Dollarama dévoilera le 13 septembre les résultats de son deuxième trimestre de l’exercice 2024.
Que faire avec les titres de BRP, Meta Platforms et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BRP (DOO, 105,67$) : des prévisions qui sont trop optimistes aux yeux de la Banque Scotia
Les prévisions du consensus des analystes pour 2024 (exercice 2025) à propos du fabricant de véhicules récréatifs BRP doivent redescendre sur Terre, croit Jonathan Goldman, de la Banque Scotia.
«Ces prévisions ont été émises il y a 14 mois, soit en juin 2022. Le monde a beaucoup changé depuis et les augmentations de taux d’intérêt devraient avoir un impact sur les marges bénéficiaires de l’entreprise alors que les inventaires sont en progression, ce qui forcera le retour des promotions», croit-il.
L’analyste précise que les volumes de vente de 2022 ont été similaires à ceux de 2019, alors que l’industrie anticipe une augmentation cette année.
«Nous pensons que les investisseurs potentiels restent sur les lignes de côté en attendant que la direction de BRP revoit ses prévisions à la baisse, ce qui pourrait ne pas se produire. En attendant, le titre se négocie à une valorisation très basse», juge-t-il.
Jonathan Goldman s’attend par ailleurs à ce que les résultats trimestriels du second trimestre de l’exercice 2024 du fabricant de véhicules récréatifs, attendus le 7 septembre, fassent état de flux de trésorerie libres de 870 millions de dollars (M$).
Pour l’exercice 2025, l’analyste rappelle que l’entreprise prévoit une augmentation de ses revenus sur un an de 2,2 milliards de dollars (G$), ce qui implique des progressions de 1,2G$ pour les véhicules Can-Am, de 500M$ pour le Groupe marin et de 500M$ pour tous les autres véhicules. Il juge que l’entreprise aura fort à faire pour atteindre cette cible, qu’elle pourrait malgré tout atteindre si les ventes du Groupe marin sont au rendez-vous et le lancement de la moto électrique (prévu en 2024) est un succès.
Il précise que le titre de BRP se négocie en ce moment à une évaluation de 5,9 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), sous sa moyenne historique de 8 fois. «Grâce aux améliorations structurelles effectuées au sein de l’entreprise depuis le début de la pandémie de COVID-19, nous estimons que le titre pourrait être mieux évalué», dit-il.
L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de BRP et son cours cible sur un an de 142$.
Denis Lalonde
Meta plateforms (META, 287 $US): des préoccupations au niveau des bénéfices
Meta plateforms (META, 287 $US): des préoccupations au niveau des bénéfices
Après avoir publié ses résultats du deuxième trimestre de l’exercice 2023, le titre de Meta a eu une performance en deçà du marché et de ses pairs, soulevant des questions sur la performance de son titre.
Malgré les prévisions ambitieuses de la direction d’une croissance des revenus pour le troisième trimestre, l’analyste de Bank of America (BOA) Justin Post estime que la sous-performance récente de Meta, comparée au reste du secteur technologique, relève d’une combinaison de facteurs.
Premièrement, les inquiétudes des investisseurs sur une augmentation, supérieure aux prévisions, au niveau des dépenses d’exploitation et des dépenses d’investissement de capital pour l’exercice 2024.
Meta fait également face à une incertitude réglementaire au niveau de la protection des données et de la vie privée, ainsi que des problèmes avec le Google play store. Lors de l’appel du 2e trimestre, Meta a souligné des vents contraires juridiques et réglementaires croissants.
S’ajoutent à cela des perspectives de pertes croissantes pour le Metavers, qui semblent, pour l’analyste, aller à l’encontre du thème de discipline de gestion mis de l’avant par la direction.
La direction de Meta et l’analyste s’attendent également à une perte de momentum pour l’application Threads, après un lancement fulgurant qui a vu la plateforme gagner près de 70 millions d’utilisateurs en 2 jours.
Finalement, la sous-performance du titre peut s’expliquer par un changement du sentiment positif des investisseurs sur la croissance du chiffre d’affaires en 2023 vers une appréhension de décélération en 2024.
Justin Post préfère attendre de voir les résultats du troisième trimestre et le lancement de l’Oculus 3 avant de faire une prédiction pour 2024, mais il considère le titre attrayant à 16x le Bénéfice par action (BPA) prévu 2024.
L’analyste de BOA voit plusieurs effets de levier pour 2024 «nous pensons que le titre est en bonne position avec l’augmentation des revenus des Reels et de la messagerie, et les dépenses publicitaires politiques et olympiques en 2024.»
Le titre se négocie présentement à 15x le consensus du BPA pour 2025 à 19,76 $, en dessous du S&P à 16x et de la moyenne historique sur 5 ans de Meta qui est de 19x.
Justin Post pense que le titre pourrait connaître un regain d’enthousiasme quant au potentiel de hausse en 2024, une fois que les analystes auront une idée des objectifs de dépenses pour l’année, généralement fournis avec les bénéfices du troisième trimestre.
L’analyste de BOA maintient sa recommandation d’achat et un cours cible de 375 $US.
Matthieu Hains
Dollarama (DOL, 85,44$) : les attentes des marchés sont grandes pour le détaillant
Dollarama (DOL, 85,44$) : les attentes des marchés sont grandes pour le détaillant
Le contexte économique actuel devrait encore une fois créer des vents favorables pour Dollarama, croient les analystes de RBC Marchés des capitaux. Celle-ci dévoilera le 13 septembre les résultats de son deuxième trimestre de l’exercice 2024.
Ainsi, selon RBC, le détaillant de produits à cinq dollars ou moins devrait présenter des revenus de 1,4 milliard de dollars (G$) pour la période comprise entre le 1er mai et le 30 juillet 2023, une hausse de 15,1% par rapport à la même période l’année dernière.
Le consensus des analystes qui suivent Dollarama se situe à 1,397G$.
Le bénéfice net devrait s’établir autour de 221 millions de dollars, en hausse de 14,5%, toujours par rapport à la même période un an plus tôt.
Si les résultats présentés le 13 septembre sont conformes aux attentes, cela pourrait représenter un bénéfice de 0,78$ par action, selon la RBC.
Aussi, les analystes s’attendent à une hausse de 10,5% des ventes de magasins comparables. Sur une période de deux ans, cela se traduirait par une hausse de 25,1% pour le deuxième trimestre.
«L’action de l’entreprise demeure attrayante en raison de sa visibilité, de sa constance et des avenues de croissance», explique la RBC, citant notamment sa participation de 50,1% dans Dollarcity, une chaîne de magasins similaires présente en Amérique centrale et du sud, le versement continu de dividendes ou ses programmes de rachats d’actions.
«À notre avis, l’investissement de Dollarama dans son partenariat sud-américain est une occasion de croissance à long terme à faible risque dans une région où ce type de magasins est encore peu présent et peu exploité par ses concurrents nord-américains», disent les analystes de RBC.
Pour ces raisons, la RBC maintient sa cible de 101 $ pour l’action.
Pour le reste de l’exercice 2024, RBC Marché des capitaux s’attend à ce que les surplus de flux de trésorerie disponible servent au programme de rachat d’action. Ils prédisent que 3% des actions seront rachetées, contre 4% en 2025 et 5,6% en 2026.
Dominique Talbot