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À surveiller: Canada Goose, Lightspeed et TFI International

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

Que faire avec les titres de Canada Goose, Lightspeed et TFI International? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Canada Goose, Lightspeed et TFI International? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Canada Goose (GOOS, 40,59$): le choc du coronavirus passera

Le fabricant des parkas de luxe est frappé de plein fouet par le coronavirus à court terme, mais une fois le choc passé, la marque devrait retrouver sa trajectoire de croissance, croit toujours Kate Fitzsimons, de RBC Marchés des capitaux.

Canada Goose aurait renouvelé ses objectifs de croissance annuelle de plus de 20% des revenus et de plus 25% des bénéfices, sans l’éclosion du coronavirus, ont laissé entendre les dirigeants à l’analyste.

«Puisque les consommateurs chinois représentent environ 40% de ses affaires, la chute du tourisme chinois en Amérique et en Europe frappe les résultats en plus de la disparition des ventes directes en Chine», explique Mme Fitzsimons.

Étant donné l’importance accrue du quatrième trimestre dans les résultats annuels, la marge brute baissera de 140 points de pourcentage tandis que le bénéfice trimestriel sera amputé de 0,07 à 0,11$ par action, estime l’analyste.

Heureusement, le marché américain offre encore de la croissance grâce à l’élargissement de la gamme de produits.

La marque n’a pas perdu son cachet comme en témoignent les revenus à la hausse de 100% des revenus en Asie au troisième trimestre.

Elle rappelle que lors de l’épidémie SRAS en 2003, la demande s’est rétablie assez rapidement pour les produits de luxe. Les consommateurs chinois représentent toutefois une plus forte proportion (35%) des ventes du créneau de luxe dans le monde par rapport à l’époque (5%), nuance l’analyste.

À long terme, les leviers de croissance de Canada Goose restent intacts, incluant l’ouverture de ses propres magasins, les ventes en ligne directes aux consommateurs, le lancement de nouvelles collections et l’expansion en Chine.

Elle réduit ses prévisions de bénéfices de 1,70 à 1,36$ par action pour 2020 et de 2,12$ à 1,54$ pour 2021.

Son cours cible diminue de 62 à 50$, soit un multiple de 32 fois le nouveau bénéfice projeté en 2021.

L’action du fabricant a plongé de moitié par rapport à son sommet annuel, mais le titre reste à la hausse de 138% par rapport à son entrée en Bourse en mars 2017.

 

Lightspeed POS (LSPD, 38,38$): une nouvelle stratégie pour raviver la croissance interne

Lightspeed POS (LSPD, 38,38$): une nouvelle stratégie pour raviver la croissance interne

Le fournisseur de solutions de commerce électronique a laissé les investisseurs sur leur faim au troisième trimestre avec des résultats conformes aux attentes et aucun rehaussement des perspectives.

Son action a été malmenée en Bourse accusant une chute de 17,6% en deux séances, avant de regagner 3,5% le 10 février.

Le titre a perdu 23% depuis le sommet du mois d’août 2019, mais son cours est encore le double du prix de 16$ à son entrée en Bourse il y a presque un an.

Pour Daniel Chan, de TD Valeurs mobilières, le recul du titre offre une occasion de l’acheter avant que la nouvelle stratégie pour accélérer sa croissance interne ne donne des résultats.

En même temps, il n’est pas surpris du mauvais traitement réservé au titre puisqu’il avait grimpé de 38% depuis le dévoilement des résultats du deuxième trimestre en novembre.

Lightspeed veut accroître l’adoption de son module de paiements intégré au-delà du seuil actuel de 50% des nouveaux clients.

Pour y arriver, la société inclut ce module dans tous ses forfaits et augmente les frais annuels pour les clients qui choisissent de ne pas l’inclure dans leurs solutions, explique M. Chan.

À titre d’incitatif, Lightspeed offre aussi aux marchands d’étaler les paiements de leur forfait sur une base mensuelle, ce qui plaira aux restaurants et petits commerces attentifs à leurs fonds de roulement, explique M. Chan.

