Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: CGI, CP et Rogers

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

Que faire avec les titres de CGI, CP et Rogers?

Que faire avec les titres de CGI, CP et Rogers? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Groupe CGI (GIB.A, 99,11$): retour de la croissance interne, des rachats d’actions et des acquisitions

Le bond de 44% des nouveaux contrats signés, au premier trimestre, indique que CGI pourra renouer comme prévu avec la croissance interne à partir de juin, estime Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, après avoir pris connaissance des résultats du premier trimestre.

«Cette hausse est notable compte tenu de la faiblesse des commandes du gouvernement fédéral américain pendant les élections» dit-il.

Le ratio qui compare les nouveaux contrats aux revenus déjà facturés est presque le plus élevé en deux ans, pour la division des services gérés, précise Paul Treiber.

La croissance interne s’est améliorée dans cinq des neuf marchés géographiques tandis que les offres d’emplois affichées chez CGI ont bondi de 30% entre le quatrième et le premier trimestre.

L’analyste croit que la plus récente rationalisation a amélioré la capacité bénéficiaire structurelle du consultant en TI. Les marges avant intérêts et impôts de 16,4% au premier trimestre constituent un record pour l’entreprise.

Bien que certaines économies réalisées pendant la pandémie, dont la réduction des voyages d’affaires, pourraient se renverser au cours des prochains trimestres, l’usage accru de logiciels de collaboration et le travail à distance pourraient aussi structurellement soulever les marges, entrevoit Paul Treiber.

CGI transforme aussi une plus grande proportion du bénéfice d’explotiation en flux de trésorerie libres. Cette part est passée d’une moyenne de 72% au cours des 12 derniers mois à 87% au premier trimestre, précise l’analyste. Cela se compare à la moyenne de 5 ans est de 57%.

Au premier trimestre, ces flux ont crû de 36% à 541 miilions de dollars, nettement plus que les 434 M$ prévus par RBC.

Paul Treiber s’attend donc à ce que la société déploie plus de capital dans le rachat d’actions ou des acquisitions en 2021. La dette équivaut à une fois le bénéfice d’exploitation.

CGI vise toujours à doubler sa taille d’ici 5 à 7 ans. Le pipeline de transactions potentielles est aussi bien garni tandis que l’évaluation des proies potentielles se modère, a révélé la société lors de la téléconférence.

Après une pause en 2020, CGI a réactivé le rachat de ses actions. Au premier trimestre, la société a racheté 4,65 millions d’actions.

En prévision d’un retour de la croissance interne des revenus en 2022 (à 3,2%) Paul Treiber relève son cours cible de 110 à 115$, soit un gain potentiel de 16%.

Ses estimations de bénéfices passent de 5,04 à 5,21$ en 2021 et de 5,49 à 5,65$ en 2022.

Il renouvelle sa recommandation d’achat pour CGI dont il apprécie la «répartition patiente du capital».

Canadien Pacifique (CP, 423,17$): la locomotive soutient son élan

Canadien Pacifique (CP, 423,17$): la locomotive soutient son élan

Bien qu’un gain non récurrent lié à l’achat du tunnel de Detroit ait donné un coup de pouce aux résultats du quatrième trimestre, les solides perspectives fournies pour 2021 impressionnent Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux.

Après avoir devancé son industrie depuis trois ans, en terme de volumes de marchandises transportées, Canadien Pacifique prévoit une croissance de 7 à 9% en 2021, plus de trois fois ce qu’avait prévu RBC. Cette progression hisse encore CP en tête des chemins de fer, indique l’analyste.

CP gagne de nouveaux clients, dont le géant Maersk, ce qui compense pour la difficulté à soutenir les forts volumes de transport de céréales de l’an dernier et le recul de ceux du charbon, explique Walter Spracklin.

Le chemin de fer trône déjà en tête de son industrie pour le ratio d’exploitation (une mesure qui exprime les dépenses d’exploitation en proportion des revenus), mais il gagne encore en efficacité. Ce ratio s’est amélioré de 280 points de pourcentage en 2020 par rapport à la moyenne de 50 points de l’industrie. Canadien Pacifique estime pouvoir améliorer ce ratio d’encore 100 à 210 points de pourcentage en 2021.

De meilleurs revenus et marges que prévu incitent l’analyste à hausser le bénéfice de 20$ à 20,53$ par action prévu pour 2021, soit une croissance de 16%. En 2022, le bénéfice prévu passe de 22 à 22,63$. À ce moment-là, CP aura alors dépassé les volumes transportés en 2019, avant la pandémie.

En conséquence, son cours cible augmente légèrement de 506 à 509$, soit 22,5 fois le bénéfice projeté en 2022, ce qui offre un gain potentiel de 20%.

Ce multiple est le plus élevé de l’industrie, mais Walter Spracklin croit que le rebond des volumes, le levier opérationnel et la hausse de 3% des tarifs le justifient.

«CP reste notre chemin de fer préféré en Amérique du Nord», conclut-il.

Bien que la mesure ne crée aucune valeur, CP veut diviser ses actions à raison de cinq pour une. Si les actionnaires approuvent cette décision en avril, ils recevront quatre actions additionnelles pour chaque action détenue. La société dit vouloir faciliter la négociation du titre auprès d’un plus grand bassin d’investisseurs.

Rogers (RCI.B, 61,95$): le contrôle serré des coûts limite les dommages de la pandémie

Rogers (RCI.B, 61,95$): le contrôle serré des coûts limite les dommages de la pandémie

Le bon contrôle des coûts a amélioré la rentabilité de toutes les divisions, mais il est clair que la pandémie nuit encore aux revenus du fournisseur sans fil, indique Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity, dans une note préliminaire sur les résultats du quatrième trimestre.

Les revenus ont baissé de 7% à 3,8 milliards de dollars au quatrième trimestre. Dans le segment sans-fil, les revenus ont reculé de 8%, en raison d’une chute de 9,5% des revenus moyens par abonné par mois. Rogers a moins récolté de revenus d’itinérance parce que les abonnés sans-fil voyagent peu et aussi moins de surcharges de données parce que les forfaits illimités notifient les abonnés de leur usage.

L’analyste se dit tout de même épaté par le recul de seulement 2,8% du bénéfice d’exploitation à 1 G$ pour cette division phare. L’ajout de 114 000 abonnés au service post-payé est aussi encourageant étant donné la fermeture des points de services en décembre, dit-il.

La filiale de câblodistribution a accru ses revenus de 3% et son bénéfice d’exploitation de 4,6% grâce à l’adoption accrue du forfait internet et télé plus cher Ignite par les abonnés au service de base.

Les revenus de la division média ont chuté de 23% en raison du report de la saison des ligues professionnelles de hockey et de basketball. En revanche, les coûts de programmation et d’autres coupes ont atténué les dégâts. Le bénéfice d’exploitation trimestriel de 82 M$ est en effet deux fois mieux que prévu.

Le bénéfice net a fléchi de 4% à 449M$, par rapport au consensus de 468 M$, mais le titre de Rogers n’est pas évalué en fonction de cette mesure.

Aravinda Galappatthige espère en apprendre davantage au sujet de la trajectoire des revenus de surcharges de données sans-fil et le climat concurrentiel lors de la téléconférence.

L’analyste essaie aussi d’établir à quel point le virage numérique du service sans-fil, imposé par la pandémie, procurera des économies durables. Le contexte réglementaire ainsi que le sort des blocs d’actions de Cogeco et Cogeco Communications l’intéressent aussi.

Dans l’intervalle, l’analyste maintient sa recommandation d’achat et sa cible de 68$.