Mark Petrie, de Marchés des capitaux CIBC, abaisse son cours cible sur un an sur le titre de Canada Goose malgré la publication de bons résultats financiers. (Photo: Getty images)
Que faire avec les titres de Canada Goose, Héroux-Devtek et Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canada Goose (GOOS, 26,75$): des résultats financiers solides au 4e trimestre
Le fabricant de manteaux et de vêtements Canada Goose a dévoilé de solides résultats financiers au quatrième trimestre de son exercice 2022 terminé le 3 avril. L’entreprise a également présenté de bonnes prévisions pour son exercice 2023.
«Les marges bénéficiaires devraient récupérer considérablement par rapport à leur niveau déprimé pandémique, mais rester inférieures à leur niveau prépandémique», note l’analyste Mark Petrie, de Marchés des capitaux CIBC.
Même si ce dernier considère que le potentiel de croissance à moyen et à long terme de Canada Goose est attrayant, il continue de voir des risques élevés, tant saisonniers que géographiques.
«Les résultats du quatrième trimestre ont été bons, surtout grâce aux États-Unis et au Royaume-Uni, alors que le Canada et l’Europe continentale ont souffert d’une baisse du tourisme, tandis que la Chine a été affectée par de nouveaux confinements», raconte l’analyste.
Selon lui, les manteaux d’hiver de Canada Goose sont toujours les produits les plus populaires de la société, mais les ventes de vêtements plus légers sont en bonne croissance et deviennent de plus en plus une partie vitale de son modèle d’affaires.
Mark Petrie ajoute que l’entreprise mise, dans ses prévisions pour 2023, sur une normalisation des comportements des consommateurs en Chine d’ici le troisième trimestre. «Règle générale, les prévisions de la direction de Canada Goose sont responsables. Il est probable que cela se produise, mais c’est impossible à prédire avec certitude en raison de nombreuses variables qui peuvent entrer en ligne de compte», explique-t-il.
Avant la pandémie, Canada Goose a fait état de deux années avec une marge sur le bénéfice avant intérêts et impôts (BAAII) d’environ 25%. «Nous pensons que l’entreprise présente le potentiel d’y revenir, grâce au virage des ventes directes aux consommateurs, qui présente une profitabilité plus importante (que les ventes de gros, NDLR)», dit-il.
Canada Goose devra toutefois rebâtir la productivité de ses boutiques pour y parvenir et aller chercher de nouveaux clients dans ses marchés existants.
L’analyste souligne que le titre de la société a subi une baisse de 57% au cours des six derniers mois, alors que le S&P/TSX a reculé de seulement 5,8%.
«Nous croyons que le titre commande une évaluation de son ratio cours/bénéfice de l’exercice 2023 à escompte de 21 fois, lui qui était de 28 fois». Mark Petrie réitère sa recommandation de «conserver» le titre et abaisse donc son cours cible sur un an, lui qui passe de 45 $ à 37 $.
Héroux-Devtek (HRX, 14,25$): de la place pour des fusions et acquisitions
Héroux-Devtek (HRX, 14,25$): de la place pour des fusions et acquisitions
Le fabricant de trains d’atterrissage et de pièces pour l’industrie aérospatiale Héroux-Devtek a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions pour son quatrième trimestre.
Les revenus de l’entreprise ont atteint 147,5 millions de dollars (M$), ce qui est 12% supérieur aux prévisions de l’analyste Nauman Satti, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, et 6% supérieurs au consensus des analystes.
Les résultats ont été stimulés par une croissance de 2,1% du côté de la Défense, grâce à l’obtention de contrats pour des appareils F-18, Sikorsky CH-53K et Boeing MQ25.
«Le secteur Civil a quant à lui subi un recul de 19,4% sur un an alors que la pandémie a affecté les commandes d’avions commerciaux, ce qui a été partiellement compensé par la demande pour les pièces d’avions d’affaires», note Nauman Satti.
L’analyste ajoute que la marge bénéficiaire de l’entreprise a atteint 17,6%, ce qui est supérieur à sa prévision de 16,2%, mais inférieur à celle du consensus, de 18,8%.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 22 M$ a été de 12% supérieur aux attentes de l’analyste et du consensus (+5%).
Héroux-Devtek a aussi annoncé un autre programme de rachat de jusqu’à 1,9 million d’actions, soit 5,5% des titres en circulation.
«Grâce à une saine gestion, nous croyons que l’entreprise peut croître de jusqu’à 26% durant son exercice 2023 en procédant à des acquisitions sans affecter son ratio d’endettement. De plus, comme la société génère un rendement de flux de trésorerie libres de 10%, elle pourrait rapidement réduire l’effet de levier utilisé suivant une transaction», explique Nauman Satti.
Ce dernier réitère sa recommandation d’achat sur le titre avec un cours cible sur un an de 26 $, en se basant sur un ratio valeur d’entreprise/BAIIA de 10,5 fois pour l’exercice 2023-2024. L’analyste précise que le titre se négocie actuellement à un ratio de 7,5 fois pour 2023, alors que les titres des pairs se négocient en moyenne à un ratio de 10,8 fois.
Apple (AAPL, 137,35 $ US): un titre à détenir pour traverser la tempête
Apple (AAPL, 137,35 $ US): un titre à détenir pour traverser la tempête
Avec la compression des multiples de valorisation dans le secteur des technologies de l’information et la peur d’un ralentissement de la croissance qui grimpe, le titre d’Apple a été sous pression ces derniers temps, comme ceux de tous les autres gros noms de l’industrie.
«Au cours des dernières semaines, les approvisionnements d’iPhone en provenance de la Chine ont été surprenamment résilients malgré la politique zéro COVID qui est “l’éléphant dans la pièce” pour Apple aux yeux des marchés», estime l’analyste Daniel Ives, de Wedbush Securities.
Selon lui, les confinements liés à la COVID vont avoir un impact négatif qui oscillera entre 4 et 8 milliards de dollars américains sur les revenus d’Apple pour le trimestre qui se terminera à la fin du mois de juin, d’après des prévisions émises le mois dernier par Cook’s & Co.
«En ce moment, nous pensons que la demande pour l’iPhone tient le coup mieux que prévu malgré tous les défis de chaîne d’approvisionnement qui ont plombé Apple et les autres grands noms du secteur», dit-il.
Daniel Ives prévoit que les problèmes d’approvisionnement se poursuivront durant les trimestres de septembre et de décembre, avec la sortie anticipée de l’iPhone 14.
«Avec un milliard d’iPhone et 1,8 milliard d’appareils iOS activés, Apple conserve un avantage concurrentiel unique par rapport aux autres entreprises technologiques. Le cycle de renouvellement de l’iPhone est sous-estimé par les investisseurs. À notre avis, 240 millions d’iPhone n’ont pas été renouvelés depuis au moins trois ans et demi. Il s’agit d’une donnée importante pour la croissance d’Apple au cours des 12 à 18 prochains mois alors que l’iPhone 14 devrait être dévoilé en septembre», soutient l’analyste.
Daniel Ives prévoit aussi que les revenus provenant des services aux entreprises atteindront 80 milliards de dollars d’ici la fin de l’année et continueront de progresser à un rythme supérieur à 10% jusqu’à la fin de 2023.
«Alors que la peur s’empare des marchés boursiers et affecte les titres technologiques, Apple reste notre entreprise favorite dans le secteur», dit-il.
Daniel Ives réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Apple et son cours cible sur un an de 200 $ US.