Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: CGI, Dialogue et BRP

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: CGI, Dialogue et BRP

CGI souhaite doubler de taille d'ici cinq à sept ans. (Photo: Charles Desgroseilliers)

Que faire avec les titres de CGI,Dialogue Technologies de la santé et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

CGI (GIB.A, 108,13 $): doubler de taille d’ici cinq à sept ans

Le fournisseur de services en technologies de l’information CGI tenait sa journée des investisseurs lundi et a présenté sa stratégie pour doubler de taille d’ici cinq à sept ans, tout en faisant grimper son bénéfice par action de plus de 10% annuellement.

L’analyste Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, souligne que la direction de CGI se dit confiante de pouvoir accélérer la croissance de ses revenus et le rythme de ses acquisitions. «Le dévoilement de nouveaux documents révèle que l’entreprise gagne des projets de transformation numérique, ce qui valide son modèle d’affaires et est un bon signe pour sa croissance future», dit-il.

Les services numériques comptent pour 60% du carnet de commandes de l’exercice 2021 et plus de 60% de celui de 2022. «La provenance des revenus de CGI a été considérablement modifiée, avec seulement 10-12% qui sont issus des services d’infrastructure, par rapport à 20% il y a cinq ans», note l’analyste.

Pour l’exercice 2022, selon la direction de CGI, la croissance du bénéfice par action viendra à 50% des acquisitions et à 50% de la croissance organique. «À l’avenir, CGI anticipe un taux de croissance annuel composé de 20% de ses revenus de consultation au cours des trois prochaines années», écrit-il.

Paul Treiber souligne que CGI compte dépenser 1 milliard de dollars par année pour réaliser des acquisitions. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport au budget annuel moyen de 323 millions de dollars des cinq dernières années.

Il soutient que chaque milliard de dollars dépensé pour des acquisitions a un impact d’environ 6% sur le bénéfice par action ajusté de CGI. «De plus, une éventuelle “acquisition transformationnelle” viendrait s’ajouter à ce plan de match. L’entreprise sera plus susceptible d’opter pour une acquisition de grande taille si cette dernière lui permet de pénétrer de nouveaux marchés», affirme-t-il.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et relève son cours cible sur un an à 127 $ (+17%).

 

Dialogue Technologies de la santé (CARE, 8,43 $): nouveau module de soins en santé mentale

Dialogue Technologies de la santé (CARE, 8,43 $): nouveau module de soins en santé mentale 

Les dirigeants de Dialogue ont tenu une journée de démonstration pour sa plateforme de thérapie cognitivo-comportementale sur Internet (TCCi), qui se veut un ensemble de «boîtes à outils d’autosoins» qui utilise les principes et les techniques des thérapeutes de l’entreprise, mais qui est livré dans un format électronique structuré et directement accessible aux membres.

Le lancement du produit arrive trois mois après l’acquisition de e-hub Health, alors présenté comme un chef de file en matière de TCCi.

Selon Dialogue, une boîte à outils d’autosoins consiste en «des exercices interactifs faciles à suivre et en des conseils utiles que vous pouvez mettre en pratique immédiatement, pour faire face activement à l’un des défis de la vie ou pour améliorer votre bien-être en général».

La plateforme peut notamment être utilisée pour traiter des problèmes de santé mentale légers à modérés.

La présentation a été positive, selon l’analyste David Newman, de Desjardins. «Nous considérons le module de TCCi comme une partie importante de la plateforme de santé intégrée de l’entreprise», écrit l’analyste.

Il note que la possibilité de consulter le module 24 heures par jour et 7 jours par semaine contribuera à faire tomber les barrières associées avec la prise de rendez-vous auprès d’un psychothérapeute, précisant que 23% de Canadiens préfèrent gérer eux-mêmes certains problèmes de santé mentale.

David Newman ajoute que pour les employeurs, la plateforme est une solution peu coûteuse pour améliorer la santé mentale du personnel, en plus d’être facile à adapter à la taille de l’équipe. «Pour Dialogue, le nouveau service est complémentaire aux soins offerts par ses professionnels», dit-il.

L’analyste réitère sa recommandation d’achat sur le titre et son cours cible sur un an de 14,50 $.

 

BRP (DOO, 109,60 $): les problèmes de chaîne d’approvisionnement sous surveillance

BRP (DOO, 109,60$): les problèmes de chaîne d’approvisionnement sous surveillance

Le manufacturier de véhicules récréatifs BRP dévoilera ses résultats financiers du troisième trimestre de son exercice 2022 le 1er décembre et l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, place déjà sous surveillance d’éventuels problèmes de chaîne d’approvisionnement qui affectent tous les manufacturiers.

«Tous les fabricants de véhicules récréatifs font face à des problèmes de chaîne d’approvisionnement, et cela pourrait teinter les prévisions financières de la société», dit-il.

L’analyste surveillera aussi les impacts de la montée de l’inflation, estimant toutefois que BRP pourra contrer les pressions inflationnistes en augmentant les prix de ses véhicules, ainsi que par une diminution des promotions et des dépenses en marketing.

«La pénurie de certaines pièces va immanquablement affecter les ventes au détail, car les inventaires des concessionnaires sont exceptionnellement bas. De plus, les problèmes de chaîne d’approvisionnement font qu’il est difficile pour la société d’augmenter la cadence de production pour regarnir ses inventaires, ce qui conduit à un manque de véhicules à vendre», explique l’analyste, qui n’anticipe pas de retour à la normale avant la deuxième moitié de l’exercice 2023 de l’entreprise.

Ce dernier note malgré tout que la demande pour les véhicules récréatifs reste bonne. «Même si les ventes au détail devaient diminuer quelque peu, les inventaires des concessionnaires de produits BRP étaient, à la fin du second trimestre, 76% sous leur niveau de la période correspondante en 2019. Cela mènera à une forte demande de restockage qui devrait s’étaler jusqu’à l’exercice 2024», croit-il.

Cameron Doerksen ajoute que BRP bénéficiera en plus d’un vent de dos grâce au dévoilement de nouveaux modèles. Selon lui, cela stimulera la demande pour les produits de l’entreprise pendant de nombreuses années et lui permettra de gonfler ses revenus et de gagner des parts de marché.

En raison des problèmes évoqués précédemment, l’analyste abaisse sa prévision de bénéfice par action du troisième trimestre à 1,31 $ (1,58 $ auparavant). Il diminue également ses attentes pour le quatrième trimestre et la première moitié de l’exercice 2023.

Il rappelle que le titre de BRP a reculé de 13% depuis la publication de ses résultats du second trimestre, alors que pendant la même période, l’indice S&P/TSX a progressé de 3%. Cela signifie selon lui que les investisseurs ont déjà intégré les problèmes de chaîne d’approvisionnement de l’entreprise à court terme.

Il maintient sa recommandation de «surperformance» pour le titre, mais abaisse son cours cible sur un an à 131 dollars (135 dollars auparavant).