Le BAIIA de CAE a été légèrement inférieur aux prévisions au second trimestre. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de CAE, Alithya et Air Canada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
CAE (CAE, 29,04 $) : des résultats financiers trimestriels mitigés
Le fabricant de simulateurs de vol et de logiciels de formation pour pilotes et équipages CAE a dévoilé des résultats supérieurs aux prévisions de Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale (FBN), mais mitigés par rapport au consensus des analystes.
Les revenus ont totalisé 1,09 milliard de dollars (G$) au second trimestre de l’exercice 2024, terminé le 30 septembre, alors que le consensus et la FBN anticipaient respectivement 1,06 G$ et 1,03 G$.
Le bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) ajusté a atteint 139 millions de dollars (M$), alors que le consensus anticipait une performance de 143 M$. Cameron Doerksen était un peu plus pessimiste à 123 M$.
«Le bénéfice par action ajusté a été de 0,27 $, alors que nous anticipions 0,17 $ et que le consensus des analystes était de 0,20 $. L’entreprise précise qu’un taux d’imposition favorable a eu un effet bénéfique de 0,05 $ sur son résultat par action», explique l’analyste, ajoutant que le carnet de commandes de CAE atteint 11,8 G$, un record.
Il souligne que le secteur de l’aviation civile a enregistré des revenus de 573 M$, en hausse de 13% sur un an, alors qu’il prévoyait un chiffre de 512 M$. La marge bénéficiaire a atteint 20%, alors que nous prévoyions 18%», écrit Cameron Doerksen.
CAE a livré 11 simulateurs de vol durant le trimestre et a obtenu des commandes pour 15 appareils (37 depuis le début de l’exercice). Au total, le carnet de commandes du secteur civil a progressé à 5,9 G$, lui qui était de 5,8 G$ à la fin du premier trimestre.
«CAE a profité du dévoilement des résultats du second trimestre pour relever sa prévision de bénéfice d’exploitation pour l’ensemble de l’exercice et s’attend à une croissance de l’ordre de 15% à 19% par rapport au résultat de l’exercice 2023. La prévision précédente misait sur une augmentation de 13% à 15%», dit-il.
Du côté de la défense et de la sécurité, CAE a enregistré des revenus de 477 M$, alors que l’analyste anticipait 469 M$. La marge bénéficiaire a toutefois été de 4,5%, un point de pourcentage de moins que la prévision de la FBN. «Pour 2024, CAE souhaite regarnir son carnet de commandes et progresser dans la conclusion de ses contrats à plus faibles marges. L’entreprise s’attend à ce que les marges restent dans le milieu de la fourchette à un chiffre pour le reste de l’exercice et parle d’une “inflexion positive” qui surviendrait durant son exercice 2025», dit l’analyste.
Cameron Doerksen conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de CAE, mais réduit légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 38 $ à 36 $, afin de refléter la reprise plus lente que prévu du secteur de la défense et de la sécurité.
Alithya (ALYA, 1,17$) : un second trimestre plus difficile que prévu
Alithya (ALYA, 1,17$) : un second trimestre plus difficile que prévu
Le fournisseur de services de technologies de l’information (TI) Alithya a fait état de résultats financiers inférieurs aux prévisions des analystes pour le deuxième trimestre de son exercice 2024, terminé le 30 septembre.
«Alithya a rapporté des revenus de 118,5 millions de dollars (M$), en baisse de 8,1% sur un an, alors que nous anticipions une performance de 132,8 M$, légèrement supérieure au consensus des analystes (130,3 M$)», note l’analyste Jim Byrne, d’Acumen Capital.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté s’est chiffré à 6,5 M$, alors que l’analyste prévoyait 10,4 M$ et que le consensus était à 9,1 M$. «Les marges bénéficiaires ont reculé à 5,4% du BAIIA, inférieures à notre prévision de 7,8%, alors que celle du trimestre correspondant il y a un an s’était élevée à 7,3%», ajoute-t-il.
L’analyste précise que les revenus ont décliné au Canada à cause d’un ralentissement de ses services dans le secteur bancaire. Du côté américain, l’entreprise a constaté un ralentissement du côté des services TI.
Il explique aussi le recul des marges bénéficiaires par une augmentation plus importante que prévu des frais généraux et administratifs.
«La perte nette et la perte par action ont aussi été inférieures aux prévisions pour le trimestre, affectées par des coûts de restructuration plus élevés qu’anticipés», dit-il.
Alithya a dévoilé une perte nette de 9,2 M$ et une perte par action de 0,09 $ pour le trimestre. Jim Byrne s’attendait à ce que la perte nette atteigne 2,6 M$ et à ce que la perte par action se chiffre à 0,03 $.
«L’entreprise doit affronter des vents contraires dans le secteur bancaire canadien, ce qui a davantage affecté les résultats que ce que nous avions prévu», concède l’analyste.
Les nouveaux contrats pour le deuxième trimestre ont totalisé 109,7 M$, ce qui s’est traduit par un ratio nouveaux contrats-facturation de 0,93 pour le trimestre. La direction de l’entreprise précise que son carnet de commandes représentait à la fin du trimestre environ 16 mois de revenus.
Jim Byrne conserve malgré tout sa recommandation d’achat sur le titre d’Alithya et son cours cible sur un an de 3,75 $.
Air Canada (AC, 17,95$) : sur la route de la résilience
Air Canada (AC, 17,95$) : sur la route de la résilience
Les analystes de Marchés des capitaux CIBC ont passé une journée avec le chef de la direction financière et vice-président principal d’Air Canada, John Di Bert, et avec la responsable du développement durable et des relations avec les investisseurs Valérie Durand.
«Nous continuons d’avoir une opinion positive des perspectives à long terme d’Air Canada, surtout grâce au remboursement de la dette de l’entreprise qui donne davantage de valeur à ses actions», raconte l’analyste Kevin Chiang.
Ce dernier croit que le transporteur aérien est en train de se bâtir un modèle d’affaires plus résilient et qu’il bénéficie d’un avantage concurrentiel, étant la seule entreprise pancanadienne dans l’industrie.
À son avis, il subsiste des craintes que les consommateurs deviennent plus prudents dans leurs dépenses au Canada et aux États-Unis, ce qui pourrait affecter l’entreprise en dehors des hautes saisons. «La direction d’Air Canada soutient toutefois que la demande reste bonne pour ses services», dit-il.
L’analyste explique que la demande américaine a redémarré plus rapidement que dans d’autres régions du monde après la pandémie de COVID-19. Cela a provoqué un débalancement entre l’offre et la demande, surtout pour les voyageurs à la recherche d’une destination internationale. L’industrie américaine s’est donc remise plus rapidement de la pandémie. «Au Canada, la demande pour les vols domestiques, transfrontaliers et internationaux reste un vecteur de croissance dans le transport aérien», dit-il.
«Air Canada a profité de la reprise des vols aériens internationaux, alors que les vols domestiques ont performé à la hauteur des attentes de la direction. Le transporteur continue d’affirmer que la demande sera vigoureuse durant toute la saison hivernale», ajoute-t-il, précisant que l’offre ne suffit pas à répondre à la demande, alors que le coefficient d’occupation s’est établi en moyenne à 89,8% au troisième trimestre, un record.
L’analyste voit aussi d’un bon œil les investissements de l’entreprise dans des appareils A220 et A321XLR, qui vont à son avis permettre d’amoindrir la saisonnalité des résultats financiers.
Kevin Chiang conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Air Canada et son cours cible sur un an de 30 $.