L’analyste en déduit que lorsque ses activités retrouveront un rythme plus normal, le levier d’exploitation de Cargojet augmentera «significativement». (Photo: La Presse canadienne)
Que faire avec les titres de Cargojet, Empire et CGI? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Cargojet (CJT, 117,05$): cap sur une augmentation de son levier d’exploitation
À l’issue de l’appel avec les dirigeants de Cargojet, une société canadienne de livraison par avions-cargos, la confiance de Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux à l’égard du titre est gonflée par l’occasion de croissance que recèle une reprise économique.
Au quatrième trimestre de 2023, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de Cargojet a atteint 82 millions de dollars (M$), ce qui est légèrement plus que ce sur quoi tablait l’analyste, soit 80 M$. La société a généré des revenus de 255 M$, et une marge bénéficiaire de 32%.
À (re)lire : Cargojet affiche une perte et des revenus moindres au 4T
L’entreprise a laissé entendre dans son appel avec les actionnaires qu’elle misait sur un taux de croissance d’environ 5% des revenus tirés de son segment de livraison nationale du jour au lendemain. C’est similaire à ce sur quoi table l’analyste.
La direction a toutefois mentionné qu’en janvier, il a été supérieur à cette cible. Si la tendance se maintient, la performance de Cargojet pourrait se rapprocher de son scénario le plus optimiste, croit l’analyste.
Ce qui lui a particulièrement plu, c’est quand la direction a affirmé être en mesure de générer de 10% à 15% plus de revenus sans augmenter ses heures de vol. L’analyste en déduit que lorsque ses activités retrouveront un rythme plus normal, son levier d’exploitation augmentera «significativement».
Difficile de prédire quand une telle reprise est attendue, concède Walter Spracklin, qui souligne néanmoins que lorsque tel sera le cas, Cargojet sera «en bonne posture».
Par ailleurs, l’analyste ne s’inquiète pas de «l’amortissement hors trésorerie des actifs liés aux contrats de bons de souscription d’actions», dont la société a fait mention dans son communiqué de presse au moment de dévoiler ses résultats. Les difficultés que l’entreprise rencontre présentement sont déjà bien représentées par le titre, d’après l’analyste, ce pour quoi il ne se soucie pas de cet ajustement.
N’empêche que Walter Spracklin révise à la baisse ses attentes à l’égard du BAIIA que la société devrait générer en 2024, misant sur 327M$ plutôt que 335 M$, et sur 368 M$ plutôt que 382 M$ en 2025.
Son cours cible demeure toutefois à 184$, et sa recommandation à «achat».
Empire (EMP.A, 34,80$): le peu de rabais offerts pourrait lui nuire
Empire (EMP.A, 34,80$): le peu de rabais offerts pourrait lui nuire
Lorsqu’Empire, la société mère d’IGA, dévoilera ses résultats trimestriels le 14 mars prochain, Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale s’attardera spécifiquement à sa capacité à mousser l’intérêt des consommateurs.
D’après l’analyste, le bénéfice par action de la société devrait glisser de 2% par rapport à la même période l’an dernier, atteignant 0,63$ et non 0,64$. Il rappelle que d’après la direction son bénéfice par action en 2023 avait flanché de 0,06$ à cause de la brèche de cybersécurité survenue en 2022.
Au troisième trimestre de son exercice 2024, ajoute-t-il, les répercussions de ses frais de vente, généraux et administratif plus importants auront en partie été gommé par une hausse de la croissance de ses ventes d’un même magasin comparable et d’une légère augmentation de sa marge bénéficiaire.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement tiré de sa vente d’aliments devrait atteindre 535 millions de dollars (M$), soit davantage que les 525 M$ de l’an dernier. La marge bénéficiaire de cette même division devrait avoir grimpé de 46 points de base par rapport à la même période l’an dernier, notamment à cause de la vente de stations-service, indique Vishal Shreedhar.
Sans tenir compte du prix de l’essence dans ses calculs, l’analyste de la Financière Banque Nationale croit que ce taux de croissance de ses ventes atteindra 1,5%, et non 1% comme au troisième trimestre de l’exercice 2023. Bien que la société ait offert davantage de rabais, elle en propose encore peu, soulève-t-il.
La direction a indiqué que ses ventes étaient plus importantes au début de son troisième trimestre qu’elles ne l’étaient au début du deuxième, mais plus faible qu’au début du premier, rappelle l’analyste.
Toutefois, ajoute Vishal Shreedhar, Empire s’attend à ce que son taux de croissance reprenne de la vitesse à mesure que l’inflation s’estompera. D’après les échos que l’analyste a entendus de la part des consommateurs, l’attrait pour ses produits semble plutôt «contenu».
En se fiant à ce qui se passe chez ses paires, la tendance observée au cours des derniers trimestres devrait se maintenir. Les clients tentent d’en obtenir plus pour leur argent, se tournant donc vers les produits au rabais et les marques à petits prix.
Puisqu’Empire offre moins de rabais, sa performance à court terme pourrait en souffrir, anticipe l’analyste.
La hausse des coûts demandée par les fournisseurs devrait toutefois s’estomper, demeurant néanmoins à des sommets historiques.
Vishal Shreedhar table donc sur un cours cible de 41$, et non 42$, afin de tenir compte de ses vents de face que l’entreprise devrait rencontrer.
CGI (GIB.A, 153.88$): CGI rachètera des actions de Serge Godin
CGI (GIB.A, 153.88$): CGI rachètera des actions de Serge Godin
La spécialiste des TI, CGI, a annoncé le 23 février 2024 qu’elle mettra la main sur environ 1,67 million d’actions (M) de classe A du président exécutif de son conseil d’administration, Serge Godin. Puisque l’opération se fait dans la cadre de son offre publique de rachat d’actions, Divya S. Goyal de la Banque Scotia ne croit pas que cette transaction affectera ses prévisions à l’égard du titre.
Serge Godin obtiendra 149,26$ par action, soit 250 millions de dollars (M$), ce qui représente une décote de 3% par rapport à la valeur du titre à la fermeture des marchés le 22 février 2024.
Bien que sa valeur soit actuellement à un sommet, son action n’a jamais autant été au rabais par rapport à sa concurrente Accenture, soulève l’analyste qui n’est pas surprise par cette entente entre le fondateur et l’organisation.
L’enveloppe sera remplie à même l’encaisse de la société, qui atteignait 1,13 milliard de dollars à la fin du premier trimestre de 2024, rapporte Divya S. Goyal.
Grâce à son offre publique de rachat d’actions qui s’échelonnera du 6 février 2024 au 5 février 2025, CGI compte racheter jusqu’à 20,5 M d’actions subalternes de classe A, ou environ de 10% de ces actions en circulation, rappelle-t-elle.
Environ 206 M d’actions de classe A et 26,5 M d’actions de classe B, qui accordent 10 droits de vote chacune, s’échangent à la bourse.
Lorsque la transaction – réalisée «à des fins successorales» d’après un communiqué de presse – sera conclue, rappelle l’analyste, le président exécutif du conseil d’administration de l’entreprise détiendra près de 10,5% des parts de l’entreprise, mais 53% des droits de vote.
Divya S. Goyal maintient sa recommandation de «surperformance de secteur» et son cours cible à 165$.
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