Lion Électrique a dû faire face à des problèmes d’approvisionnement ces derniers mois. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres CGI, Alphabet et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
CGI (GIB.A, 112,22 $): bien positionnée
Les solides résultats de CGI au premier trimestre la positionnent bien pour l’année 2022, estime la Banque Nationale.
Les revenus en dollars constants ont été en croissance de 6,8% au premier trimestre, la meilleure performance de l’entreprise de services-conseils en technologie de l’information et de management depuis septembre 2019, souligne l’analyste Richard Tse. Il note également l’amélioration annuelle de 50 points de base de la marge des bénéfices avant intérêts et impôts (BAII), qui s’est accrue de 16,9%. Tout cela, remarque-t-il, est très impressionnant dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre dans un secteur dont les performances reposent beaucoup sur ses employés.
Autant les BAII (521,5 G$) que les revenus par action (1,50 $) au premier trimestre ont battu les prévisions de la Banque Nationale (507,4 G$ ; 1,44 $ par action) que le consensus du marché (508,1 G$ ; 1,45 $ par action).
Richard Tse rappelle que la Banque Nationale avait déjà indiqué que CGI avait la capacité d’utiliser plusieurs leviers opérationnels pour préserver ses marges dans un marché aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre. Il semble que l’entreprise s’en soit servi au premier trimestre à un rythme plus soutenu qu’avant la pandémie, notamment en ce qui a trait aux livraisons à l’étranger ainsi qu’aux augmentations de tarifs prévues aux contrats.
Bien que ces «prouesses» opérationnelles soient positives, la Banque Nationale estime que la croissance des revenus l’est encore plus et que CGI possède un bon élan. Les revenus d’abonnements ont grimpé de 28% à 33% au premier trimestre, et cela dans un marché porté à accélérer les projets de transformation numériques ce qui, de l’avis de l’institution financière, supporte son potentiel de croissance.
La Banque Nationale réitère son évaluation de surperformance du secteur pour CGI, ainsi que son cours cible annuel de 135 $.
Alphabet (GOOGL, 2980,00 $ US): point positif du secteur, croissance ralentie par les dépenses
Alphabet (GOOGL, 2980,00 $ US): point positif du secteur, croissance ralentie par les dépenses
Le géant Alphabet, maison-mère de Google, a connu un fort quatrième trimestre 2021 avec des revenus plus élevés qu’anticipés, étant l’un des points positifs du secteur technologique, mais ses revenus d’exploitation sont limités par les dépenses et investissements dans certains secteurs, notamment dans l’infonuagique.
Bank of America (BoA) Securities souligne que le bilan trimestriel d’Alphabet comporte peu d’aspects négatifs, une décélération de YouTube étant l’une d’elles. Les revenus ont dépassé les attentes du marché (61,9 G$ US contre des prévisions de 59,4 G$ US), étant notamment portés par une croissance du volet revenus de recherches de 36% (plus que les 28% attendus du marché et les 29% prévus par BoA). Les revenus d’exploitation de 21,9 G$ US ont eux aussi battu les attentes du marché (21,3 G$ US) à cause des dépenses plus élevées au cours de ce trimestre, mais les marges brutes se sont améliorées de 139 points de base annuellement.
Parmi les quelques notes négatives, on retrouve les revenus liés à YouTube ont quelque peu ralenti, produisant tout de même une amélioration de 25% (contre 43% au dernier trimestre comparable), et une perte les revenus de 890 M$ US dans l’infonuagique, plus élevés que le consensus de 626 M$ US.
Cela dit, même si BoA estime que les indicateurs clés au quatrième trimestre (entre autres les tendances des revenus et des marges de base annuelles ainsi que l’utilisation du capital) ont produit des résultats mitigés, l’institution financière relève sa prévision de revenus nets pour Alphabet en 2022 de 240,3 G$ US à 250,2 G$ US. Elle croit que les résultats seront moins impressionnants, même s’ils risquent de battre de peu les prévisions du marché. Alphabet possède de plus une meilleure stabilité dans ses revenus que ses compétiteurs.
BoA maintient sa suggestion d’achat pour l’action d’Alphabet et monte son cours cible annuel de 3470 $ US à 3510 $ US.
Lion Électrique (LEV, 11,29 $): problèmes d’approvisionnement, retards de livraisons
Lion Électrique (LEV, 11,29 $): problèmes d’approvisionnement, retards de livraisons
Lion Électrique a dû faire face à des problèmes d’approvisionnement qui ralentissent le secteur manufacturier en entier, mais a tout de même réussi à conserver sa position sur le marché, estime la Financière Banque Nationale.
Les problèmes d’approvisionnement ont mené à des pertes de ventes en deuxième moitié de 2021 pour la plupart des fabricants d’autobus (Blue Bird, NFI Group), souligne l’analyste Rupert Merer. Lion Électrique n’y a pas échappé, avec une incapacité de terminer et de livrer 50 autobus au troisième trimestre. Les volumes d’inventaires grandissant chez les entreprises du secteur pointent toutefois vers une récupération rapide, même si d’autres défis sont à l’horizon.
Plusieurs des prévisions de la Financière Banque Nationale pour le quatrième trimestre de Lion, dont les résultats seront présentés le 24 février, sont majoritairement inchangées. Elle estime que 30 unités (20 autobus, 10 camions) seront vendues pour des revenus de 9 M$ (le consensus est de 13,3 M$). L’institution financière relève toutefois le revenu par action anticipé de 0,02 $ à 0,18 $, alors que le marché l’estime à 0,07 $.
Par contre, elle abaisse les ventes (690 unités au lieu de 1115), les revenus (197 M$ au lieu de 301 M$) ainsi que les profits bruts (18 M$ au lieu de 29 M$), mais revoit à la hausse les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), de 20 M$ à 31 M$.
Malgré les embûches, la Banque Nationale souligne que le carnet de commandes de Lion est bien garni, notamment en raison du support accru des régulateurs comme le gouvernement du Québec, qui a annoncé en novembre une somme de 3,65 G$ pour la fabrication d’autobus électriques dans la province. Entre août et novembre, l’entreprise de Saint-Jérôme a ajouté 1059 véhicules à son carnet de commandes.
Si les problèmes d’approvisionnement ont retardé des achats, l’institution financière estime que les opportunités de Lion sur le marché sont intactes.
La Banque Nationale conserve son évaluation de surperformance du titre, mais diminue son cours cible de 14 $ US à 13 $ US.