(Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de CAE, FedEx et Lowe’s? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
CAE (CAE, 38,00$): le redécollage de 73% a devancé la reprise
Doug Taylor de Canaccord Genuity juge que le formateur de pilotes est toujours bien positionné pour le rebond du transport aérien, mais son titre a devancé la reprise qui s’annonce plus graduelle que prévu en 2022.
Au quatrième trimestre, les revenus de 894 millions de dollars ont baissé de 18%, mais ont légèrement surpassé ses attentes grâce à la vente non récurrente de 130 M$ de respirateurs au gouvernement canadien. Le bénéfice net a chuté de 52% à 0,22$ par action.
Son réseau de formation de pilotes fonctionne à 55% de sa capacité, par rapport à 50%, au trimestre antérieur.
De plus, CAE compte livrer 30 simulateurs de vols en 2022, moins que les 36 livrés en 2021.
En conséquence, l’analyste réduit les livraisons prévues de simulateurs, mais il hausse le taux d’utilisation des centres de formation.
Les revenus prévus passent ainsi de 816 à 788 millions de dollars en 2022, bien que les marges restent à 22,3%. Pour 2023, les revenus prévus baissent d’un milliard à 997 M$ tandis que les marges prévues passent à 23,2%.
La société a conclu plusieurs nouveaux contrats à long terme pour la formation de pilotes et Doug Taylor s’attend à ce que les compagnies aériennes impartissent de plus en plus l’entraînement afin d’économiser.
CAE prévoit fournir des orientations financières plus précises pour 2022 lors du dévoilement des résultats du premier trimestre en août. L’entreprise aura alors plus de données sur le taux mondial de vaccination et l’assouplissement des restrictions de voyages.
Attendue au deuxième semestre, la clôture de l’acquisition de la division de formation militaire L3H MT de L3Harris Technologies, pour un milliard de dollars américains, sera alors connue.
CAE s’est contentée de prévoir une «solide» croissance et des flux de trésoreries excédentaires élevés, bien qu’elle double ses dépenses en capital.
Une série d’acquisitions réalisées au cours des récents mois diversifie ses activités et élargit son marché potentiel à 6,2 G$ US dans le segment de l’aviation civile. L’achat de RB Group le 6 avril enrichit ses solutions numériques de gestion des équipages.
L’analyste rappelle que la société a émis un milliard de dollars d’actions, lors de deux placements réalisés en mars et en mai, pour financer l’achat de L3H MT.
Au cours actuel, l’action de CAE s’échange à un multiple de 16 fois le bénéfice d’exploitation prévu dans 12 mois alors que le nouveau cours cible de 40$ repose sur une évaluation de 14 fois, en haut de la fourchette observée avant la pandémie.
Après un décollage de 73% depuis un an, le titre intègre déjà en bonne partie la reprise. «Nous attendons d’avoir une idée plus précise du parcours de la reprise et de l’état de l’industrie après la pandémie pour justifier une évaluation plus élevée», écrit-il.
Doug Taylor recommande à ses clients de conserver le titre en attendant l’aperçu plus concret de la part de CAE pour 2022.
FedEx (FDX, 306,05$ US): de meilleures marges pour le favori de BofA Securities
FedEx (FDX, 306,05$ US): de meilleures marges pour le favori de BofA Securities
Les perspectives fournies par FedEx lors d’une conférence sur le transport sont meilleures que prévu et incitent Ken Hoexter de BofA Securities à relever son cours cible de 6% à 371$ US par action, le plus élevé de tous ses collègues.
Essentiellement, les marges d’exploitation seront de 13,3% pour le transport routier au lieu de 11,6%.
La société a aussi tracé un parcours pour porter les marges du service Express à plus de 10% dès la fin de 2021 grâce à la réorganisation majeure des activités en Europe où certains colis seront transportés par le service routier moins coûteux.
L’automatisation de certaines fonctions lui font auss gagner en efficacité tandis que la modernisation de sa flotte d’avions réduit ses coûts en carburant.
Depuis un an, le transporteur a amélioré le nombre de livraisons par heure de 21% et a diminué le coût par livraison de 12%.
En même temps la forte demande lui permet d’augmenter ses tarifs.
La demande pour le commerce en ligne reste forte même si le pic pandémique est passé tandis que les entreprises restockent leurs inventaires.
