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À surveiller: Canadien Pacifique, Cargojet et Rogers

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Canadien Pacifique, Cargojet et Rogers

La direction du CP prévoit une deuxième moitié d'année robuste. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Canadien Pacifique, Cargojet et Rogers Communications? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Canadien Pacifique (CP, 99,54 $): un analyste relève son cours cible… sous la valeur du titre

Le transporteur ferroviaire Canadien Pacifique a dévoilé des résultats mitigés au second trimestre avec des revenus de 2,2 milliards de dollars (G$), en hausse de 7% sur un an, et un bénéfice par action de 0,82 $.

Le consensus des analystes tablait quant à lui sur des revenus de 2,16 G$ et sur un bénéfice par action de 0,92 $. En excluant les effets de l’acquisition de la société américaine Kansas City Southern, le CP soutient que son bénéfice par action aurait atteint 0,95 $, en baisse de 8% sur un an.

Le ratio d’exploitation ajusté a quant à lui atteint 59,7%, alors que l’analyste de la Financière Banque Nationale, Cameron Doerksen anticipait un ratio de 60%.

«Alors que les tonnes-milles commerciales (TMC) ont reculé de 2% sur un an au second trimestre, nous notons qu’elles ont progressé de 11,3% jusqu’à présent au troisième trimestre, portées par le transport de potasse (+57,5%) et par le transport intermodal (+35,6%). Le CP prévoit toujours une croissance supérieure à 10% de ses TMC en deuxième moitié d’année grâce à des récoltes de céréales plus élevées qu’à la normale et au gain de nouveaux contrats», raconte l’analyste.

Les TMC mesurent le poids et la distance des marchandises transportées.

Cameron Doerksen continue d’avoir une opinion positive quant aux perspectives de croissance à long terme du CP, en particulier grâce aux synergies qui suivront la conclusion de l’acquisition de Kansas City Southern (KCS). Par contre, il souligne que le titre se négocie actuellement à 20,8 fois ses bénéfices prévus en 2023 (en incluant les résultats de KCS), ce qui n’est pas particulièrement attirant à son avis, considérant que les transporteurs ferroviaires américains ont en moyenne un ratio de 16,6 fois.

«Malgré tout, nous pensons que l’acquisition de KSC se fera avec des concessions minimales et nous augmentons notre ratio cours/bénéfice de 20 fois à 21 fois», explique l’analyste, qui conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre du CP, mais qui relève son cours cible sur un an de 5 $, lui qui passe de 93 $ à 98 $.

Le titre du CP a terminé la séance de jeudi au-dessus de cette cible relevée, à 99,54 $.

 

Cargojet (CJT, 139,00$): de bons résultats, mais un analyste abaisse son cours cible sur un an

Cargojet (CJT, 139,00$): de bons résultats, mais un analyste abaisse son cours cible sur un an

L’entreprise de transport de marchandises par avion Cargojet a publié des résultats robustes au second trimestre, grâce entre autres à la hausse de la demande pour les appareils dédiés à certains de ses clients. Cela n’empêche pas Nick Corcoran, d’Acumen Capital, d’abaisser son cours cible sur un an sur le titre de la société.

Pour le trimestre terminé le 30 juin, Cargojet a fait état de revenus de 246,6 millions de dollars (M$), en hausse de 43,3% sur un an, ce qui s’est avéré supérieur au consensus des analystes de 232 M$. Nick Corcoran était plus pessimiste avec une prévision de 219,9 M$.

Le secteur des avions dédiés a particulièrement retenu l’attention, avec des revenus de 60,4 M$, en hausse de 62,4% sur un an.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté s’est établi à 81,1 M$, en hausse de 20,3% sur un an, pratiquement conforme aux prévisions de 79,9 M$, alors que Nick Corcoran anticipait une performance de 81,8 M$.

Toutefois, le bénéfice par action ajusté est ressorti à 1,51 $, ce qui s’est avéré inférieur aux prévisions. Le consensus des analystes attendait 1,65 $ (1,53 $ pour Nick Corcoran).

