Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Canopy Growth, TC Énergie et Alcoa

Jean Gagnon|Mis à jour le 15 avril 2024

Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement.

Que faire avec les titres de Canopy Growth, TC Énergie et Alcoa ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Canopy Growth (WEED, 53,20 $): le départ de Bruce Linton pourrait bien être une grosse perte

Le départ surprise de Bruce Linton de son poste de président du conseil et co-chef de la direction du producteur et distributeur de cannabis est un coup dur pour la compagnie et va probablement causer beaucoup d’incertitudes à court terme en ce qui concerne la direction future de la firme, explique John Chu, analyste chez Desjardins.

On apprenait hier que Bruce Linton quittait immédiatement ses fonctions chez Canopy Growth sans que les raisons de son départ ne soient vraiment expliquées.

L’événement revêt beaucoup d’importance selon l’analyste, car Bruce Linton était en poste depuis six ans et qu’il était reconnu comme un pionnier et un visionnaire de l’industrie et aussi comme l’image de Canopy.

Il semble bien pour l’analyste que le départ de Bruce Linton soit le résultat d’une initiative de conseil d’administration de la société dont quatre des sept membres ont été nommés par Constellation Brands, une entreprise de Victor dans l’état de New York qui a investi 5 milliards de dollars dans Canopy en août 2018. Les dirigeants de Constellation Brands avaient exprimé leur insatisfaction devant les résultats décevants du quatrième trimestre de Canopy.

Mark Zekulin, l’autre co-chef de la direction de Canopy, assumera seul le poste pour l’instant et assistera la firme dans le processus de recherche d’un nouveau leader, note l’analyste de Desjardins.

Considérant l’incertitude entourant le leadership de la firme et son plan stratégique, John Cho réitère sa recommandation de conserver, mais il réduit son cours cible de 63$ à 59$.

TC Énergie (TRP, 65,98 $): une vente d’actifs bien perçue

La société d’infrastructures énergétiques, auparavant connue sous le nom de TransCanada Pipelines, annonçait plustôt cette semaine la vente de ses actifs intermédiaires détenus par sa filiale Columbia Midstream pour un montant de 1,275 milliard de dollars américains.

Robert Hope, analyste chez Banque Scotia, considère qu’il s’agit là d’une excellente transaction étant donné qu’il estimait ces actifs à 1G$US. En 2018, ces actifs avaient généré des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 122 M$US. C’est donc dire que la transaction s’effectue à un multiple d’environ 10,5 fois le BAIIA, un très bon prix, selon l’analyste.

La transaction permet à la firme de réduire sa dette, facteur qui suscitait des craintes chez les investisseurs, et de s’approcher de son objectif d’autofinancement, note l’analyste. De plus, il ne s’agissait d’actifs essentiels pour la firme, selon lui.

Le plan de financement de TC Énergie totalise 29 G$US. Il repose principalement sur 21 milliards $US de fonds provenant de ses opérations, de 3 G$US de dette senior, et de 1,5 G$US d’actions privilégiées ou autres titres hybrides. Étant donné des remboursements de 0,7 G$US sur la dette à être effectués durant la première moitié de 2019, la firme n’a plus qu’à trouver environ 2,2 G$US sous d’autres formes pour éliminer la dette en grande partie. Cela sera réalisable par la vente des actifs intermédiaires, ainsi que par la vente récente de Northern Courier pour un montant de 1,15 G$US, selon l’analyste.

Étant donné qu’il croit que la firme pourrait bientôt profiter d’un modèle d’autofinancement complètement en équité, et que cela devrait être bien perçu par les investisseurs, l’analyste réitère sa recommandation de sur-performance et son cours cible de 72$.

Alcoa (AA, 22,70 $US): le lock-out est finie, mais il faudra maintenant une hausse du prix de l’aluminium

Mardi soir, Alcoa annonçait en être venue à une entente avec la United Steelworkers pour mettre fin du lock-out qui paralysait les opérations à sa fonderie de Bécancour. Mais selon David Gagliano, analyste chez BMO Marchés des capitaux, la réouverture de la fonderie aura un impact minime sur les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) d’Alcoa étant donné le cours actuel de l’aluminium.

La fonderie de Bécancour est détenue à 75% par Alcoa, et celle-ci est reconnue comme ayant les coûts d’exploitation parmi les plus bas, selon l’analyste de la BMO dont la recommandation pour le titre d’Alcoa est de sur-performance avec un cours cible de 35$US.

La relance complète des opérations de la fonderie de Bécancour est prévue pour le deuxième trimestre 2020. Lorsque complétée, elle augmentera la production d’environ 12 % comparativement au niveau de production du premier trimestre 2019, estime l’analyste. Cette reprise aura aussi comme effet d’augmenter la production mondiale d’aluminium 0,5 %,

L’analyste explique toutefois que fondre de l’aluminium n’est pas une activité dont la marge est très élevée en ce moment, le segment de la fonte chez Alcoa ayant en fait subi une perte annualisée avant intérêts, impôts et amortissement de 383 millions $US au premier trimestre 2019.

Cette annonce marque néanmoins le règlement d’un problème qui dure depuis longtemps à cette fonderie dont la performance la plaçait dans le premier quartile de l’industrie, reconnait l’analyste.

Cela dit, David Gagliano croit que la reprise des activités à Bécancour aura un impact relativement faible sur la profitabilité d’Alcoa, à moins bien sûr d’une reprise à la hausse des prix de l’aluminium.