«Cette stratégie est beaucoup plus fonceuse et devrait faire grimper le taux d’adoption. En contrepartie, les flux de trésorerie de Lightspeed s’en ressentiront, mais avec une encaisse de 127 millions de dollars (et aucune dette), nous ne croyons pas que ce manque à gagner (de 2M$ au troisième trimestre) nuira à son exploitation», fait-il valoir.

M. Chan voit aussi d’un bon œil l’ajout d’un deuxième processeur de paiements, Stripe, dont les modems et les fonctionnalités facilitent le processus.

«La nouvelle stratégie propulsera l’adoption du module de paiement intégré, accélérera la croissance des revenus (sans les acquisitions) et devait améliorer le levier de rentabilité», entrevoit l’analyste.

En même temps, Lightspeed élargit son marché au secteur de l’hôtellerie et à l’extérieur de l’Amérique du Nord.

L’intégration des acquisitions de Chronogolf et de iKentoo progresse bien aussi tandis que la percée en Allemagne avec l’acquisition de Gastrofix est prometteuse, indique-t-il.

Tous ces achats offrent des occasions de ventes croisées susceptibles d’augmenter les revenus mensuels en greffant plus de modules à l’offre, croit l’analyste.

Son modèle prévoit une perte de 0,20$ par action en 2021 et d’encore 0,07 $ par action en 2022.

M. Chan réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 53$.

Au cours actuel, l’action de Lightspeed s’échange à un multiple de 13,5 fois les revenus attendus dans 12 mois. C’est moins que la moyenne de 15,2 fois pour ses semblables en Bourse, incluant le chouchou ontarien Shopify (SHOP, 654,71$) qui se négocie à un riche multiple de 27 fois ses revenus.

Le multiple moyen est de 11,9 fois pour les fournisseurs de logiciels en tant que services.

 

TFI (TFII, 44,03$): le camionneur se prépare à un gros achat après son entrée à la Bourse de New York

TFI (TFII, 44,03$): le camionneur se prépare à un gros achat après son entrée à la Bourse de New York

L’ex-Transforce fera sous peu ses premiers pas à la Bourse de New York, par le truchement d’une émission d’actions de 195 à 225 millions de dollars américains, réalisant ainsi un vieux rêve du PDG Alain Bédard qui y voit une façon de mettre en valeur l’entreprise.

Bien que les nouvelles actions émises diminueront le bénéfice de 0,44$ par action en 2020, Benoit Poirier, de Desjardins Valeurs mobilières, fait miroiter la possibilité que TFI s’appuie sur un bilan moins endetté pour boucler une acquisition majeure.

L’analyste entrevoit trois possibilités: un achat dans le camionnage spécialisé ou la livraison du «dernier mille» aux États-Unis ou encore dans le transport de lots brisés au Canada.

TFI peut envisager une acquisition d’un milliard de dollars, sans faire passer son endettement à plus de 3,5 fois le bénéfice d’exploitation, estime-t-il.

Par ailleurs, les résultats annuels de 2019 démontrent que le camionneur se défend bien dans une conjoncture difficile grâce au contrôle des coûts, à l’optimisation du réseau et à la rationalisation des contrats moins rentables.

Les flux de trésorerie annuels de 463 M$, en particulier, ont surpassé les objectifs fixés à 450-450M$.

La feuille de route de TFI, en tant qu’exploitant et acquéreur efficace (comme l’indique le rendement du capital investi de 22,7% en 2019) devrait convaincre les investisseurs que la société sait déployer efficacement son capital pour générer de la valeur, fait valoir M. Poirier.

«Nous recommandons que les investisseurs achètent des actions en prévision d’une transaction potentielle majeure que le camionneur évoque depuis un moment», dit-il.

Malgré la dilution de 10% de l’émission d’actions additionnelles, M. Poirier maintient son cours cible de 59$ qui repose désormais sur les prévisions de bénéfice 3,88$ par action pour 2021.