À surveiller: Canadien Pacifique, Microsoft et Lion Électrique
Denis Lalonde|Mis à jour le 02 août 2024(Photo: Christinne Muschi La Presse Canadienne)
Que faire avec les titres de Canadien Pacifique Kansas City, Microsoft et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canadien Pacifique Kansas City (CP, 113,90$): la deuxième moitié de l’exercice sera mitigée avec un «biais positif»
Le transporteur ferroviaire de marchandise Canadien Pacifique Kansas City a dévoilé des résultats conformes ou supérieurs aux prévisions des analystes au second trimestre de son exercice 2024.
«Le bénéfice par action ajusté de 1,05$ a été légèrement supérieur au consensus des analystes de 1,01$», note Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, qui prévoyait quant à lui un chiffre de 1,03$.
«Le résultat meilleur que prévu est solide étant donné que les attentes ont été relevées à plusieurs reprises durant le trimestre. L’équipe de direction a conservé ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice», ajoute l’analyste.
Il précise que les marchés s’attendent à une détérioration de la performance de l’entreprise au troisième trimestre (en cours), principalement en raison d’un déraillement survenu en juillet et du probable déclenchement d’une grève. «Toutefois, CPKC prévoit aussi un ratio d’exploitation record au quatrième trimestre et une croissance de 10% sur un an du bénéfice par action pour l’ensemble de l’exercice même si une grève de deux semaines devait survenir, ce qui nous rassure», dit-il.
Walter Spracklin soutient que la clé de sa thèse d’investissement est que les occasions liées à l’acquisition de Kansas City Southern commencent à s’ouvrir pour Canadien Pacifique Kansas City.
Les revenus du second trimestre ont atteint 3,6 milliards de dollars (G$), légèrement sous les attentes de l’analyste établies à 3,68G$. Malgré tout, il s’agit d’une progression de 8% sur un an, surtout attribuable au transport de grains. «Les livraisons de maïs ont augmenté vers le Mexique et l’Alberta, alors que celles de fèves de Soya et de blé ont aussi progressé en direction du Mexique», énumère-t-il. Les livraisons de potasse ont aussi augmenté, ce que l’analyste attribue à une panne survenue l’an dernier aux installations portuaires de l’entreprise à Portland, en Oregon.
Une hausse prévue des coûts force l’analyste à réduire quelque peu ses prévisions de bénéfices pour 2024 et 2025. Sa prévision de bénéfice par action ajusté pour 2024 passe de 4,37$ à 4,30$ par action, alors que celle de 2025 passe de 5,30$ à 5,17$.
Malgré tout, il conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 133$.
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Microsoft (MSFT, 418,35$US): l’infonuagique et l’intelligence artificielle restent les thématiques de l’heure
Les investisseurs mondiaux avaient les yeux tournés vers Microsoft mardi soir et selon l’analyste Daniel Ives, de Wedbush, l’entreprise a répondu à l’appel.
«Le PDG Satya Nadella et la chef de la direction financière Amy Hood ont tenu une conférence téléphonique très positive, parlant de la vigueur des ententes commerciales signées durant le quatrième trimestre (terminé à la fin juin). Plus important, les dirigeants ont parlé de la plateforme infonuagique Azure qui devrait s’accélérer en seconde moitié de 2024, après une croissance de 29% sur un an durant le trimestre», explique-t-il.
Selon lui, les commentaires de la direction ont validé la thèse de la «révolution technologique» appuyée par l’infonuagique et l’intelligence artificielle (IA).
«La direction soutient également que la monétisation de l’intelligence artificielle s’accélérera tout au long de l’exercice 2025, alors que de plus en plus d’entreprises adoptent les produits Azure et le logiciel d’IA Copilot», dit Daniel Ives.
L’analyste reconnaît que le trimestre de juin a été non sans être exceptionnel, rappelant qu’il s’agissait d’une performance «typique» pour Microsoft. «Les prévisions pour l’exercice 2025 ont été relativement conformes aux prévisions, alors que le secteur des ordinateurs personnels montre des signes d’essoufflement, mais cette industrie est moins importante aux yeux des investisseurs», juge-t-il.
