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À surveiller : Canadian Western Bank, Cominar et Freshii

Stéphane Rolland|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres de Canadian Western Bank, Cominar et Freshii?

Que faire avec les titres de Canadian Western Bank, Cominar et Freshii? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Canadian Western Bank (CWB., 29,33$) : deux analystes, deux points de vue différents

Ces deux analystes ne s’entendent pas s’il faut se montrer plus optimiste ou plus prudent quant aux perspectives de la banque régionale d’Edmonton. Alors que BMO Marchés des capitaux bonifie sa recommandation en raison du faible prix de l’action, RBC Marchés des capitaux passe sur les lignes de côté en raison de ses prévisions moins favorables pour 2019. 

Au premier trimestre 2019 (terminé à la fin janvier), la Canadian Western Bank a dévoilé un bénéfice par action de 0,80$, un peu en avant du consensus de 0,79$.

Après la publication des résultats, Sohrab Movahedi, de BMO Marchés des capitaux, fait passer sa recommandation de «performance de secteur» à «surperformance ». La cible est à 34$.

Le profil risque/potentiel est favorable, croit l’analyste. L’action s’échange à près d’une fois la valeur comptable par action estimée pour 2019. Ceci alors que le rendement des capitaux propres est d’entre 11% à 12% et que les capitaux propres atteignent 9,1%. 

Pour sa part, Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, prend le chemin inverse. Il fait passer sa recommandation de «surperformance» à «performance de secteur». La cible est abaissée de 38$ à 32$.

M. Mihelic prévoit que la banque régionale dévoilera une croissance de son bénéfice par action de 0,5%, comparativement à sa prévision de 4,2% pour les grandes banques canadiennes qu’il suit. «Même si nous anticipons une forte croissance des revenus et des prêts de l’ordre de 8%, cela sera contrebalancé par des dépenses plus élevées en progression d’environ 8%.»

Il craint que les prévisions pour pertes ne soient aussi pas prudentes que celles des autres banques. Si l’économie s’affaiblit, le risque de crédit pourrait augmenter plus grandement pour CWB. Il ajoute que l’institution financière est moins diversifiée. Sa plus grande exposition à l’Alberta la rend plus sensible aux variations des prix de l’énergie.

À 9,7 fois la prévision 2019 du ratio cours/bénéfice, la prime historique sur le titre est 8% moins élevée. «Nous pensons que cette situation perdurera tant que les perspectives économiques ne deviendront pas plus favorables et que la pression sur le financement ne s’allégera pas.

Cominar (CUF.UN., 11,69$): Quand on se compare, on se console

Matt Kornack, de Financière Banque Nationale, trouve curieux de voir à quel point le marché est pessimiste au sujet de Cominar, même si la société de Québec a dévoilé des résultats «un brin» décevants.

«Il est clair que le marché n’est pas prêt à donner le bénéfice du doute à Cominar, commente l’analyste. Pourtant, d’autres fonds immobiliers ayant dévoilé des résultats similaires se sont appréciés. Ce qui est le plus curieux, c’est que ces entreprises ont déjà des multiples élevés qui laissaient entendre que la croissance serait beaucoup plus forte. Dans le cas de Cominar, les multiples ne laissent entrevoir que peu de croissance.»

Au quatrième trimestre, les flux de trésorerie liés à l’exploitation par action s’établissent à 0,28$, comparativement à 0,34$ à la même période l’an dernier. Le consensus des analystes anticipait 0,30$ avant la publication des résultats.

Dans l’ensemble, le taux d’occupation est supérieur à ce à quoi M. Kormack se serait attendu. Par contre, la croissance des revenus nets d’exploitation par propriété comparable était sous ses prévisions, à un rythme de 1,1% tandis qu’il anticipait une progression d’entre 2% et 3%.

Il souligne que la bonne performance des revenus nets comparables dans les immeubles de bureaux (4,1%) et les bâtiments industriels (1,2%) a été contrebalancée par la location dans le secteur du commerce de détail (-2,2%).

M. Kornack réitère sa recommandation «surperformance». «Nous sommes toujours acheteurs du titre en raison de l’amélioration des fondamentaux et de la vigueur de l’économie au Québec», ajoute-t-il.

La cible est à 15$.

Freshii (FRII., 2,29$) : Une aubaine que laisse passer la CIBC

Il reste encore beaucoup à faire pour redresser la barre, croit John Zamparo, de CIBC Marchés mondiaux. En apparence, l’évaluation est attrayante, mais le pari est encore trop risqué, juge l’analyste, qui maintient sa recommandation «sousperformance». 

Les résultats du quatrième trimestre affichent des signes inquiétants, rapporte M. Zamparo. Il cite la baisse des ventes comparables, une donnée clé pour mesurer la croissance interne d’un détaillant, le nombre de fermetures qui augmente et le déclin de la moyenne des ventes par restaurant.

Freshii est plus fragilisé par la baisse de la moyenne des ventes par restaurant, poursuit l’analyste. Son modèle d’entreprise est basé sur un volume bas, explique-t-il. Pour cette raison, il n’a pas autant de marges de manœuvre que les autres chaînes de restaurants qui peuvent enregistrer le double, «ou plus», de vente par établissement, ajoute-t-il.

La direction s’est engagée à réaliser des investissements «plus que bienvenu» dans la technologie et le marketing, poursuit l’analyste. Cependant, des risques d’exécution demeurent», prévient-il.

En apparence, l’action paraît peu dispendieuse à 5,6 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), d’autant plus que l’encaisse représente près de 1$ par action. «Ça a l’air attrayant, mais avec un rendement des flux de trésorerie de 4,1% en 2019 et avec le risque que représente le déclin des ventes, il reste encore des risques de baisse du titre.»

La cible est à 2$.