Certains facteurs avantagent BRP en 2024 dont le lancement du nouveau bateau ponton Manitou et l’élan que lui procurent les gains de parts de marché de 2023. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de BRP, Stella-Jones et CAE ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
BRP (DOO, 100,67$) : son évaluation déprimée offre une bonne marge de sécurité
Martin Landry de Stifel GMP prévoit un autre bon trimestre pour le fabricant de véhicules récréatifs malgré l’environnement économique incertain. BRP dévoilera les résultats du premier trimestre le 1er juin.
L’analyste s’attend à ce que le bénéfice par action croisse de 44% à 2,38$ par action, soit un peu plus que le consensus de 2,32$.
Sa confiance repose en partie sur les résultats et les perspectives encourageants fournis le 25 avril par son rival Polaris Industries (PII, 106,51 $US).
Le bénéfice de 2,05$US par action, en hausse de 55%, a surpassé le consensus de 1,71$US alors que le fabricant américain récupère des parts de marché. Polaris a aussi maintenu ses orientations annuelles, ce qui suggère que les consommateurs restent au rendez-vous, dit-il.
Certains facteurs avantagent BRP en 2024 dont le lancement du nouveau bateau ponton Manitou et l’élan que lui procurent les gains de parts de marché de 2023.
BRP a déjà prévenu que le retour des promotions amputera 200 points de pourcentage de sa marge en 2024. Heureusement, l’ajustement des prix à la hausse de l’inflation et l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement feront échec à l’impact de ces promotions, explique Martin Landry qui garde tout de même à l’œil la stratégie des rivaux.
Le ponton Manitou devrait donner un bon coup de pouce à la division marine en 2024 bien que les problèmes rencontrés chez un fournisseur de pièces retarderont encore certaines livraisons jusqu’à la fin de l’été. BRP prévoit un bond de 45 à 50% des ventes marines en 2024.
Maintenant que les besoins en fonds de roulement diminuent, BRP pourrait aussi procéder à un rachat substantiel de ses actions au cours des prochains mois grâce aux flux de trésorerie disponibles d’un milliard de dollars attendus en 2024. Martin Landry rappelle que le fabricant a racheté 250 M$ d’actions à 103$ chacune en mai 2022 et 350 M$ à 103,50$ chacune en juillet 2021.
Surtout,au cours actuel, BRP offre un bon rapport risque-rendement. L’action se négocie à un multiple de 7 fois le bénéfice, soit 45% de moins que l’évaluation moyenne historique ce qui offre un bon coussin si l’industrie devait ralentir, fait valoir l’analyste.
Cette marge de sécurité, le rachat potentiel d’actions et les multiples leviers de croissance pour cette société de qualité hissent le titre dans ses favoris.
Martin Landry renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 150$.
Stella-Jones (SJ, 60,12$): la durabilité de la croissance sera le point focal de la première journée des investisseurs
Stella-Jones (SJ, 60,12$): la durabilité de la croissance sera le point focal de la première journée des investisseurs
Alors que le fabricant de poteaux de téléphone et de traverses de chemin de fer s’apprête à tenir sa première journée des investisseurs le 25 mai à Toronto, Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale, se penche sur le potentiel de croissance du consolidateur.
Le segment du bois résidentiel offre de multiples occasions d’achats, mais l’analyste doute que Stella-Jones veuille que ce segment plus cyclique et moins rentable dépasse le quart de ses revenus.
Il imagine que les traverses qui attachent les fils électriques aux poteaux pourraient être d’intérêt tout comme le ciment et les composites qui ancrent les poteaux, éventuellement. Toutefois, ces deux segments complémentaires ajouteraient peu aux perspectives de croissance, à son avis.
Certains actifs de Kansas City Railway pourraient également intéresser Stella-Jones, mais leur achat serait aussi mineur.
Toutes ces possibilités totaliseraient des revenus additionnels de 400 millions de dollars, évalue-t-il.
