(Photo: La Presse Canadienne)
Que faire avec les titres de Cascades, Lion et Telus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Cascades (CAS, 13,92 $): gardons la tête froide
Même si les résultats de Cascades au premier trimestre et ses prévisions pour le deuxième ne répondent pas aux attentes des analystes, Sean Steuart, de Valeurs mobilières TD, garde espoir en son titre.
Son bénéfice avant intérêts, impôts, et amortissement (BAIIA) ajusté dévoilé jeudi – duquel 4 millions de dollars (M$) provenant de la papeterie de La Rochette, en France, a été retranché – s’est établi à 141 millions de dollars, soit son plus bas niveau depuis le deuxième trimestre de 2019. Valeurs mobilières TD avait plutôt anticipé un BAIIA de 146 M$, alors que le consensus misait sur 153 M$.
Le bénéfice par action de Cascades à 0,29$ se retrouve entre les prévisions de l’analyste de 0,27 $ et celle du consensus à 0,34$. Sean Steuart attribue ce meilleur résultat que prévu à des dépenses en intérêts et en impôts inférieures à ses prévisions.
Si une partie de ce qui a plombé le premier trimestre 2021 de Cascades sont des éléments non récurrents, la majorité provient de coûts d’intrants qui ont crû, surtout du côté de la fibre recyclée. Ceux-ci se traduisent déjà dans la décote du titre, qui a subi une correction de près de 25% en deux mois alors que les autres titres du secteur se trouvent à des sommets.
Sean Steuart juge que la réaction des investisseurs est exagérée. Cela rend toutefois le titre d’autant plus intéressant, surtout puisque Cascades fait partie des entreprises les plus résilientes du secteur papetier, forestier et des produits d’emballage depuis le début de la pandémie. C’est pourquoi l’analyste fait passer sa recommandation de «conserver» à «achat».
L’entreprise se dirige vers une période d’importantes dépenses d’investissement de capital en étant dans une bonne position financière, estime l’analyste. Au 31 mars 2021, sa dette nette, qui représente 2,5 fois son BAIIA des douze derniers mois ainsi que 46% de son capital, est à un creux par rapport aux dernières années.
Les dépenses en capitaux prévues par la direction pour la prochaine année demeurent inchangées, se maintenant dans une fourchette de 450-475 M$, ce qui est bien plus que les 250 M$ dépensés en 2020. Une enveloppe de 250 M$ sera allouée au projet de conversion de Bear Island aux États-Unis, dont les nouvelles installations devraient entrer en fonction en décembre 2022.
Outre les dividendes, les investisseurs ne devraient pas s’attendre à ce que la société de Kingsey Falls retourne davantage d’argent à ses actionnaires.
Sean Steuart réitère son cours cible de 17,50 $, ce qui représente 5,7 fois le ratio cible de la valeur de l’entreprise par rapport à son BAIIA anticipé par Valeurs mobilières TD.
Lion Electrique (LEV, 16,17 $US): ambitieux plan de croissance
Lion Electrique (LEV, 16,17 $US): ambitieux plan de croissance
Jonathan Lamers, de BMO Marchés des capitaux, entame le suivi du constructeur de camions et d’autobus électriques avec une recommandation «surperformance» et un cours cible de 22 $US (ce qui équivaut à 26,62 $ sur le titre coté à Toronto).
La société de Saint-Jérôme est le plus important fabricant d’autobus scolaire électrique (300 livrés jusqu’à maintenant) avec 65% des parts de marché, rapporte l’analyste. Elle caresse également l’ambition de devenir le plus important constructeur de camions électriques.
Pour les clients potentiels, l’offre de véhicules électriques a des avantages concurrentiels par rapport au diesel, note Jonathan Lamers. Il explique que le coût total de possession est maintenant inférieur, avant même les subventions en raison des économies réalisées sur le carburant et la maintenance. Le prix des batteries, pour sa part, devrait continuer de diminuer dans le temps. Les interventions des gouvernements avec des subventions et de critères d’émission carbone maximale sont également des incitatifs à l’achat d’un camion électrique.
L’entreprise de Saint-Jérôme a d’ambitieux objectifs de croissance. Des 80 véhicules livrés en 2020, elle veut passer à 18 400 en 2024. Bien qu’il soit optimiste, l’analyste reconnaît que l’exécution représente un risque pour l’actionnaire, si jamais la production est inférieure aux attentes. La concurrence, notamment celle de Tesla, sera également à surveiller.
Telus (T, 26,29 $): une baisse des dépenses d’investissement
Telus (T, 26,29 $): une baisse des dépenses d’investissement
L’année 2023 pourrait fournir un heureux mélange de généreux flux de trésorerie et de croissance, croit Jérôme Dubreuil, de Desjardins Marché des capitaux.
La direction a réitéré qu’elle veut réduire ses dépenses d’investissement en 2023, ce qui aurait pour effet d’accroître significativement les flux de trésorerie, explique l’analyste.
En 2021, Telus veut devancer certains investissements et effectuer pour 3,5 milliards de dollars (G$) de dépenses en capital, soit 750 millions de dollars (M$) de plus qu’initialement annoncé. À partir de 2023, la société croit que les dépenses d’investissement avoisineront les 2,5 G$, ce qui représenterait une intensité en capital de 14% «ou moins». «Pour donner une idée, nous avons recensé l’intensité des dépenses en capital de 1994 à 2021 et la plus faible intensité a été de 16,2% en 2005», souligne l’analyste.
En 2023, le profil de flux de trésorerie devrait être semblable, voit meilleur, que celui de BCE, juge l’analyste. De plus, Telus dispose en plus de plateformes de croissance dans le secteur des technologies, comme Telus Santé, ajoute l’analyste.
Jérôme Dubreuil pense que le prix de l’action ne tient pas compte de tout ce potentiel. Il renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 30 $.