspeed poursuivent leurs affaires, ce qui soulève des doutes sur les 25% restant. Deux tendances concurrentes s’affrontent, note l’analyste. D’un côté, la demande est forte pour ses produits tandis que de nombreux commerces accélèrent leur transition vers le commerce en ligne. De l’autre, plusieurs clients pourraient fermer boutique dans la foulée de la pandémie.
Paul Treiber préfère rester sur les lignes de côté. Même si les occasions sont importantes, la visibilité est réduite sur les difficultés que pourraient vivre certains clients potentiels.
Il maintient sa recommandation «performance de secteur», mais bonifie sa cible de 25$ à 34$.