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À surveiller: Canadien Pacifique, Alithya et Nike

Charles Poulin|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Canadien Pacifique, Alithya et Nike

La toile géographique du nouveau réseau du CP sera beaucoup plus étendue et offrira un meilleur couplage entre l’origine et la destination des marchandises et des marchés clés. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Canadien Pacifique, Alithya et Nike? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

Canadien Pacifique (CP, 101,62$): une transaction potentiellement transformatrice

L’acquisition de Kansas City Southern (KCS) par le Canadien Pacifique (CP) a le potentiel de transformer le paysage ferroviaire nord-américain, estime ATB Marchés des capitaux.

La transaction de 31 G$ US, conclue en décembre 2021, est actuellement en processus d’approbation devant le US Surface Transportation Board, rappelle l’analyste Chris Murray. Il perçoit cette acquisition comme ayant un potentiel transformateur pour l’entreprise parce qu’elle établirait les bases du premier transporteur ferroviaire avec un réseau qui couvrirait le Canada, les États-Unis et le Mexique, tout en permettrait autant au CP qu’à KCS de profiter d’économies d’échelle et de densification de leurs rails.

Présentement, le point de chute des deux réseaux est à Kansas City, et aucun des deux ne se superpose à l’autre. La toile géographique du nouveau réseau sera beaucoup plus étendue et offrira un meilleur couplage entre l’origine et la destination des marchandises et des marchés clés.

ATB s’attend à ce que la transaction soit approuvée au premier trimestre de 2023, compte tenu la complémentarité des deux réseaux et l’impact environnemental positif dû à la conversion possible de volumes par camion à volumes par train.

La direction estime par ailleurs que l’acquisition devrait dégager pour 1 milliard de dollars de synergies au cours des trois premières années. Chris Murray croit qu’il s’agit là de prévisions plutôt conservatrices et voit un bon potentiel à long terme notamment grâce à l’ampleur de la vente croisée entre les deux entités, surtout en termes de volumes intermodaux, de capacités de gestion ainsi qu’avec la réalité économique sous-jacente du secteur ferroviaire, qui devrait servir de point d’ancrage à la création de valeur à long terme.

ATB démarre son suivi du CP avec un cours cible de 120 $ et une prévision de surperformance du titre face à aux entreprises de son secteur d’activité.

 

 

Alithya (ALYA-T, 2,10$): objectifs ambitieux, futur prometteur

Alithya (ALYA-T, 2,10$): objectifs ambitieux, futur prometteur

La Banque Scotia considère qu’Alithya est l’une des entreprises de services informatiques en émergence de l’Amérique du Nord, avec un robuste potentiel de croissance et menée par une forte équipe de direction.

L’institution financière, qui amorce sa couverture du titre, rappelle qu’Alithya a présenté une forte croissance organique et de ses acquisitions, parfois transformationnelles, au cours des dernières années. L’analyste Divya S. Goyal s’attend à ce que l’entreprise réalise des synergies reliées aux acquisitions plutôt robustes, tout en augmentant son offre. L’entreprise québécoise a une présence de plus en plus étendue sur le globe, ce qui lui a permis de devenir un des fournisseurs de services privilégiés de Microsoft et d’Oracle, notamment dans les secteurs de l’assurance, de la santé et de l’énergie.

L’analyste soutient que si l’équipe de direction a procédé à l’exécution consciencieuse du plan de croissance, elle est un peu sous les attentes en termes de profitabilité, une conséquence d’un flux de trésorerie négatif, lorsque comparé aux autres entreprises similaires que la Scotia couvre.

Par contre, Divya S. Goyal souligne que la profitabilité a grimpé d’un cran au cours des dernières années, le retour sur capitaux investis passant d’environ 2% pour l’exercice financier 2019 à environ 4% pour celui de 2022. Ce chiffre pourrait encore monter. L’estimation qu’en fait la Scotia est d’une hausse de 600 points de base pour l’année fiscale 2024.

L’analyste croit que la direction devrait concentrer ses efforts à hausser sa profitabilité globale à travers les synergies de ses acquisitions tout en gérant ses coûts de base en augmentant le nombre d’employés et ses sous-traitants.

L’entreprise s’efforce aussi de diminuer son levier net, dont le ratio était, au deuxième trimestre de 2023, de 5,4 fois. En tenant compte de paiements de dettes à venir, la Scotia s’attend à ce que le ratio baisse à 2,4 fois d’ici la fin de l’exercice financier 2024.

La Scotia amorce sa couverture du titre avec un cours cible de 3 $.

 

 

Nike (NKE, 103,21$ US): un cadeau avant Noël 

Nike (NKE, 103,21$ US): un cadeau avant Noël 

Le bilan du deuxième trimestre s’est avéré être un cadeau avant Noël pour Nike, avec une accumulation de bonnes nouvelles.

RBC Marchés des capitaux indique que le deuxième trimestre de 2023 confirme l’erre d’allée de l’équipementier sportif américain, que la direction maîtrise les vents contraires annoncés et que les résultats devraient être bien perçus par le marché.

Parmi les surprises positives, remarque l’analyste Piral Dadhania, on retrouve une croissance des revenus en avance sur les prévisions (partout sauf en Chine) et des marges brutes moins à la baisse que prévu. Les inventaires chinois sont propres et les affaires semblent s’être stabilisées, ce qui place Nike dans une position avantageuse comparativement à ses compétiteurs.

La direction de Nike a indiqué, lors de la téléconférence des résultats du deuxième trimestre, que la demande était forte dans tous les secteurs et toutes les régions. La réduction de l’inventaire nord-américain est en cours, et le marché chinois gagne du terrain. Des augmentations de prix d’environ 5% ont également été mises en place au deuxième trimestre.

Les ventes de 13,32 G$ US sont en croissance de 17% et 6% de plus que le consensus du marché. La marge brute s’est arrêtée à 42,9%, encore une fois en avance du consensus de 70 points de base. Le bénéfice par action a été de 0,95$, soit 30% au-delà des attentes.

Seul point négatif mentionné par la RBC, le rythme de réduction de l’inventaire mondial est moins rapide que prévu.

La RBC revoit à la hausse de 7% sa prévision de bénéfice par action pour l’exercice financier 2023 ainsi que le cours cible, qu’elle augmente de 24% à 127 $ US.