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À surveiller: Cargojet, Agnico Eagle et Ag Growth

Catherine Charron|Mis à jour le 18 juin 2024

À surveiller: Cargojet, Agnico Eagle et Ag Growth

Agnico Eagle a dévoilé un bénéfice par action ajusté de 0,76$US, dépassant largement les attentes de l’analyste de la Financière Banque Nationale qui misait sur 0,64$US. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Cargojet, Agnico Eagle et Ag Growth International? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Cargojet (CJT, 115,59$): «c’est franchement exceptionnel», dit un analyste

Tandis que ses pairs battent de l’aile, le transporteur de cargo canadien Cargojet est parvenu à livrer la marchandise au premier trimestre de son exercice 2024, rapporte Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux.

Ce serait d’ailleurs le bon moment de se procurer de ce titre, selon lui : les inquiétudes des investisseurs à l’égard du contexte macroéconomique et de ses conséquences sur les chaînes d’approvisionnement créent l’occasion idéale pour mettre la main sur des actions d’entreprises qui ont d’importants coûts fixes comme Cargojet, avant que les vents de dos ne reprennent.

La direction est même toujours d’avis que ses revenus devraient croître de 5 à 9% au cours de l’année, et ce, malgré un contexte macroéconomique qui appelle à la prudence.

En effet, au premier trimestre son bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) a atteint 78 millions de dollars (M$), tandis que ses revenus ont atteint 231 M$ et sa marge bénéficiaire 33,9%. Le consensus des analystes misait plutôt sur 75 M$, 233 M$ et 32% respectivement, rappelle Walter Spracklin. «C’est franchement exceptionnel», écrit-il même dans sa note.

Ainsi, ses revenus ont crû de 6,5% autant du côté de ses vols nolisés que domestiques, ce qui mérite d’être souligné alors qu’on a plutôt observé un important déclin de la demande de camionnage chez TFI ou UPS par exemple.

D’autant que la demande n’est pas causée selon la direction par de l’instabilité à l’international, mais bien par une demande «stable et fiable», ajoute l’analyste.

La société a aussi collecté les fruits de nouvelles pratiques pour abaisser ses frais d’exploitation, comme la réduction de son temps de vol de 2,9%. D’ailleurs, indique Walter Spracklin, ses coûts fixes sont plutôt stables, ce qui fait en sorte que toute nouvelle demande ne fera qu’augmenter ses revenus.

Cargojet a la place pour transporter de la marchandise supplémentaire. Elle pourrait augmenter de 15% à 20% sans même qu’elle n’ait besoin d’acheter un autre aéronef, a même dit la direction à l’analyste. Et ça, les investisseurs semblent peu en tenir compte.

Faisant néanmoins preuve de prudence, Walter Spracklin réduit légèrement ses attentes à l’égard du BAIIA que l’organisation doive dévoiler cet exercice-ci et le prochain, les faisant passer de 327 M$ à 325 M$, et de 368M$ à 361M$. C’est donc pourquoi son cours cible passe de 184$ à 182$.

Agnico Eagle (AEM, 89,56$): Canadian Malartic dope les attentes d’un analyste

Agnico Eagle (AEM, 89,56$): Canadian Malartic dope les attentes d’un analyste

Après avoir consulté les résultats trimestriels que la société minière Agnico Eagle a dévoilés le 25 avril dernier et écouté les commentaires de la direction lors de l’appel téléphonique avec les actionnaires, Mike Parkin de la Financière Banque Nationale ajuste son modèle d’évaluation.

La société a dévoilé un bénéfice par action ajusté de 0,76$US, dépassant largement les attentes de l’analyste qui misait sur 0,64$US. Le consensus, quant à lui, tablait sur 0,61$US.

Elle a aussi produit au premier trimestre 879 000 onces (oz) d’or grâce à la performance que l’analyste qualifie de «record» au complexe de Canadian Malartic situé à 25 km de Val-d’Or.

L’analyste demeure convaincu que la société devrait parvenir à au moins la moitié de sa fourchette cible de production de 3 350 000 oz d’or et de 3 550 000 oz d’or. Déjà, elle en aurait atteint 25,5%.
Sa cible à lui est passée de 3 487 000 oz d’or à 3 500 000 oz d’or.