En même temps, Stella-Jones devra aussi soutenir sa croissance interne, ce qui n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire. Une bonne part de l’élan récent provient des prix record pour les poteaux. Maxim Sytchev rappelle que les revenus de ce segment ont décliné en 2013 et en 2016.
«À moyen terme, nous prévoyons que la croissance des revenus retournera au taux annuel composé moyen de 5,4% (connu entre 2008 et 2022)», indique-t-il.
L’analyste estime donc que le potentiel d’acquisitions est plus limité qu’avant étant donné le niveau de consolidation déjà élevé des poteaux et des traverses. Il estime à 4$ par action la valeur additionnelle que pourrait capter la société en réalisant une série de petits achats.
Quant aux poteaux, leur croissance interne pourrait revenir à la normale en 2025, après l’accélération de 2023.
Au final, Maxim Sytchev croit que le titre s’échange déjà à sa juste valeur, soit un multiple de 9,8 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2024 à la suite d’un bond de 73% en un an. Les achats potentiels pourraient ajouter 7% de plus aux bénéfices.
En conséquence, il maintient la recommandation «performance égale au secteur» adoptée en janvier et son cours-cible de 64$.
CAE (CAE, 29,42$): en bonne voie de surpasser le consensus
CAE (CAE, 29,42$): en bonne voie de surpasser le consensus
Konark Gupta de Banque Scotia croit que CAE a de bonnes chances de surpasser le consensus pour le bénéfice avant intérêts et impôts par 7 à 15% au quatrième trimestre qui sera dévoilé le 31 mai.
Non seulement ce trimestre est-il le plus fort de l’année, mais la demande dans les marchés de l’aviation privée et commerciale a été particulièrement solide, dit-il.
Déjà au troisième trimestre, le taux d’utilisation de 73% des centres de formation de pilotes commerciaux avait surpassé de 300 points de pourcentage de celui d’avant la pandémie. CAE devrait avoir livré 17 simulateurs au quatrième trimestre et plus de 45 en 2023, soit le double d’un an plus tôt.
Tous les segments d’affaires, de l’aviation civile à celle de la défense, en plus de la simulation de soins de santé, devraient améliorer leurs marges, prévoit aussi l’analyste.
Le secteur de la défense devrait aussi améliorer son bénéfice et ses marges par rapport à ceux du troisième trimestre bien que ces deux mesures seront quasi inchangées par rapport à l’an dernier. «La reprise complète de ce segment prendra du temps en raison des problèmes persistants d’approvisionnement en pièces et en main-d’œuvre», précise l’analyste.
Le segment de la santé pourrait surprendre à nouveau. Des gains de parts de marché devraient faire croître ses revenus de plus de 10%, dit-il.
CAE s’est donné l’objectif de faire croître son bénéfice avant intérêts et impôts de 23 à 26% en 2023. Un tel taux de croissance signifie un bénéfice avant intérêts et impôts de 200 à 215 millions de dollars au quatrième trimestre, par rapport au consensus de 185 M$, indique l’analyste qui augmente d’ailleurs ses prévisions de 188 à 195 M$. Ces nouvelles estimations représentent une progression de 37%.
La hausse de 21% à 0,35$ du bénéfice par action qu’il prévoit est aussi supérieure au consensus de 0,33$.
Konark Gupta s’attend également à ce que le formateur de pilotes maintienne ses objectifs de croissance de 23 à 26% du bénéfice avant intérêts et impôts d’ici 2025, ce qui l’incite à relever aussi ses prévisions pour 2024.
D’ici la mi-2024, CAE avait aussi promis de ramener la dette à un ratio de trois fois le bénéfice d’exploitation, après quoi la société pourrait envisager de rétablir le dividende.
Au final, Konark Gupta maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 38$, soit 29% de plus que le cours actuel et 4,5% de plus que la moyenne de 36,33$ de tous les analystes.
L’action s’est appréciée de 10,5% depuis le début de 2023.