Pour le premier trimestre de l’exercice 2025, l’entreprise s’attend à ce que sa division Productivité et services aux entreprises génère des revenus de 20,3 à 20,6 milliards de dollars américains (G$US), ce qui constituerait une augmentation de 10% à 11% sur un an, alors que le consensus des analystes est à 20,55G$US. «Du côté de l’IA et de l’infonuagique, Microsoft s’attend à des revenus oscillant entre 28,6 et 28,9G$US, alors que les marchés tablent en moyenne sur un chiffre de 28,72G$US. En ce qui concerne les produits pour les ordinateurs personnels, l’entreprise attend des revenus de 14,9 à 15,3G$US, alors que les marchés attendent 15,69G$US», précise Daniel Ives.
L’analyste souligne que les revenus provenant de la suite de services infonuagiques Azure devraient grimper de 28% à 29% sur un an durant le trimestre, ce qui est conforme à la performance enregistrée pour le trimestre terminé en juin. Il ajoute que cette croissance devrait s’accélérer en seconde moitié d’exercice.
Il conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Microsoft et son cours cible sur un an de 550$US.
SUIVANT: Lion Électrique (LEV, 0,98$, 0,70$US): trimestre décevant et avenir incertain
Lion Électrique (LEV, 0,98$, 0,70$US): trimestre décevant et avenir incertain
Le fabricant d’autobus scolaires et de véhicules lourds électriques a fait état de résultats décevants au second trimestre de son exercice 2024 terminé le 30 juin.
La direction de Lion Électrique a notamment annoncé une autre vague de suppressions de postes qui touchera cette fois 300 emplois, ou 30% du personnel. L’entreprise estime que ces coupures lui permettront d’économiser 25 millions de dollars (M$) par année.
«Lion a livré 101 véhicules (6 camions et 95 autobus) durant le trimestre, alors que nous anticipions qu’elles atteindraient 200 véhicules (10 camions et 190 autobus). Cela a mené à des revenus de 30,3 millions de dollars américains (M$), alors que le consensus des analystes tablait sur un chiffre de 63M$», note Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale.
L’analyste attendait des revenus de 58M$.
Selon la direction de Lion, les revenus ont été affectés par les rondes de financement du programme de subventions de l’EPA (Agence américaine de protection de l’environnement), ainsi que celle des retards et défis continus associés à l’octroi de subventions dans le cadre du programme du FTCZE (Fonds pour le transport en commun à zéro émission) de Logement, Infrastructures et Collectivités Canada.
Globalement, le fabricant a livré 84 véhicules au Canada et 17 aux États-Unis durant le trimestre et le prix moyen par véhicules a été de 300 000$US, alors que l’analyste s’attendait à ce qu’il soit moins élevé à 292 000$US).
La perte brute de 15,2M$ et la perte avant impôts, intérêts et amortissement de 20,6M$ ont été inférieures aux prévisions de Rupert Merer, qui anticipait respectivement des montants de -5,8M$ et de -11,7M$.
«Le carnet de commandes à la fin du trimestre a reculé à 1994 véhicules (190 camions et 1804 autobus)», ajoute l’analyste. Il était de 2004 véhicules à la fin du premier trimestre.
Rupert Merer souligne que plus de la moitié de ce carnet de commandes est dépendant du programme FTZCE du gouvernement fédéral, qui continue d’accumuler les retards. «La date limite pour bénéficier du programme est le 31 décembre 2025, alors il reste du temps pour rattraper le retard. Toutefois, les pépins fragilisent les commandes liées au programme», estime-t-il.
Il ajoute que Lion possède des liquidités de 2M$US et des facilités de crédit totalisant 23M$US. Ce montant de 25M$US est en baisse par rapport à celui de 31M$US déclaré à la fin du premier trimestre.
«L’entreprise a certains leviers pour améliorer sa situation financière, dont la vente de batteries à des tiers, la sous-location de parties de ses usines et un plan d’amélioration de son efficacité, mais sans une augmentation des revenus et en tenant compte de son obligation de conserver en tout temps 15M$US en liquidités, son avenir devient incertain», dit-il.
L’analyste conserve sa recommandation de «sous-performance» sur le titre de Lion, et abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 1$US à 0,80$US.