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À surveiller: CAE, Rogers et Cominar

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: CAE, Rogers et Cominar

Le 2 juillet, le fabricant de simulateurs pour l’aviation civile, militaire et les soins de santé CAE a finalisé l’acquisition de la division Formation militaire de L3Harris Technologies. (Photo: LesAffaires.com)

Que faire avec les titres de CAE, Rogers et Cominar? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

CAE (CAE, 38,64$) : la clôture de l’acquisition de la division Formation militaire de L3Harris Technologies arrive plus tôt que prévu.

Le 2 juillet, le fabricant de simulateurs pour l’aviation civile, militaire et les soins de santé CAE a finalisé l’acquisition de la division Formation militaire de L3Harris Technologies.

La clôture de la transaction d’une valeur de 1,05 milliard de dollars américains est survenue un trimestre plus tôt que ne le prévoyait l’analyste Doug Taylor, de Canaccord Genuity.

«La transaction permet à CAE d’augmenter sa présence aux États-Unis, puisque les actifs acquis seront intégrés au sein de la filiale CAE USA. Nous avons donc procédé à la mise à jour de nos prévisions pour refléter la contribution hâtive de L3Harris», explique M. Taylor, qui rappelle que la société croit pouvoir générer des synergies de 35 à 45 millions de dollars annuellement d’ici deux ans.

La transaction devrait aussi avoir un impact positif sur le bénéfice par action de l’entreprise d’ici un an.

L’analyste soutient que l’aviation civile et militaire devraient reprendre de la vigueur malgré l’émergence de variants de la COVID-19 . «Nous anticipons des clarifications sur les prévisions de CAE du côté de la reprise de l’industrie de l’aviation civile lors du dévoilement des résultats du premier trimestre de l’exercice 2022 de l’entreprise le mois prochain», raconte-t-il.

«Nous attendons toujours le renforcement du marché de l’aviation civile internationale. Les données montrent une reprise des voyages dans plusieurs régions du monde, mais à des niveaux qui sont loin des sommets historiques», dit-il.

Doug Taylor ne touche pas à sa recommandation de «conserver» le titre de CAE, ni à son cours cible sur un an de 40 dollars.

Il ajoute que son cours cible repose sur un ratio de 14 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) prévu des 12 prochains mois.

L’analyste prévoit un BAIIA de 824 millions de dollars et une marge bénéficiaire de 22,4% durant l’exercice 2022. Pour l’exercice 2023, l’analyste fixe ses cibles de BAIIA et de marge bénéficiaire à 997,8 millions de dollars et à 23,2% respectivement.

 

 

Rogers (RCI.B, 66,55$) : Ce que l’entreprise doit faire pour combler l’écart avec Bell et Telus

Rogers (RCI.B, 66,55$) : Ce que l’entreprise doit faire pour combler l’écart avec Bell et Telus

Le titre de Rogers se négocie à escompte par rapport à ceux de Bell et Telus depuis plus d’une décennie et l’analyste Jeff Fan, de la Banque Scotia, y va de suggestions qui permettraient à la société torontoise de combler l’écart avec ses pairs.

«Nous croyons que Rogers constitue une occasion attrayante d’investir dans l’industrie canadienne du sans-fil. Au prix actuel du titre, incluant les synergies qui découleront de l’acquisition de Shaw (en excluant les activités du sans-fil), nous estimons que Rogers se négocie à 7,4 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) des 12 prochains mois, sous la moyenne de 8 fois du ‘Top 3’», écrit M. Fan.

Ce dernier ajoute que si Rogers peut conserver les divisions Shaw Mobile et Freedom Mobile, les synergies potentielles pourraient faire grimper son cours cible de 7$ l’action.

Pour faire grimper la valeur du titre, Jeff Fan souhaite que Rogers puisse acquérir et intégrer l’ensemble des activités de Shaw. «Nous croyons que les marchés aimeraient que la transaction reçoive le feu vert des autorités, ce qui permettrait à la direction de dévoiler un plan d’intégration solide qui mettrait en lumière d’importantes synergies potentielles», dit-il.

L’analyste ajoute que les marchés ont besoin d’être convaincus que la concurrence sera moindre en téléphonie mobile du côté des services d’entrée de gamme une fois que l’acquisition de Shaw aura été finalisée. «Si Rogers doit se départir de Shaw Mobile/Freedom, les marchés sont inquiets que l’acquéreur de ces actifs soit un opérateur aguerri comme Vidéotron/Québecor», écrit M. Fan.

L’analyste croit aussi que les marchés veulent voir Rogers réduire l’écart avec Bell et Telus dans les services haut de gamme. «Nous estimons que l’entente de partage de réseaux entre Bell et Telus est le principal facteur qui explique pourquoi le titre de Rogers se négocie à escompte. Rogers fait cavalier seul pour toutes les expansions de réseaux et les acquisitions de spectres, alors que Bell et Telus continueront de partager des ressources», dit-il.

En attendant d’avoir les réponses à toutes ses questions, Jeff Fan réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Rogers et son cours cible sur un an de 80$.

 

 

Cominar (CUF.UN, 11,09$) : la CIBC initie la couverture du titre

Cominar (CUF.UN, 11,09$) : la CIBC initie la couverture du titre

Le 5 juillet, la Banque CIBC a amorcé la couverture de la fiducie de placement immobilier (FPI) Cominar avec une recommandation «neutre» et un cours cible sur un an de 11,50$.

«La pandémie a interrompu la progression du FPI dans la stabilisation de ses activités, accentuant les faiblesses de Cominar dans le commerce de détail et les immeubles à bureaux situés en banlieue», écrit l’analyste Sumayya Syed.

Cette dernière estime que les défis de l’entreprise dans ces segments sont largement compensés par les forces du portefeuille de Cominar du côté de la location de locaux industriels et gouvernementaux.

«Nous voyons beaucoup de potentiel de création de valeur dans le portefeuille de propriétés de Cominar, et le titre pourrait bénéficier d’une réduction de l’effet de levier utilisé par l’entreprise ou d’un rachat d’unités», selon Mme Syed.

Cette dernière justifie sa recommandation neutre sur le titre par des fondamentaux du marché en demi-teinte.

«Le marché de la location dans les banlieues est difficile et compte pour 60% des bureaux vides, alors que la situation est relativement stable dans les centres-villes», raconte Sumayya Syed.

«La hausse du poids des centres commerciaux (19% du revenu net d’exploitation) et des détaillants devrait tempérer la hausse des loyers, alors que nous prévoyons que le taux d’occupation de 85% devrait rester relativement stable», ajoute-t-elle.

Mme Syed précise que l’immobilier industriel est en ce moment plus en demande que les bureaux ou les locaux commerciaux, avec des loyers jusqu’à 20% inférieurs au marché. Selon elle, le secteur est en croissance de 15% à 20%, ce qui génère une hausse du revenu net d’exploitation. «Le potentiel de croissance des revenus est encore bien présent dans ce secteur», dit-elle.

L’analyste estime également que Cominar pourrait procéder à la vente d’actifs non stratégiques. À son avis, des ventes totalisant 250 à 650 millions de dollars permettraient à la société de racheter de 1% à 3% de ses unités.