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À surveiller: Canadien National, Marché Goodfood et Shopify

Denis Lalonde|Publié le 12 avril 2022

À surveiller: Canadien National, Marché Goodfood et Shopify

Le CN a connu un début d'année difficile, selon l'analyste Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de CI Financial, Maple Leaf Foods et Northland Power? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Canadien National (CNR.TO, 157,65 $): un début d’année 2022 difficile, mais…

L’analyste Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, réduit sa prévision de bénéfice par action du transporteur ferroviaire de marchandises Canadien National (CN) pour le premier trimestre de l’exercice 2022 de 7%, après ce qu’il qualifie de «début d’année difficile».

Toutefois, malgré les pépins qui sont survenus ces derniers mois, l’analyste demeure positif envers le titre de l’entreprise à plus long terme, à condition que la nouvelle PDG du transporteur, Tracy Robinson, arrive à articuler un plan crédible pour restaurer la position de leader du CN dans son industrie.

«Le 2 mars, nous avons réduit notre prévision de bénéfice par action du premier trimestre de 1,50 $ à 1,43 $ pour refléter des volumes de transport en baisse, des conditions météo difficiles et une hausse des coûts en carburant. Même si les volumes du mois de mars sont légèrement meilleurs que prévu, les coûts en carburant ont poursuivi leur ascension, accentuant les défis opérationnels que le CN doit affronter», estime l’analyste. C’est pourquoi il abaisse de nouveau sa prévision de bénéfice par action pour la période, qui passe de 1,43 $ à 1,32 $.

Selon Fadi Chamoun, les prévisions de l’entreprise misant sur une croissance de 20% du bénéfice par action en 2022 et l’atteinte d’une marge bénéficiaire de 57% durant l’exercice sont menacées en raison de ce début d’année difficile. «Avec l’incertitude entourant la demande liée à la production de grains d’ici l’automne, nous croyons que ces prévisions seront revues à la baisse au moment du dévoilement des résultats financiers du premier trimestre», écrit-il.

L’analyste rappelle qu’en septembre dernier, il avait publié une note montrant que le CN pourrait grandement améliorer ses flux de trésorerie et le rendement sur le capital investi en mettant davantage l’accent sur la qualité des revenus et sur des mesures d’exploitation ferroviaire précise. À son avis, de telles mesures permettraient au CN de faire grimper son bénéfice par action de 9 $ à 10 $.

L’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre du CN et son cours cible sur un an de 170 $.

 

Marché Goodfood (FOOD.TO, 3,08$): l’analyste de RBC abaisse son cours cible sur un an

Marché Goodfood (FOOD.TO, 3,08$): l’analyste de RBC abaisse son cours cible sur un an

L’entreprise de repas prêts à cuisiner Marché Goodfood dévoilera ses résultats financiers du second trimestre de son exercice 2022 ce jeudi avant l’ouverture des marchés.

L’analyste Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, s’attend à ce que les confinements qui se sont étalés de la fin du mois de décembre à février dernier aident à freiner l’érosion des revenus de la société.

Il anticipe malgré tout que les revenus reculeront de 10% par rapport à ceux du trimestre correspondant de l’exercice précédent, pour atteindre 91 millions de dollars (M$). Un tel résultat constituerait toutefois une augmentation de 17% par rapport aux revenus de 77,8 M$ dévoilés au premier trimestre de l’exercice 2022, terminé le 4 décembre dernier.

L’analyste prévoit que le bénéfice net avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) du deuxième trimestre s’améliorera tout en restant négatif pour atteindre -9,1 M$, alors qu’il était de -14,6 M$ au premier trimestre. Le consensus des analystes est un peu plus pessimiste à -12,7 M$.

Paul Treiber croit que la perte par action ajustée sera de 19 cents, alors que le consensus estime qu’elle atteindra 21 cents.

«Les récentes données montrent que les dépenses dans les restaurants ont ralenti alors que les téléchargements d’applications dans le prêt-à-cuisiner ont augmenté, ce qui est probablement le résultat des confinements liés au variant Omicron. Pour la période de trois mois terminée en février, les téléchargements ont grimpé de 21% par rapport au trimestre précédent chez HelloFresh, de 58% chez Chefs Plate et de 80% chez GoodFood», illustre-t-il.

Malgré tout, Paul Treiber estime que le nombre d’utilisateurs actifs de GoodFood déclinera de 11% sur un an à 273 000 au second trimestre, performance similaire au recul de 12% enregistré trois mois plus tôt. Selon lui, ce phénomène s’explique par le désabonnement de nombreux clients qui avaient adopté le prêt-à-cuisiner au sommet de la pandémie.

L’analyste s’inquiète toutefois de l’ampleur des investissements nécessaires au lancement de produits d’épicerie et prévoit des flux de trésorerie négatifs de 16 M$ durant le second trimestre.

En conséquence, l’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre de GoodFood, mais abaisse son cours cible sur un an lui qui passe de 3,75 $ à 3 $ pour refléter une contraction des multiples dans l’industrie du prêt-à-cuisiner.

Il soutient que le titre de GoodFood se négocie à une valeur de 0,7 fois le ratio valeur d’entreprise des 12 prochains mois/revenus, alors que la moyenne des entreprises du secteur est de 0,4 fois.

Il ajoute que le titre de la société restera déprimé tant et aussi longtemps que les investisseurs ignoreront dans quelle mesure les investissements massifs dans le lancement de produits d’épicerie seront soutenables et à quel moment les flux de trésorerie reviendront au point d’équilibre.

 

Shopify (SHOP.TO, 784,60 $) : fractionnement des actions en vue

Shopify (SHOP.TO, 784,60 $) : fractionnement des actions en vue

L’entreprise de commerce électronique Shopify a annoncé qu’elle allait fractionner ses actions de catégorie A et B à raison d’une pour 10. Si le plan est approuvé le 7 juin lors de l’assemblée annuelle des actionnaires, le fractionnement aura lieu le 22 juin.

Une fois la procédure finalisée, le PDG de l’entreprise, Tobi Lütke, renoncera à ses droits sur certains titres de catégorie B (à droits de vote multiples) et recevra en retour une «part de fondateur» à laquelle sera rattaché un nombre variable de votes. Cette part de fondateur pourra lui être retirée à certaines conditions, entre autres s’il quitte son poste de haut dirigeant, de membre du conseil d’administration ou de consultant auprès de l’entreprise.

Une fois cette procédure finalisée, le PDG de la société devrait contrôler 40% de tous les droits de vote.

La société Klister Credit Corp, propriété de John H. Philips, entend également convertir ses actions de catérogie B en actions de catégorie A.

«Une fois la nouvelle structure adoptée, les propriétaires d’actions de catégorie A détiendront 59% de tous les votes de Shopify, par rapport à 49% auparavant. Nous croyons que ces changements seront positifs pour les actionnaires et amélioreront la liquidité du titre», soutient l’analyste Martin Toner, d’ATB Marchés des capitaux.

Ce dernier précise que même si la restructuration de l’actionnariat ne modifie pas la capitalisation boursière de Shopify, la valeur du titre sera inférieure à 100 $ après le fractionnement, ce qui le rendra plus accessible pour les investisseurs individuels.

L’analyste s’attend à ce que le taux de croissance annuel composé des revenus de Shopify soit de 25,3% d’ici 2032 et il juge que la valeur actuelle de l’action sous-estime grandement l’entreprise. Il ajoute que les mesures annoncées ne modifient pas le score ESG (environnemental, social et de gouvernance) de la société de commerce électronique.

Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 1800 $.