BRP pourrait esquiver en partie le ralentissement de la demande sur le marché en raffermissant les stocks des concessionnaires d’ici 2024. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres BRP, Tesla et George Weston? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
BRP (DOO, 91,65 $): un ralentissement contré par les nouveaux produits
Le ralentissement du secteur des véhicules récréatifs risque de se poursuivre au cours des prochains mois, mais la Financière Banque Nationale avance que BRP est bien placée pour y faire face, grâce à ses populaires nouvelles gammes de produits, entre autres.
L’analyste Cameron Doerksen croit que le marché plus difficile pour les consommateurs pourrait peser sur la confiance envers le titre de BRP. Mais, en même temps, il estime que la valorisation actuelle reflète déjà les attentes prudentes.
Selon les estimations pour l’année financière 2024, le titre s’échange à un ratio de 5,9 fois la valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), alors qu’il s’échange historiquement à un ratio de 8,5 fois.
La Financière Banque Nationale soutient que le ralentissement du commerce de détail dans les trimestres à venir sera partiellement compensé par la stratégie énergique de lancement de nouveaux produits de l’entreprise. Le courtier pointe notamment du côté des réservations des pontons Switch 2023 de Sea-Doo, dont dont le niveau de production triple celui du modèle de 2022, indiquant un fort intérêt de la part des consommateurs. De plus, la première version de ses bateaux équipés de la technologie Stealth est essentiellement entièrement vendue.
Cameron Doerksen remarque également que les stocks chez les concessionnaires sont encore de 44% inférieurs à ce qu’ils étaient avant la pandémie. Il croit aussi que BRP pourra esquiver en partie le ralentissement de la demande sur le marché en renflouant les stocks des concessionnaires d’ici 2024. La direction de l’entreprise estime d’ailleurs qu’elle pourrait aller chercher des revenus de 1,4 milliard de dollars simplement en rétablissant les stocks à 70% de ce qu’ils étaient prépandémie.
La Financière Banque Nationale maintient sa recommandation de surperformance face à son secteur d’activité, mais diminue son cours cible de 136$ à 130$ parce que le bénéfice estimé pour 2024 de 11,50$ pour 2024 est bien en dessous du consensus du marché (de 12,36$) parce qu’il incorpore le ralentissement de la demande,.
Tesla (TSLA, 169,91 $ US): le sombre nuage de Twitter demeure
Tesla (TSLA, 169,91 $ US): le sombre nuage de Twitter demeure
Le cirque entourant Twitter se poursuit, avec comme attraction principale Elon Musk, dont toutes les énergies sont consacrées à remettre le réseau social sur les rails tout en créant de la controverse quotidiennement, une situation qui ne cesse d’affecter le titre de Tesla.
L’analyste de Wedbush, Daniel Ives, rappelle que ce gros nuage sombre a trois conséquences principales. La première est la peur qu’Elon Musk doive encore vendre des actions de Tesla pour remettre Twitter à flot. La seconde est la détérioration de l’image de marque de Tesla à cause des frasques de son PDG, et la troisième est que toute l’attention du patron se concentre sur Twitter au lieu de Tesla.
Au final, Musk est Tesla et Tesla est Musk, tranche l’analyste. Aux yeux du marché, lorsque l’un d’eux se retrouve avec un œil au beurre noir, l’autre aussi. Il en veut pour preuve la baisse de 26% du titre depuis que la transaction pour Twitter a été officialisée à la fin d’octobre. Ironiquement, ajoute-t-il, la demande et la capacité de production de l’entreprise s’en vont dans la bonne direction et l’atteinte des objectifs de deux millions d’unités pour 2023 reste envisageable, ce qui est impressionnant lorsqu’on considère les facteurs économiques ambiants.
Il n’empêche que Wedbush trouve la situation frustrante notamment parce que Musk semble creuser sa tombe un peu plus profondément chaque jour. Malgré cela, il se pourrait que Twitter parvienne à effectuer le virage voulu et que les annonceurs reviennent sur la plateforme. Mais à quel coût, se demande Daniel Ives.
Pour l’instant, toutefois, les prévisions de Wedbush pour Tesla demeurent inchangées, soit la possibilité de livrer entre 430 000 et 450 000 unités au quatrième trimestre. La seule chose qui pèse sur le titre est la saga Twitter, et l’analyste estime qu’il revient à Elon Musk de rassurer les investisseurs.
Wedbush maintient autant sa prévision de surperformance relative au secteur pour Tesla, ainsi que son cours cible à 250$ US.
George Weston (WN, 164,88 $): l’écart entre le titre et sa valeur s’est assez rétréci pour le moment
George Weston (WN, 164,88 $): l’écart entre le titre et sa valeur s’est assez rétréci pour le moment
Desjardins Marché des capitaux rétrograde sa recommandation pour le titre du holding George Weston, de surperformance à une autre de performance égale au secteur, en raison de rétrécissement de l’escompte du titre lorsque l’on compare son cours à la valeur de ses actifs.
Ce rabais s’est rétrécit d’environ 15% à 9%, un écart approprié en raison de la stabilité de ses avoirs dans Loblaw (L, 117,47$) et dans le fonds de placement immobilier Propriétés de Choix (CHP.UN, 14,46$), ainsi que de l’absence d’acquisitions à l’horizon, explique l’analyste Chris Li.
L’escompte pourrait rétrécir encore plus, estime-t-il, si les investisseurs en viennent à croire qu’une privatisation de George Weston est possible. Il ajoute toutefois qu’il n’entrevoit pas que ce scénario se réalise dans un futur prévisible.
Depuis que les résultats du troisième trimestre de Loblaw et de Propriétés de Choix ont été dévoilés, Desjardins s’est concentrée à la mise à jour des flux de trésorerie excédentaires, de la dette nette et du programme de rachat d’actions pour George Weston.
Les flux de trésorerie excédentaire au troisième trimestre ont été de 374 M$, soit nettement plus qu’au même trimestre de l’an dernier (286 M$) et que la prévision de Desjardins (300 M$). La dette totale a toutefois grimpé de 213 M$ à 385 M$ du deuxième au troisième trimestre.
Chris Li avance qu’avec la bonne position financière de l’entreprise et ses flux de trésorerie, George Weston peut supporter son plan de rachat d’environ 5% des actions annuellement. Il rappelle que le holding de la famille éponyme a racheté environ 2,5 millions d’actions au troisième trimestre (plus ou moins 2% du total) et poursuit sur sa lancée au quatrième trimestre.
Chris Li avait prévu un rythme plus lent de ce côté, lui qui prévoyait que la société rachèterait plus régulièrement ses actions seulement une fois que les conditions macroéconomiques se seraient améliorées.
L’analyste augmente son cours cible de 173$ à 174$, soit un rabais stable de 9% par rapport à la valeur de tous ses actifs. Il préfère attendre un meilleur « point d’entrée » avant de recommander le titre à nouveau.