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À surveiller: CAE, iA et Canadian Tire

Charles Poulin|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: CAE, iA et Canadian Tire

Desjardins réduit ses prévisions en raison de la baisse des dépenses discrétionnaires, des ventes comparables difficiles à reproduire, des promotions pour les produits non essentiels ainsi que les coûts majorés de la chaîne d’approvisionnement et des systèmes informatiques. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres CAE, iA et Canadian Tire? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

CAE (CAE, 31,74$): le civil s’envole, la défense clouée au tarmac

Les résultats du troisième trimestre 2023 de CAE indiquent des revenus sous les prévisions, mais une profitabilité plus élevée que prévu. Et le moteur de croissance est l’aviation civile, évalue Canaccord Genuity.

L’analyste Matthew Lee annonce avoir une opinion très positive du secteur civil de l’entreprise québécoise parce qu’il bénéficie de vents porteurs, notamment la réouverture de la Chine, une pénurie draconienne de pilotes, particulièrement pour les jets privés, et une croissance générale du transport aérien pour les trois à cinq prochaines années.

Ces éléments porteurs lui font croire qu’ils permettront aux investisseurs d’être plus confortable avec le chemin vers le redressement du côté du secteur de la défense ainsi que la capacité de CAE de déplacer les revenus divers de ce secteur vers une marge de bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) d’au moins 10% pour l’exercice financier de 2025.

Le secteur civil poursuit son intensification. Le ratio d’utilisation mondial des avions a été de 73% (60% au troisième trimestre de 2022), ce qui a propulsé la profitabilité et démontré le redressement de la demande de l’industrie aérienne. Canaccord s’attend à ce que cette tendance se poursuive au quatrième trimestre, mais aussi en 2024.

Le secteur de la défense, lui, a connu une croissance annualisée de 6%, mais a continué d’éprouver des problèmes de main-d’œuvre et de chaîne d’approvisionnement, entraînant une marge de revenus d’exploitation de ce secteur de 5,6%. Les vents contraires qui affectent le secteur en entier, comme les problèmes budgétaires des gouvernements et un déplacement des dépenses militaires, devraient encore se faire sentir à moyen terme.

Canaccord Genuity maintient sa recommandation de conserver le titre de CAE, et augmente son cours cible de 30$ à 35 $.

 

iA Groupe financier (IAG, 83,95$): les services aux concessionnaires en décélération

iA Groupe financier (IAG, 83,95$): les services aux concessionnaires en décélération

Malgré l’annonce d’un bénéfice par action de 6% plus élevé que le consensus du marché et une révision modeste à la hausse de l’impact financier de la norme IFRS17 (à la transition, pour 2022 et pour 2023), la Banque Scotia perçoit les résultats de l’exercice financier 2022 de iA Groupe financier comme mitigés, notamment en raison de la perte de vitesse du secteur des services aux concessionnaires.

Sans aucun doute, estime l’analyste Meny Grauman, que l’entreprise sera une excellente du côté du capital excédentaire sous l’IFRS17, une norme internationale d’information financière qui a remplacé l’IFRS4 sur la comptabilisation des contrats d’assurance le 1er janvier, ce qui lui donnera une bonne puissance de feu pour poursuivre son expansion aux États-Unis.

De ce côté, précise l’analyste, la transition vers l’IFRS17 devrait augmenter la valeur aux livres d’iA de 10 M$ (comparativement à une attente préalable d’un impact presque nul), alors que sa marge de service contractuelle devrait être de 5,5 G$ (prévision préalable de plus de 5,5 G$). L’impact sur les livres devrait quant à lui être presque nul.

Il souligne toutefois que les récentes performances du secteur des services aux concessionnaires américains sont sous les attentes, ce qui soulèvera probablement le doute des investisseurs à propos de l’injection de capitaux supplémentaires dans ce segment. La Banque Scotia espère obtenir plus d’informations, lors de l’appel sur les résultats, en ce qui concerne les prévisions des ventes et des bénéfices en relation avec les problèmes d’approvisionnement et la hausse des coûts de financement.

La Banque Scotia maintient sa prévision de surperformance du titre d’iA, tout comme son cours cible de 102$.

 

 

Canadian Tire (CTC.A, 163,90$): des défis à court terme 

Canadian Tire (CTC.A, 163,90$): des défis à court terme 

Desjardins réduit ses prévisions pour le quatrième trimestre de Canadian Tire en raison des défis à court terme que l’entreprise devra naviguer.

L’analyste Chris Lee précise que la réduction vise à refléter les défis auxquels sont confrontés les consommateurs et la croissance des investissements.

Si plus de turbulences risquent d’être présentes à court terme, il s’attend à ce que Canadian Tire s’en tire bien, notamment en étant bien positionné avec son vaste assortiment de produits (produits essentiels et ses marques maison), l’analytique de données, la loyauté de sa clientèle (un nombre intéressant d’abonnés à son programme de récompenses Triangle) ainsi que ses initiatives d’efficacité d’exploitation (coûts de transport à la baisse, normalisation de la chaîne d’approvisionnement et des inventaires).

Une volatilité du titre est possible à court terme, ajoute-t-il, surtout après la forte montée de depuis le début de l’année (16%). L’analyste conserve toutefois sa vision à long terme positive.

Malgré cela, Desjardins réduit ses prévisions pour le quatrième trimestre, notamment en raison de la baisse des dépenses discrétionnaires, des ventes comparables difficiles à reproduire (augmentation de 10% à 16% des ventes en magasins comparables au quatrième trimestre de 2021 pour les trois bannières majeures), une augmentation des promotions pour les produits non essentiels ainsi que les coûts majorés de la chaîne d’approvisionnement et des systèmes informatiques. Chris Lee note également que les inventaires ont grimpé de 20% sur une base annualisée au troisième trimestre, conséquence partagée également entre l’inflation et l’inventaire en excès, surtout celui des produits printaniers et estivaux.

Desjardins réitère sa recommandation d’achat du titre et maintient son cours cible à 195$.