«La hausse du prix du carburant a affecté les marges bénéficiaires durant le trimestre», explique l’analyste.

Il ajoute que la direction de l’entreprise a précisé, en conférence téléphonique, que d’autres défis avaient émergé ces derniers temps, comme l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les risques de récession. «L’entreprise confirme que tous ces facteurs ont affecté l’appétit des ménages pour les achats en ligne», dit-il.

Nick Corcoran soutient que malgré tous ces vents contraires, Cargojet restait bien positionnée comme meneuse dans l’industrie du transport aérien de marchandises et que le développement de relations avec des entreprises de transport de colis à l’international allait permettre à la société de générer une croissance de ses revenus à long terme et lui donner les capitaux nécessaires pour grossir sa flotte d’appareils.

Il conserve sa recommandation d’achat sur le titre, mais réduit son cours cible sur un an à 240 $, lui qui était de 295 $. La raison derrière cette révision est que Nick Corcoran a choisi la prudence en évaluant le titre à un ratio valeur d’entreprise/BAIIA des 12 prochains mois de 15 fois, alors qu’il était à 18 fois auparavant.

 

Rogers Communications (RCI.B, 60,16 $): une base solide qui vient apaiser les craintes des effets de la panne majeure

Rogers Communications (RCI.B, 60,16 $): une base solide qui vient apaiser les craintes des effets de la panne majeure

Le géant canadien des télécommunications Rogers a dévoilé, au second trimestre, des revenus et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) respectivement 2% et 3% au-dessus du consensus des analystes.

«L’entreprise voit de solides bases dans le marché actuel, avec la téléphonie mobile qui mène le bal grâce à une remontée des frais d’itinérance, à une reprise de l’immigration et à la réouverture des boutiques physiques», rapporte l’analyste Stephanie Price, de Marchés des capitaux CIBC.

Cette dernière rappelle que la panne majeure du 8 juillet aura un impact négatif de 150 millions de dollars sur les résultats financiers du troisième trimestre de Rogers, ce qui n’a pas empêché la direction de la société de réitérer ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice 2022.

«Nous continuons de voir le titre de Rogers comme étant attrayant, puisqu’il se négocie à un escompte de 80 points de base par rapport aux deux autres titres du “Big 3’ (BCE et Telus, NDLR)», dit-elle, ajoutant qu’une éventuelle conclusion de l’acquisition de Shaw Communications recèlerait un potentiel de croissance pour l’entreprise.

Rogers a dévoilé des revenus de 3,87 milliards de dollars (G$) au second trimestre, alors que les analystes anticipaient en moyenne une performance de 3,8 G$. Le BAIIA s’est établi à 1,59 G$, alors que les attentes étaient de 1,54 G$, alors que la marge brute a atteint 41,2%, 60 points de pourcentage au-dessus des attentes.

Le bénéfice par action ajusté de 0,86 $ a aussi dépassé les attentes de 0,84 $.

L’entreprise soutient que les résultats meilleurs que prévu sont surtout attribuables à la bonne performance de ses divisions Rogers sans-fil et Rogers sports et médias.

Du côté de la téléphonie mobile, le revenu mensuel moyen par utilisateur, un chiffre clé dans l’industrie, a atteint 58,83 $, en hausse de 6% sur un an, et 2% au-dessus de la cible de Stephanie Price.

«Même si nous anticipons des désabonnements supplémentaires après la panne du 8 juillet, Rogers devrait bénéficier d’une rentrée scolaire très occupée dès le début du mois d’août, avec une hausse des arrivées d’étudiants étrangers», dit-elle.

Peu de détails ont été fournis quant à l’acquisition de Shaw, sinon que la date limite pour conclure la transaction a été repoussée au 31 décembre.

Stephanie Price conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Rogers, et son cours cible sur 12 à 18 mois de 77 $.