(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Canadien Pacifique, Netflix et Power Corporation? Voici des recommandations d’analystes. *Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celles des analystes.
Canadien Pacifique (CP., 312,10$): des résultats supérieurs aux prévisions
L’entreprise de transport ferroviaire de marchandises Canadien Pacifique (CP) a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions au premier trimestre.
La société a également procédé à une mise à jour de ses prévisions pour l’exercice 2020 et table dorénavant sur un bénéfice par action stable et sur des revenus par tonne métrique en baisse d’environ 5%, ce qui est conforme aux attentes des analystes.
Durant le trimestre, le CP a fait état d’un bénéfice par action ajusté de 4,42$, alors que le consensus des analystes se situait à 4,12$. Les revenus ont été conformes aux prévisions à 2 milliards de dollars.
«En ces temps incertains, il faut souligner la capacité CP à continuer de fournir des prévisions sur l’ensemble de l’exercice en raison de la pandémie de COVID-19, alors que nous anticipions que l’entreprise allait simplement les retirer», note Benoit Poirier, analyste chez Desjardins.
Ce dernier accueille bien les décisions de la société de mettre en pause son programme de rachat d’actions et de retarder une hausse de son dividende pour préserver ses liquidités.
«Nous sommes impressionnés par la performance opérationnelle de la direction au premier trimestre. Toutefois, nous préférons attendre d’avoir un portrait plus clair de l’impact de la pandémie sur les volumes dans les prochains mois avant de revoir notre thèse selon laquelle le titre est bien évalué dans le contexte actuel», dit l’analyste.
M. Poirier garde sa recommandation de «conserver» le titre et son cours cible sur un an de 334$.
Netflix (NFLX, 433,83$US): la société profite de la pandémie pour faire le plein d’abonnés
Netflix (NFLX, 433,83$US): la société profite de la pandémie pour faire le plein d’abonnés
Les résultats de Netflix au premier trimestre montrent la plus forte croissance d’abonnés de son histoire, en raison de la pandémie de COVID-19 qui force les populations de nombreux pays à rester à la maison.
L’entreprise de diffusion de séries télévisées et de films a en effet ajouté 15,8 millions d’abonnés durant la période, alors que le consensus des analyste prévoyait une hausse de 8,2 millions.
Les prévisions de nouveaux abonnés au second trimestre laissent croire que Netflix pourrait ajouter un total de 23 millions d’abonnés durant la première moitié de l’exercice 2020.
Malgré tout, les revenus de la société ont été conformes aux prévisions durant le trimestre, ce qui signifie que la vigueur du dollar américain a tempéré l’arrivée en masse d’abonnés étrangers.
«Avec des tournages finalisés longtemps à l’avance, nous ne prévoyons aucune interruption dans la diffusion de nouveaux contenux sur la plateforme d’ici la fin de l’année, ce qui place Netflix dans une position concurrentielle avantageuse», écrit Maria Ripps, analyste chez Canaccord Genuity.
Même si Netflix a cessé tous ses tournages en raison de la pandémie, toutes les productions de 2020 et une partie de celles de 2021 ont déjà été tournées. «L’entreprise a plus de 200 projets en post-production», note l’analyste.
Pour le second trimestre, la direction de Netflix s’attend à l’ajout de 7,5 millions d’abonnés, alors que les analystes tablent sur un chiffre plus modeste de 4,1 millions.
Mme Ripps continue de recommander l’achat du titre et hausse son cours cible sur un an à 500$US, lui qui était de 450$US auparavant.
Power Corporation (POW., 21,36$): ce qui se passe en Europe ne doit pas nécessairement rester en Europe
Power Corporation (POW., 21,36$): ce qui se passe en Europe ne doit pas nécessairement rester en Europe
Les analystes surveillent d’un œil ce qui se passe en Europe, où l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) a recommandé, mais pas obligé, les assureurs européens à ne pas verser de dividendes aux entreprises à propriété étrangère en raison de la pandémie de COVID-19.
Dans ce contexte, Keith Mackay, analyste chez RBC Marchés des capitaux, dit s’attendre à ce que Power Corporation maintienne son dividende à court terme, mais se demande si de tels versements sont soutenables à plus long terme.
«Le dividende de Power Corporation provient des dividendes versés par les filiales Great-West Lifeco, Financière IGM et Pargesa. Sur un dividende annuel de 1,4 milliard de dollars, 1,3 milliard proviennent des dividendes payés par Great-West, IGM et Pargesa», explique M. Mackay.
Or, note l’analyste, environ 50% du bénéfice net de Great-West provient du marché européen.
«Nous estimons que Power Corporation possède des montants totalisant 1,2 milliard de dollars en encaisse et équivalents. Nous prévoyons donc que le dividende sera maintenu si les conditions de marché restent favorables, tout en reconnaissant que les versements pourraient être réduits si quelques événements devaient survenir», ajoute l’analyste, parlant notamment d’une prolongation des impacts de la crise de la COVID-19 et d’une restriction formelle de cesser le versement de dividendes aux entreprises étrangères en provenance de l’Europe.
M. Mackay conserve sa recommandation de «performance égale au marché» sur le titre de Power Corporation, mais abaisse son cours cible sur un an à 24$, lui qui était auparavant fixé à 30$.