FedEx bénéficie aussi de la décision de son rival UPS (UPS, 214,35 $US) de mettre l’accent sur les prix au lieu de la croissance du volume, admet la société.
Le service FedEx Fret qui était auparavant offert à l’intérieur d’un forfait de transport de colis deviendra dorénavant un centre de profit comme les autres. Il procure 9% des revenus.
L’entreprise renouvelle plusieurs contrats à plus long terme avec ses clients qui veulent sécuriser la livraison de leurs marchandises. Les nouveaux contrats prévoient une indexation des tarifs et prévoient des surcharges si les coûts augmentaient plus vite que prévu.
Ken Hoexter de BofA Securities hausse ses prévisions pour 2021, 2022 et 2023, de 2%, de 6% et de 8% respectivement.
Son multiple d’évaluation reste inchangé à 18 fois le nouveau bénéfice prévu en 2022, de 20,65$US par action. Ce multiple est dans le haut de la fourchette historique de 12,5 à 18,5 fois.
«La société se concentre sur l’amélioration des marges et l’intégration des services routiers et Express. Le titre recèle encore du potentiel étant donné la hausse structurelle des tarifs», explique l’analyste.
Lowe’s (LOW, 190,72$ US): la rénovation n’est pas un phénomène passager
Lowe’s (LOW, 190,72$ US): la rénovation n’est pas un phénomène passager
Scot Ciccarelli, de RBC Marchés des capitaux, enjoint ses clients de ne rater la forêt à travers les arbres en ce qui concerne le détaillant de déco-rénovation Lowe’s.
La demande courante stimulée par la pandémie est robuste, mais la conjoncture favorable qui alimente les ventes de déco-rénovation devrait persister pour plusieurs années, avance-t-il.
L’analyste fait référence au déséquilibre entre l’offre et la demande, à l’appréciation des prix des maisons, aux intérêts hypothécaires abordables et à la popularité des banlieues, entre autress
Parallèlement, Lowe’s améliore son exécution interne, ce qui augmente ses marges. Elle rachète aussi activement ses actions.
Comme ce fût le cas pour son rival Home Depot (HD, 314,45 $US) le premier trimestre a bénéficié de facteurs favorables temporaires tels que les chèques de relance de Washington (qui ont ajouté 3% aux ventes par magasins comparables) et la hausse des prix de vente (qui a ajouté 4,6% aux ventes).
Les ventes comparables ont donc bondi de 25,9%, incluant le saut de 30% des ventes aux professionnels de la construction qui représentent 73% des revenus de Lowe’s.
Au premier trimestre, le bénéfice avant intérêts et impôts a ainsi grimpé de 62% à 3,2 milliards de dollars américains, mieux que les 2,7 G$ US prévus. Le bénéfice de 3,21$ US par action a presque doublé et a dépassé ses prévisions par 21%.
Malgré l’effet du boom de la réno, les ventes tiennent bon par rapport à 2019. L’analyste s’attend à ce que les ventes comparables croissent d’encore 3,4% en 2021, malgré le bond de 27% de 2020.
Plus important encore, Lowe’s améliore plusieurs aspects de son exploitation, incluant les ventes en ligne qui croissent plus rapidement que celles de Home Depot depuis cinq trimestres.
Le détaillant a aussi dépensé 250 M$ US au deuxième semestre de 2020 pour améliorer l’aménagement de ses magasins afin d’améliorer l’expérience-client et faciliter les achats.
En conséquence, les marges avant intérêts et impôts de Lowe’s atteindront la marque de 12% dès 2021, un an plus tôt que le prévoyait l’analyste.
« Cela reflète en partie à quel point le détaillant était inefficace avant que les dirigeants actuels ne donnent un coup de barre», évoque Scot Ciccarelli.
L’analyste hausse ses prévisions de bénéfices pour 2021 de 10,15 à 10,70$US par action et celles pour 2022 de 11,25 à 11,60$ US par action.
Son cours-cible passe de 234 à 240 $US, soit un multiple de 22 fois les bénéfices prévus dans 12 mois. Cette évaluation se compare à la moyenne historique de 19 fois et se justifie par le fait que les consommateurs continueront à consacrer plus de leurs dépenses à la déco-rénovation, dit-ll.
Après un bond de 65% de l’action depuis un an, le cours cible offre un gain potentiel d’encore 26%.