À surveiller: Canadien Pacifique Kansas City, Corus et BCE
Dominique Talbot|Mis à jour le 19 septembre 2024Les analystes de RBC Marchés des capitaux sont repartis ravis de leur visite effectuée cette semaine des installations du Canadien Pacifique Kansas City à Wylie, au Texas. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Canadien Pacifique Kansas City, Corus et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Canadien Pacifique Kansas City (CP: 117,79$): des débuts prometteurs au Texas
Les analystes de RBC Marchés des capitaux sont repartis ravis de leur visite effectuée cette semaine des installations du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) à Wylie, dans l’État américain du Texas.
L’analyste Walter Spracklin et ses collègues notent que les occasions de synergies du site de logistique pour le transport ferroviaire sont immenses et en bonne voie d’atteindre, voire de dépasser, les cibles fixées par l’entreprise d’ici 2028.
Avec des installations construites en moins d’un an, Canadien Pacifique Kansas City semble répliquer avec succès ses stratégies utilisées à Vancouver, Vaughn et Bensenville. Mais surtout, insiste Walter Spracklin, cette rapidité d’exécution a permis à CPKC d’attirer rapidement de nouveaux clients, notamment dans le secteur de l’automobile, qui ont déjà rapporté 250 millions de dollars (M$) dans les caisses de l’entreprise, plus de trois ans plus tôt que prévu.
Le site de Wylie joue un rôle clé puisqu’il connecte le marché de Dallas à la ligne unique qui relie le Mexique et le Midwest américain. Cette connexion stratégique optimise les coûts pour Canadien Pacifique Kansas City et pourrait aussi permettre d’atteindre rapidement l’objectif de 500M$ de revenus pour le transport intermodal et les services réfrigérés d’ici 2028.
«Auparavant, écrit Walter Spracklin, nous ne considérions pas les installations de Wylie dans la région de Dallas comme un centre important pour la proposition de valeur de Canadien Pacifique Kansas City. Cela dit, après notre visite, nous pensons que c’est exactement ce qu’il deviendra. C’est un succès rapide et inattendu, et on peut s’attendre à encore plus. Conséquemment, CPKC demeure très haute dans notre liste d’idées d’investissements.»
RBC Marchés des capitaux conserve sa cible du cours de l’action sur 12 mois à 133$, s’appuyant sur un multiple de 22,5 fois le ratio cours-bénéfice de l’entreprise et une estimation du bénéfice par action de 6,37$. L’institution conserve sa recommandation sur le titre de l’entreprise à «surperformance».
Corus (CJR.B : 0,20$): Québecor doit-elle acheter Corus?
Corus (CJR.B : 0,20$): Québecor doit-elle acheter Corus?
C’est la question que bien des observateurs et analystes se posent depuis qu’une possible offre d’achat de Corus par Québecor a été évoquée cette semaine dans les médias canadiens-anglais.
La réponse à cette question n’est pas si évidente, selon l’analyste Maher Yaghi, de la Banque Scotia. Bien que Corus génère encore des flux de trésorerie positifs, son niveau d’endettement est élevé. Si d’aventure Québecor faisait une offre, celle-ci devrait s’inscrire dans le cadre d’une restructuration de la dette plutôt que d’une acquisition directe auprès des actionnaires. L’analyste avance un montant maximal de 400M$ que Québecor pourrait offrir en valeur d’entreprise pour Corus.
«Un accord en dessous de ce montant pourrait être viable, mais nous ne voyons pas beaucoup d’autres acquéreurs potentiels pour Corus, et tout acheteur serait probablement amené à diluer la valeur des actions existantes», écrit l’analyste.
Ajoutant que Québecor a toujours été opportuniste dans ses acquisitions, comme pour Vidéotron et Freedom Mobile, il est peu probable que l’entreprise prenne des risques pour faire l’acquisition des actifs de diffusion de Corus. Même si elles constituaient une meilleure plateforme pour promouvoir les services sans-fil de Freedom dans le Canada anglais, il serait difficile de les centraliser au Québec et des ressources de gestion devraient rester à Toronto.
Dans un contexte où les revenus de la télévision continueront probablement de décliner dans les années à venir alors que l’audience se déplace vers les plateformes en ligne, les chaînes traditionnelles et spécialisées seront privées de revenus importants, rappelle Maher Yaghi.
«Bien que l’acquisition de Corus puisse avoir du sens à court terme, si le prix d’achat est inférieur à celui de la dette, à long terme, Québecor devrait se concentrer sur ses actifs dans les télécommunications et ne pas se laisser distraire par les occasions que Freedom Mobile présente», dit l’analyste.
BCE (BCE : 48,52$): vente de la participation dans MLSE
BCE (BCE : 48,52$): vente de la participation dans MLSE
Ce n’est pas l’approche du camp d’entraînement des Maple Leafs de Toronto ou de celui des Raptors qui a fait les manchettes cette semaine dans le paysage sportif de la Ville Reine.
C’est plutôt le projet de vente de la participation de 37,5% de BCE dans Maple Leafs Sports & Entertainment (MLSE) à Rogers pour la rondelette somme de 4,7 milliards de dollars (G$).
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Rappelons que MLSE possède, en plus des Maple Leafs et des Raptors, l’amphithéâtre ScotiaBank Center, le Toronto FC (soccer), les Argonauts de Toronto (football canadien) et les Marlies de Toronto (Ligue américaine de hockey).
«Cette transaction ne surprend pas vraiment les investisseurs, car les produits bruts de 4,7G$ sont bien supérieurs à l’évaluation juste que l’on avait estimée à 3G$. Cela représente un gain considérable par rapport aux 533 millions de dollars (M$) investis en 2011 pour cette participation», écrit l’analyste de RBC Marchés des capitaux, Drew McReynolds.
Ce dernier souligne également que BCE a réussi à inclure dans l’entente un nouveau contrat de 20 ans pour les droits de diffusion des événements des Maple Leafs et des Raptors sur le réseau TSN. La valeur de l’entreprise reste ainsi protégée, ainsi que celle de Bell Média.
Au-delà du sport, l’annonce de la transaction rassure les investisseurs par rapport à la trajectoire de désendettement de BCE, qui s’améliore significativement, en plus de réduire coûts d’intérêt tout en bénéficiant au flux de trésorerie.
Toujours selon l’analyste, les produits nets de 4,1G$ de la vente devraient donc réduire l’endettement d’environs 0,4 fois avec un ratio dette nette/BAIIA d’un multiple de 3,4 fois d’ici la fin de 2025 par rapport à un multiple de 3,8 fois auparavant.
À moyen terme, dit Drew McReynolds, la transaction améliore la flexibilité financière de BCE, lui permettant d’envisager des enchères pour des spectres en téléphonie mobile, des acquisitions et d’autres investissements. Ces investissements soutiendront la transformation de BCE d’une entreprise de télécommunication à une entreprise technologique. En tenant compte de cette transaction, RBC Marchés des capitaux relève son cours cible sur un an de 51$ à 53$. Sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre reste inchangée.