Même s’il a revu ses attentes à l’égard de la production qu’Agnico Eagle devrait faire à Canadian Malartic, Mike Parkin ne serait pas surpris qu’elles soient en deçà de ce que la société parviendra réellement à y extraire.

Les soucis techniques rencontrés dans un des moulins à billes de son complexe de Detour Lake en Ontario plombent cependant l’effet de ses nouvelles cibles, reconnait-il. Ça ne devrait toutefois par affecter la société à long terme, selon lui.

Observant une tendance à la baisse des dépenses de capitaux pour couvrir les frais d’exploitation, l’analyste a abaissé celles comprises dans son modèle pour l’exercice 2024, mais a légèrement augmenté celles pour celui de 2025 et 2026. Il mise dorénavant respectivement sur 1741 millions de dollars américains (M$US), 1795M$US et 1789M$US.

Idem pour ses coûts de maintien : il table maintenant en 2024 sur 1219 $US par oz d’or, sur 1193$US par oz d’or en 2025, et 1183$US par oz d’or en 2026.

Certes, la valeur de l’actif net de la société minière de Toronto a glissé de 2,3%, mais son cours cible demeure à 104$. Ça valorise l’entreprise à 9x le bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (qui lui a peu bougé dans la mise à jour de son modèle, passant de 4174M$US à 4182M$US) que la société devrait livrer au cours des douze prochains mois.

Ag Growth International (AFN, 61,39$): tout se jouera dans la deuxième moitié de l’exercice

Ag Growth International (AFN, 61,39$): tout se jouera dans la deuxième moitié de l’exercice

Tout se jouera dans la deuxième moitié de l’exercice, si on se fie aux conclusions de Gary Ho de Valeurs mobilières Desjardins après qu’il ait consulté les résultats mitigés d’Ag Growth.

Au Canada, aux États-Unis et à l’international, ses revenus sont en deçà de ce sur quoi il misait.

Bien qu’elle ait dévoilé un bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) plus faible que prévu au premier trimestre, la société est parvenue à générer une marge «solide» de 15,9%, souligne l’analyste.

En effet, le BAIIA du manufacturier d’équipements agricoles a atteint 50 millions de dollars (M$), ce qui est sous le 52M$ sur lequel tablait Gary Ho, et le 55M$ du consensus. Or, sa marge est 14,4% supérieure au taux sur lequel il misait. Il a même fait un bond d’environ 200 points de base par rapport à la pareille date l’an dernier, souligne-t-il..

L’entreprise dirigée par Paul Householder doit cette performance à l’efficacité gagnée du côté de ses produits pour la ferme, une meilleure gestion de ses revenus, mais aussi à de la vente d’équipements plus rentable.

La baisse de ses revenus s’est toutefois reflétée dans la marge tirée de ses activités pour le secteur commercial, elle qui a glissé de 277 points de base en un an à 10,5%.

L’analyste rapporte au cours de cette même période un déclin de 24% des revenus de l’entreprise, autant à cause d’une baisse de la demande internationale qu’au Canada. Du côté de ses équipements pour la ferme, on observe une petite hausse des revenus de 4% grâce à des ententes provenant surtout du Brésil.

À 729 millions de dollars, la taille de son carnet de commandes a glissé de 2% au premier trimestre par rapport à celui du quatrième trimestre de 2023, ajoute Gary Ho. Si on le compare à la même période, l’an dernier, il a toutefois bondi de 12%.

Puisque la direction a indiqué que ce sera au cours de la deuxième moitié de son exercice qu’elle devrait générer davantage de BAIIA, l’analyste en conclut qu’au deuxième trimestre, elle s’attend à ce qu’il atteigne 86 M$, ce qui est sous le 94M$ sur lequel il table.

Même si son effet de levier est passé d’un multiple de 2,8x au quatrième trimestre à 2,9x au premier, il est d’avis que la société demeure sur la bonne voie pour atteindre sa cible de 2,5x en 2024, probablement d’ici la fin de l’exercice.

 

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