Selon la CIBC, le CP demeure un titre de choix en raison des parts de marchés accrues, à son exposition aux marchandises en vrac ainsi qu’à la conclusion prochaine de l’acquisition de Kansas City Southern. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres CGI, Canadien Pacifique et Stingray? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
CGI (GIB.A, 114,04$): pas de signe de ralentissement
Malgré l’alarme d’alerte à la récession qui sonne en arrière-plan, CGI ne montre pas de signe de ralentissement. Les résultats financiers du premier trimestre de 2023 sont même au-delà des attentes du marché.
Les contrats représentent une valeur de plus de 4 G$, dont le tiers provient de nouvelles ententes. Le ratio commandes-facturations de 1,17 a battu le consensus du marché de 1,06. L’analyste de Desjardins, Jérôme Dubreuil, estime qu’il s’agit là d’une forte empreinte d’un indicateur clé, ce qui est encourageant dans un climat économique fragilisé.
Les ventes se chiffrent pour leur part à 3,45 G$, légèrement au-dessus du consensus du marché établi à 3,32 G$. Cela représente une croissance annuelle, en dollars constants, de 12,3%, comparativement à 13,9% au quatrième trimestre de 2022 et de 6,8% pour le même trimestre l’an dernier.
Desjardins estime à environ 9% la croissance organique de CGI, battant sa dernière estimation de 6%, mais se retrouvant tout de même sous la barre des 10% que l’institution financière avait prévue au trimestre précédent.
Le bénéfice avant intérêts et impôts s’élève à 554 M$ pour le premier trimestre, une croissance annualisée de 6,3%, ce qui bat le consensus du marché (542 M$) et qui reflète une marge de 16,1%. Le bénéfice par action s’est chiffré à 1,66$, encore une fois au-dessus des attentes du marché (1,60$).
Desjardins voit d’un œil positif la capacité de CGI d’avoir maintenu une croissance et des marges positives au premier trimestre, particulièrement en tenant compte de l’annonce de ralentissement du côté de Microsoft Azure.
Desjardins conserve ainsi son cours cible du titre de CGI à 136$, tout comme sa recommandation d’achat.
Canadien Pacifique (CP, 105,02$): des leviers de croissance uniques pour alléger la pression
Canadien Pacifique (CP, 105,02$): des leviers de croissance uniques pour alléger la pression
La CIBC juge qu’avec l’environnement qui devient de plus en plus incertain, les leviers uniques de croissance que possède le Canadien Pacifique lui permettront de contrecarrer les pressions cycliques.
L’analyste Kevin Chiang mentionne que le CP demeure un titre de choix en raison des parts de marchés accrues, à son exposition aux marchandises en vrac ainsi qu’à la conclusion prochaine de l’acquisition de Kansas City Southern (KCS).
D’ailleurs, au sujet de la transaction avec KCS, la CIBC s’attend à ce que le CP reçoive l’approbation du Surface Transportation Board au premier trimestre de 2023, et qu’elle passe ensuite en mode intégration.
Il existe beaucoup d’optimisme autour des possibilités de synergie des deux transporteurs ferroviaires, souligne Kevin Chiang. Mais le risque lié à l’intégration est jugé considérable. La CIBC retient toutefois que la direction met la table pour minimiser ce risque.
L’analyste ajoute que le point central de l’attention de l’institution financière face au titre du CP demeure la transaction avec KCS. Au point où les résultats mitigés du quatrième trimestre de l’entreprise canadienne ne valent pas la peine qu’on s’y attarde.
Du côté de la main-d’œuvre, le CP a fait savoir qu’il avait conclu une entente de principe avec les syndicats Unifor et BLET (Brotherhood of Locomotive Engineers and Traimen). Ces ententes, ajoutées à celle préalablement conclue avec le syndicat SMART de KCS, offrent des hausses salariales aux employés ainsi qu’un environnement de travail plus prévisible. Kevin Chiang estime que ces ententes avec les employés des deux entités sont la clé dans la réalisation des synergies.
La CIBC maintient sa prévision de surperformance du titre du CP face à son secteur d’activités, et augmente son cours cible de 125$ à 128$.
Stingray (RAY.A, 5,83$): croissance propulsée par la musique aux entreprises
Stingray (RAY.A, 5,83$): croissance propulsée par la musique aux entreprises
La Financière Banque Nationale s’attend à ce que la croissance de Stingray au troisième trimestre soit propulsée par son segment de musique pour entreprises.
L’analyste Adam Shine s’attend à des ventes de 84,7 M$ pour ce trimestre, une augmentation de 12,8%, des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 31,1% (+9%), un bénéfice par action de 0,24$ et un flux de trésorerie de 16,5 M$ (+12,2%).
C’est le segment Diffusion et Musique pour entreprise qui sera le moteur de cette croissance, estime-t-il. Les ventes sont évaluées à 50,4 M$ (+25,8%) et le BAIIA à 19,4% (+33%).
À l’inverse, le segment Radio verra ses ventes diminuer de 2% (34,2 M$) et son BAIIA chuter de 13,4% (13 M$).
Les résultats obtenus par la Diffusion et Musique pour entreprises provient en grande partie de sa plateforme de médias pour espaces commerciaux, qui fourni une contribution progressive dont on s’attend à ce qu’elles doublent d’un trimestre à l’autre à partir du point de départ de 0,4 M$ au premier trimestre.
Adam Shine précise que l’augmentation de la marge pour le segment Diffusion et Musique pour entreprises est due en grande partie à une diminution des coûts (un montant de 12 M$ aux résultats du deuxième trimestre, mais un chiffre un peu amoindri par des embauches supplémentaires). L’objectif de la direction de Stingray est de terminer l’exercice financier 2023 avec une marge d’au moins 35%.
La Financière Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de Stingray, tout comme son cours cible de 7,50$.