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À surveiller: Cascades, Boralex et Quebecor

Jean Gagnon|13 novembre 2023

À surveiller: Cascades, Boralex et Quebecor

(Photo: La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres de Cascades, Boralex et Quebecor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Cascades (CAS, 11,81$): De bons résultats au 3T, mais une certaine prudence est de mise pour la prochaine période

Bien qu’attristée par le décès d’un de ses fondateurs, Bernard Lemaire, la direction de la papetière québécoise spécialisée dans les solutions d’emballage, d’hygiène et de récupération procédait à la divulgation jeudi dernier des résultats de son troisième trimestre en 2023. Et ils étaient bons.

Les ventes ont totalisé 1,198 million de dollars (M$) comparativement à 1,174M$ au trimestre correspondant de l’année précédente. Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) ont été de 161M$ comparativement à 111M$ et le bénéfice net par action de 0,34$ versus 0,22$ l’année dernière. 

Frederic Tremblay, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, se réjouit que le BAIIA du troisième trimestre se soit avéré plus élevé que prévu. Cela reflète selon lui les progrès réalisés à la suite de certaines initiatives importantes mises de l’avant par l’entreprise, principalement dans le secteur du papier-tissu, ainsi que le démarrage de son moulin de carton-caisse de Bear Island en Virginie.

Cela dit, l’analyste dit percevoir certains facteurs l’incitant à être quand même prudent quant aux perspectives. D’abord, il craint une certaine mollesse dans le secteur du carton-caisse au quatrième trimestre, compte tenu de certaines incertitudes quant à la demande, ainsi qu’aux prix et aux marges en début d’année 2024. Il pense également qu’une stabilisation dans le secteur du papier-tissu au quatrième trimestre pourrait causer une certaine pression sur les marges en 2024. 

Ces facteurs amènent l’analyste à maintenir sa recommandation de Conserver le titre, ainsi que son cours cible de 14,00$. 

Le BAIIA supérieur aux attentes au troisième trimestre est principalement attribuable au secteur du papier-tissu dont la profitabilité a augmenté à chacun des cinq derniers trimestres, signale l’analyste. Les initiatives de la firme, ainsi que des coûts plus bas pour les matières premières, la logistique et l’énergie, se sont conjugués pour permettre ces résultats.

 

Boralex (BLX, 28,67$): Des résultats pas aussi mauvais que ce que craignait l’analyste de la BMO

Boralex (BLX, 28,67$): Des résultats pas aussi mauvais que ce que craignait l’analyste de la BMO

Compte tenu de la période plus difficile que traverse actuellement le secteur de l’énergie renouvelable, il était de mise de prévoir des résultats plus faibles pour l’entreprise québécoise active dans l’éolien, le solaire, l’hydroélectrique et le thermique. 

Mais en fin de compte, ceux-ci s’avèrent moins mauvais que ce que craignait Ben Pham, analyste chez BMO Marchés des capitaux. De plus, bien que la firme, telle que ses concurrentes, a eu à faire face à des délais dans le développement de certains projets, il en résultera possiblement de meilleurs rendements lors de la reprise des soumissions pour ces projets.

L’analyste rappelle également que le bilan financier de la firme est sain, alors que son ratio de paiement est le plus bas du groupe, soit environ 50% comparativement à 90-100% pour la majorité de ses concurrentes.

Mais comme il le fait actuellement pour la plupart des entreprises du secteur des énergies renouvelables, l’analyste réduit son cours cible de 40,00$ à 36,00$. Il maintient toutefois sa recommandation à Sur-performance, considérant que le titre a le potentiel d’offrir un rendement total attrayant. Son évaluation est certes invitante étant donné que le titre se négocie à 10,5 fois le BAIIA (bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement).

À son troisième trimestre, Boralex a réalisé un BAIIA de 113M$, comparativement à 63M$ l’année précédente. Cela s’avérait légèrement supérieur à la prévision du consensus des analystes qui tablait sur 110M$. Signalons toutefois que les analystes avaient réduit leurs prévisions à quelques reprises avant l’annonce des résultats. La production a été quelque peu inférieure à sa moyenne à long terme, note Ben Pham.

 

Quebecor (QBR.B, 31,03$): La firme adopte une approche prudente dans son intégration de Freedom Mobile, croit l’analyste de Desjardins

Quebecor (QBR.B, 31,03$): La firme adopte une approche prudente dans son intégration de Freedom Mobile, croit l’analyste de Desjardins

Il semble évident que Quebecor a opté pour la prudence quant à sa stratégie de relance de la marque Freedom Mobile dont elle a fait l’acquisition à la suite de l’acquisition de Shaw Communications par Rogers Communications, explique Jérome Dubreuil, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

La relance de Freedom va certes rendre l’industrie du sans-fil plus concurrentielle, mais en même temps, l’analyste perçoit que la firme québécoise semble vouloir éviter de trop perturber l’industrie. Cette approche prudente pourrait retarder quelque peu la croissance de la marque, mais elle a comme avantage de diminuer le risque autant opérationnel que financier, estime l’analyste.

La direction avait indiqué plutôt qu’elle allait allouer 200M$ de dépenses en capital aux opérations de Freedom, note l’analyste. Il reconnait que ce chiffre peut paraitre faible compte tenu de l’intensité en capital qui semble la norme chez les principaux joueurs de l’industrie. La direction estime même que son rythme de dépenses est actuellement inférieur à ce chiffre et indique qu’elle n’a pas l’intention de l’accélérer, du moins pour l’instant.

Compte tenu du régime MVNO (Mobile Virtual Network Operators) en place, soit un opérateur qui ne dispose pas de son propre réseau, et le fait qu’elle a 7 ans pour déployer son réseau, la firme aura plus de flexibilité pour déployer ses dépenses en capital à mesure que sa taille augmentera, explique l’analyste 

En utilisant à la fois une mesure des flux de trésorerie actualisés et un modèle basé sur la valeur nette des actifs, l’analyste de Desjardins hausse son cours cible de 36,00$ à 38,00$. Il recommande l’achat du titre, estimant que le rendement de ses flux de trésorerie libre et son ratio Valeur de l’entreprise (EV)/Bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), en fait le deuxième titre le moins cher de l’industrie. Le titre offre ainsi une bonne occasion d’investir dans une équipe d’excellents opérateurs, conclut-il.